[CR] Trois semaines vers l'Adriatique et la Grèce en Transalp 700

ImageDe la promenade du dimanche au rallye raid, en passant par ton tour du monde à  toi que tu as fait, c'est ici: Organise, rameute, raconte!
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Qohen
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Jour 17 | Brindisi - Amalfi - Sorrente - Banlieue de Naples

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Je ferai court sur l’Italie.

Il me restait assez peu de temps pour remonter l'Italie en mode touriste, et je n'avais pas correctement anticipé les rares endroits que je comptais traverser, qui sont tous un véritable enfer urbain. Par ailleurs, l'Italie est plus connue et familière que les Balkans ; j'ai moins filmé et moins photographié. À cela s'ajoutent trois jours d'autoroute, avec un vent incessant qui a fini par m'épuiser. Enfin, les habitudes de circulation des Italiens ont parachevé d'un fort sentiment de danger ces derniers jours déjà moyennement agréables. Globalement, j'ai fini par détester l'Italie (je mets de côté les Alpes). Narration.

Je débarque à Brindisi relativement frais. M'accueillent des nids-de-poule énormes qui crèvent la route et manquent de me casser les roues. L'état des routes en Italie, bien connu, honore sa réputation. Et sur bien des aspects, là où le nord se démarque déjà par sa dégradation, le sud est largement pire. J'observe très rapidement, sur mes premiers kilomètres d'autoroute au sortir de l'immonde ville industrielle qu'est Brindisi, que les poids lourds épuisent la voie de droite et que l'entretien étant si rare, celle-ci est systématiquement défoncée, trouée, affaissée, souvent pratiquement inroulable pour une moto. S'il n'y a pas de voie du milieu, on est donc presque forcé de se rabattre sur la voie de gauche, violée toutes les 10 minutes par les tarés qui roulent à 180, obligé soi-même de rouler très vite pour réduire les chances de se faire remonter voire percuter. Il ne me faut pas plus de deux ou trois heures de ce jeu pour qu'un connard en SUV me fasse des appels de phare alors qu'il y a 5 voitures devant moi en train de doubler elles aussi ; lorsque je signale au type que je ne peux pas accélérer davantage, ni me décaler avant qu'on ait tous fini de doubler, ce trou du cul me colle, se met à ma hauteur puis commence à me pousser. Seul le car dépassé puis revenu à notre hauteur le décide à reprendre sa route et à me foutre la paix. Bienvenue en Italie.

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Je trouve où petit-déjeuner en terrasse dans une petite ville tranquille. L'état des rues est déplorable, et l'aspect général des communes pas bien meilleur. Autant j'ai constaté une certaine misère omniprésente dans certaines parties de la Grèce, mais quelque chose dans l'ambiance était différente. Ici, j'ai simplement l'impression d'avoir débarqué dans un bidonville géant, dans lequel parfois, à certains endroits, en se plaçant au bon endroit, on peut profiter d'une vue sympathique selon un angle précis. À d’autres moments, j’ai l’impression d’être en Afrique. Je reprends la route, vaguement indécis, et enquille les kilomètres inintéressants en direction d'Amalfi et sa côte mondialement réputée. Oh, les promesses...

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Je reconnais que la côte est magnifique. Mais je le crois plus que je ne le sais. J'en ai vu finalement très peu : d'une part, on n'en voit pas grand-chose depuis la route, d'autre part on a très rarement le loisir de lâcher la route des yeux. La route consiste en un long et tortueux parapet à flanc de falaise rocheuse, certainement spectaculaire mais dessinée à l'image des villes italiennes : étroite, lente, étouffante. Les endroits pour s'arrêter sont extrêmement rares, et souvent il s'agit de parkings d'hôtels. Même à cette date, la fréquentation touristique est importante, et si la première partie de la route est assez roulante, à mesure qu'on approche Amalfi on s'embourbe dans une circulation marécageuse et inertielle. Le site est superbe, et la grandeur de la géologie n'a d'égale que l'enfer de l'aménagement qui l'entaille. C'est à mon sens un exemple parfait de site naturel exceptionnel complètement gâché par l'empilement touristique, où ne se plaisent que les badauds en mal de foule et les propriétaires plus ou moins fortunés qui acceptent de raquer pour s'y installer, subir la circulation infernale et tenter de s'isoler un peu du dérangement qu'ils sont pourtant venus chercher ici. Bien franchement, après les routes magnifiques dans une solitude presque totale, j'ai eu le sentiment de m'être fait avoir sur la marchandise. J'aime les grands espaces : ici tout est étriqué, minuscule, intellectuellement claustrophobique, sans espace pour étirer ses membres ; inconfortable, voire angoissant.

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COUCOU

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Rouler ici s'apparente à une course d'obstacles. Il faut déjà négocier le tracé, très tortueux, fréquemment étroit, qui doit être tellement plus frustrant en voiture. En plus de cela, il faut surveiller en permanence ses rétroviseurs pour capter, entre deux virages aveugles, le pressé en Cayenne qui vous double à 90 km/h sur 100 mètres. S'ajoutent les cars, qui manoeuvrent comme des pachydermes et bloquent constamment les virages ; attendez-vous toujours à devoir piler en sortie de courbe car votre file est bloquée par un car. N'oublions pas les vélos, et les piétons coincés entre les voies de circulation et les murets ou les falaises (il n’y a ni trottoir ni accotement). Saupoudrez le tout de scooters italiens, exonérés de la moindre règle de conduite (et semble-t-il de tout sens du risque) qui doublent partout, tout le temps, sans prévenir. Alors certes, on finit par s'y faire — et par jouer le jeu un temps : il y a un avantage à cette anarchie, c'est que les BAR s'attendent à ce qu'on les dépasse de tous les côtés et ne font aucune difficulté. Mais non, je n'accorde aucune tolérance à cette "tradition" de la conduite au sud de l'Italie. Pour moi, ce sont des dangereux, maniaques ou inconscients, point barre. C'est sans doute agréable à parcourir à pied, au bord de l'eau loin de la route, mais en moto c'est un enfer. La pataugeoire des désoeuvrés en voiture de luxe.

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Inutile de préciser que je ne me suis pas arrêté à Amalfi.

Je parviens néanmoins à glaner ci et là quelques vues de la côte et des habitations disséminées sur les rares pentes tolérables. Les falaises cassées qui saillent au-dessus de la route, hérissées d'arbres dans un style très jurassique, confèrent à la côte un aspect curieusement sauvage, contrastant vivement avec les petites constructions enfoncées dans les recoins. Le fourmillement humain tout entier à sa petite vie ne laisse pas de créer une dissonance avec la violence géologique qui la surplombe, et je me demande lequel des deux éléments gêne l'autre. Si j'avais à choisir, je préfèrerais admirer cette côte sans les stigmates de notre parasitisme. Ainsi pullulants de mondanité, ces reliefs perdent à mes yeux leur austérité, pour être réduits, malgré eux, à un simple décor, spectaculaire mais sans majesté.

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Finalement agacé, je décide de faire la course avec les scooters. J'entreprends des dépassements risqués, mais toujours calculés, mais je ne peux évidemment égaler l'agilité des scooters. Je grapille au moins un peu d'avance. Lassé de ce jeu dangereux, je finis par décoller de cette route sans plaisir, direction Sorrente. Sans m'être informé auparavant de la teneur de Sorrente... Je me jette inconsciemment dans un autre enfer, bien urbain celui-là. Circulation congestionnée, scooters fous, essaims de piétons nonchalants ; pour le dire rapidement, j'ai passé plus d’une heure d'enfer à atteindre puis fuir le centre-ville. Je peste contre moi-même pour m'être infligé ça, après des heures d'autoroute déjà assez fatigantes. Je mets cap au nord pour abattre encore un peu de distance avant demain.

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J'avais oublié : au nord, c'est Naples. J'enchaîne donc sur un autre enfer — il n'y a que ça, là-bas —, le périphérique de Naples. Immédiatement je reconnais ce rare sentiment de danger partout autour de moi. La vitesse, les queues-de-poissons, le collage au cul, le bitume défoncé, les traversées sauvages de voies pour attraper la sortie, les bretelles à voie unique bouchées par deux files de voitures, les camions qui doublent sans prévenir, j'ai droit à tout. Un vrai bizutage ! Alerte comme jamais, brûlant mes dernières batteries, je décampe aussi rapidement que possible. À raconter c'est rapide, mais à vivre, c'est interminable. Nul besoin d'aller chercher la science-fiction pour concevoir une dystopie urbaine : elle existe, et malheureusement pas qu'ici.

J'ai trouvé un petit hôtel proche de la côte, après Naples. Je quitte le périphérique et arrive sur quelques lignes droites, promptement appropriées par les Fangio locaux qui me doublent à fond de balle. Je compte réellement les kilomètres jusqu'au parking. L'établissement se trouve sur une rue un peu à l'écart, peuplée de quelques hôtels cachés par la végétation, d'un commerce ou d'une maison, je ne sais pas trop. Les chiens aboient après ma moto. Visiblement, il n'y a pas grand-chose d'ouvert sur la rue, ni au bout. Tout est un peu triste. Je me gare enfin. L'hôtel est modeste mais propre, et surtout à peine occupé. Les affaires posées, je sors chercher à manger. D'après Google, il y a un restaurant à deux pas ; d'après la réalité, il n'y a rien. Je trouve au bout de la rue une supérette ouverte, où je récupère quelques victuailles pour un dîner sans cuisine (des sandwiches), en navigant les rayons quadrillés par le fond du tonneau de l'Italie du Sud. Gamin geignard en surpoids, boucle à l'oreille et sucreries plein les bras, accompagné de la famille du même acabit, piochant alcool et malbouffe. Une image de l'Italie du sud, vulgaire, miséreuse, incivile, étriquée, parasitaire — celle que j'emporte en traçant vers le nord au plus tôt le lendemain matin.

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Qohen
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Jour 18 | Siena - Cicagna

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Les petites contrariétés continuent à alimenter ma piètre expérience de l'Italie. Sur le point de partir, je tente de me faire comprendre de la femme de ménage qui ne parle pas un mot d'anglais. Je fais le geste de remplir mes bouteilles d'eau. Plusieurs minutes de gesticulations à l'attention d'elle et de sa fille, aidé par Google Trad, sont interrompues par la femme saisissant mes bouteilles avec un air de "je m'en occupe". Je la vois s'éloigner et les jeter à la poubelle... Heureusement, le manager de jour arrive ; il parle quelques mots d'anglais et me donne immédiatement deux bouteilles pleines. Avec un soupir, j'enfourche et décolle.

Aujourd'hui est un vrai jour de liaison, avec plus de 700 km à abattre et à peine une visite de Sienne, piochée un peu au hasard. L'autoroute, assez anonyme, est peu divertissante. La seule vraie distraction est un vent à décoller le crépis qui ne cesse de souffler depuis la côte. Pénible, parfois dangereux, ce vent me cause en quelques heures une fatigue que je n'ai pas approchée en deux semaines de route intensive. Je navigue les abords de Rome et de Florence en pilotage automatique, ayant senti l'inutilité de continuer de pester devant les incivilités routières. Je ne m'arrête que pour le plein et enquille les bornes en essayant d'épargner mon dos. Parfois, la pluie revient faire son show. Je stoppe à une station et me gare sous l'auvent de la boutique littéralement quelques secondes avant la drache. De dépit, j’attends. Tandis que les vibrations de l'autoroute s'estompent dans mon corps, un fondu enchaîné transforme la scène en un de ces moments où l'on prend conscience de sa propre absence, lorsque la route semble interminable et que rien ne lui donne immédiatement un sens. Bien sûr, ce n'est rien comme Ewan McGregor et Charley Boorman avalant des journées de 15 heures de route en traversant les étendues infinies de la Sibérie sauvage d'un bout à l'autre, mais c'est suffisant pour sentir déjà la surface de cette sensation de vide intermittent.

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Pas ma meilleure idée

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La place en pente, dont les photos rendent mal l'inclinaison

À Sienne, je vois que les motos peuvent circuler dans la ville médiévale. Je n'hésite pas et me glisse sous l'arche. Debout sur les cale-pieds, je navigue les rues pavées, zigzagant entre les touristes pour trouver une place au centre. Cela fait, je pars faire une petite visite et trouver de quoi manger. Les rues de Sienne sont agréables et l'ambiance assez particulière, mais pas grâce aux innombrables boutiques de luxe et à touristes. La rue principale concentre l'essentiel de la fréquentation, et les petites rues parallèles, plus calmes, ne sont en revanche pas toujours au niveau de la principale. L'aspect général oscille entre le médiéval et le décrépit. Je longe la fameuse place en pente, qui est, il faut l'admettre, franchement belle et spectaculaire. Elle est également envahie de touristes et de terrasses de restaurants où s'entassent un million de polos et de sacs à main ; je me demande systématiquement quel plaisir il peut y avoir à surpayer un repas ou un verre dans un brouhaha constant et une agitation de fourmilière. Je me perds en cherchant ma moto, retraverse le centre, puis galère à trouver la sortie à l'aide du GPS, un peu dépassé dans ce dédale. Pas évident de manoeuvrer sur ces rues en pente, au milieu d'une foule qui grossit à mesure que l'après-midi progresse. Je finis par sortir de cette apnée et reprends l'autoroute en direction de Gênes.

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Vous reprendrez bien un peu d'autoroute avec votre autoroute ?

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La descente sur Gênes illuminée de cette lumière subtilement italienne, un des rares moments agréables de ces trois jours de remontée

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À distance raisonnable de Portofino, je trouve un hébergement, situé dans un petit village, dans les montagnes qui longent la côte génoise. J'avais réservé vers 14 heures, arrivée prévue à 20 heures. 19h45, je suis garé devant la maison. Volets fermés, pas une âme qui vive. Je laisse un message, puis deux. Un voisin qui connaît l'endroit m'aide à chercher la clé, sans succès. J'attends. 20h30, enfin un appel de l'hôte. "If you need anything you call me, but I think you will be happy haha" — t'inquiète meuf, je vais pas oublier ta négligence quand Booking réclamera mon avis.

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Jours 19 et 20 | Portofino - Imperia - Menton - Montpellier - Lyon

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Comme à mon habitude, tôt le matin, vers les 6h30, je me mets en route. Je descends vers Portofino pour le petit-déjeuner. TomTom m'envoie immédiatement sur un petit col (traversant le village de San Morozio di Monti) qui s'avère très fun, étroit, sinueux, bien sympa pour se mettre en jambes. À la faveur du matin, je traverse Rapallo et Santa Margherita Ligure facilement, pour atteindre la route côtière de Portofino, très jolie et un peu plus circulable que celle d'Amalfi, bien que tout aussi étriquée. Les nuages se dispersent un peu et j'arrive au bord de la mer sous les rayons du soleil. La petite commune étant piétonne, je laisse la pépette sur le grand parking moto à l'entrée, et finit à pied dans les ruelles désertes, à l'exception des commerçants préparant la journée.

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En grand : https://i.postimg.cc/RhyHdrJK/pano.jpg

La place donnant sur le minuscule port, encombré de petites embarcations dominées par un yacht, est couverte de terrasses. Les bordures d'arcades confèrent à ce petit univers une atmosphère intimiste et rassurante. La manne touristique fournit sans aucun doute les moyens d'entretenir les bâtiments colorés qui échappent à la dégradation générale du pays. Si l'on ignore les livreurs qui vont et viennent, j'ai la place pour moi seul. Je prends mon petit-déjeuner dans le luxe du calme, jouissant du privilège de raquer 8€ pour un double espresso Lavazza parfaitement médiocre et anonyme. Une nouvelle raison de ne plus foutre les pieds dans ce pays. Quand on repense à l'histoire et à la cultures si riches de ce pays, on est stupéfait de ressentir, avec un peu de recul, ce sentiment de factice et de surfait omniprésent sous le vernis de l'imaginaire marketing ; comme Paris lorsque les étrangers viennent le visiter (pire, lorsque les Asiatiques font des malaises à cause du choc entre leurs représentations romantiques et la réalité du cloaque parisien).

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Retour sur le périphérique de Gênes puis l'autoroute jusqu'à Imperia. J'ai prévu de saisir l'occasion de goûter à la riviera, dont la route serait, paraît-il, particulièrement belle. À Imperia, proche de la frontière française, j'avale un café et entame la route de côte jusqu'à Menton. Nouveau sentiment de me faire arnaquer. Toute la côte est évidemment urbanisée à mort, ne laissant guère de géologie à apprécier. La circulation est déjà dense. Le décor de carton-pâte est digne de Los Angeles. Les radars sont omniprésents (j'en ai compté 7 sur 10 kilomètres), vous dissuadant de consacrer trop de temps à regarder le paysage, presqu'inexistant par ailleurs. Il faut recommencer à jouer du gymkhana pour ne pas passer plus de temps à attendre qu'à rouler. Comme je m'y attendais, toute cette côte n'est qu'un pis-aller pour les vacanciers sans imagination, une parade factice tout en façade et sans substance, un concours de parodie pour golden-boy désoeuvré. Les camping-cars sont une plaie, comme toujours. Très vite lassé et agacé, je ne parviens même pas à Menton et reprends l'autoroute aussi tôt que possible. C'était ma dernière "visite". J'aurai au moins appris, au cours de ces trois jours, où ne pas revenir, jamais.

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Il n'y a même pas de vue intéressante à garder, en fait

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Le palmier, succédané de flaveur californienne sans lequel cet endroit perd tout fonds d'identité

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Décor authentiquement factice

Mon voyage se termine par une nuit chez un ami, à Montpellier, suivie de quelques dernières et pénibles heures d'autoroute. Le froid me tombe dessus brutalement, exacerbé par le vent qui n'en finit pas de me contrarier. Toppant à 100-105 km/h, je serre les dents pour finir le trajet. J'enfile le surpantalon de pluie. Je compte les kilomètres. Pour achever de pimenter ce retour, une bourrasque fait décoller mon porte-carte, avec mon calepin, mes cartes et mes papiers dedans... Fort heureusement, quelques centaines de mètres plus loin, je trouve une aire de repos. Me voilà marchant le long de l'autoroute, dans les broussailles, cherchant mon porte-carte sur plus d'un kilomètre. Je finis par le retrouver et le ramasser sur la bande d'arrêt d'urgence. Lassé de ces conneries, je peste. Pas de dégâts à l'intérieur, mais l’objet est foutu. Je reprends la route fatigué, avec grande hâte d'arriver, maintenant que je suis si près. Cassé par le vent, fatigué de l'autoroute et passablement dégoûté de l'Italie, je prends déjà des notes mentales pour le prochain voyage vers l'est. 3 semaines de route et les seuls moments vraiment désagréables furent... en Europe "principale". Je décompte les kilomètres les uns après les autres, puis j'arrive enfin chez moi en début d'après-midi, 8910 km au compteur.

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Shelly bien entourée à la station service

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Un retour en France trop tôt...

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... et affreusement venteux.

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Merci d'avoir lu jusqu'au bout \o/ en espérant vous avoir fait un peu voyager ! Je pense poster un petit bilan prochainement, plus pour mes archives personnelles.

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