e suis rentré hier au soir d'une belle virée de 2400 kilomètres avec trois jours sur le site de Barcelonnette.
J'ai crevé, cassé une soupape, eu des problèmes d'injection et le phare a lâché dans un tunnel mais je suis arrivé au bout de mes peines...
Mais que ce fut dur!
http://motards-en-voyage.com/voyages/22 ... neumatique
Petite virée jusqu'à Barcelonnette
- Christian7
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Superbe récit, aventures palpitantes, surtout la descente en rappel avec la moto sur le dos .
Et voici une phrase qui devrait devenir grande cause nationale.
"Exit les grands axes, place aux départementales et vicinales, celles où il n'y a pas ou peu de zones commerciales hideuses, de ronds-points à n'en plus finir et accessoirement quelques radars dans les zones les moins dangereuses."
Et voici une phrase qui devrait devenir grande cause nationale.
"Exit les grands axes, place aux départementales et vicinales, celles où il n'y a pas ou peu de zones commerciales hideuses, de ronds-points à n'en plus finir et accessoirement quelques radars dans les zones les moins dangereuses."
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Christian, tu es un excellent Troubadour sur 2 roues
Pas toujours le temps de te lire mais ton approche poétique, passionnée, me fait voyager
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- Christian7
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Merci.
C'est toujours un plaisir de partager mon amour de la route; qu'elle soit française ou de l'autre coté des frontières.
- Renaud42
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Le cassage de soupape n'a pas gêné apparemment...
De toute façon il restait le bon nombre de soupapes, soit 3
C'est bien écrit et bien décrit, on dirait un article de Moto Journal d'autrefois
De toute façon il restait le bon nombre de soupapes, soit 3
C'est bien écrit et bien décrit, on dirait un article de Moto Journal d'autrefois
- Flan
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Je crois que Christian participe à un magazine d'ailleurs ?
- Christian7
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Re: Petite virée jusqu'à Barcelonnette
Depuis peu (2021), je fais quelques piges pour la revue Trail Adventure où j'écris les articles Flash Back consacrés aux vieux trails (j'ai commencé par la Yamaha GT 80, puis la Suzuki DR 800, les V 65 TT et NTX 650 chez Moto Guzzi, la Honda Transalp 600 et la Honda XLM 600). J'ai également écrit deux articles tourisme, l'un sur mon département, l'autre sur l'Ariège et un article sur Fournalès l'an dernier.
Sur la revue Voyages à moto, j'écris également une page intitulé "Brèves de voyage" dans laquelle je raconte quelques anecdotes de voyage.
En voilà une pour vous donner une idée:
Le bivouac
Sud-est de l’Algérie. Région du Tassili N’Ajjer. Depuis mon départ de Djanet, ce matin, la piste alterne les passages sablonneux et la tôle ondulée usante pour la moto et son pilote. Justement, alors que la journée s’étire, debout sur les repose-pieds, j’essaie de « lire » l’état du terrain au loin afin d’opter pour ce qui me semblera être le meilleur choix ; droite ou gauche, j’hésite un instant et ma moto traduit mon incertitude en plantant la roue avant dans le tas de sable séparant les deux pistes.
Je me retrouve instantanément à terre, me relève dans la foulée, et constate avec effroi que l’essence fuit par le bouchon de réservoir. Instant de panique suivi par une vaine tentative de relever ma moto surchargée. Mon cœur s’affole, j’enlève les bagages, mes trois jerricans et parvient au prix d’un énorme effort à redresser ma Honda. Je remets en place le levier qui a ripé sur le guidon et constate que rien d’autre n’a souffert dans la chute.
Rassuré, j’attrape ma gourde et bois plusieurs rasades d’une eau tiède au goût de désert. Je reste un instant à balayer l’endroit du regard. Il n’y a pas âme qui vive dans ce décor constitué de sable et de pics rocheux. Au loin, vers le nord, j’aperçois la barrière rocheuse annonçant le plateau du Fadnoun que j’emprunterai demain. Je ressens soudain l’envie de faire une halte ici. Cette chute était un signe ; ma moto alourdie par mes jerricans d’eau et d’essence est difficile à mener sur cette piste tourmentée et mon corps commençait à fatiguer. Il me parait raisonnable de ne pas insister.
Je monte rapidement ma petite tente en toile d’aluminium. Puis je pars à la recherche d’un peu de bois. Hamid, le Touareg avec lequel je viens de passer trois jours, m’a indiqué comment en trouver dans son désert, en creusant dans le sable, là où ce dernier a laissé la trace d’un arbre disparu depuis longtemps. La recherche est longue mais fructueuse. Ma joie est immense en trouvant ainsi quelques racines desséchées que je ramène à la surface avec mes mains. Une heure plus tard, un maigre fagot de bois est prêt à recevoir la flamme de mon briquet.
La nuit vient de tomber brutalement. Sur mon petit réchaud à essence, je fais chauffer ma soupe déshydratée dans laquelle je plonge quelques morceaux de pain sec. Je la déguste lentement, appréciant chaque bouchée. Puis, je me couche près du feu qui se consume doucement, les yeux tournés vers le ciel. Je plonge mon regard dans la galaxie et me laisse absorber par les milliers d’étoiles qui encerclent une demi-lune rayonnante. Mon esprit s’envole vers la France au milieu de ceux que j’aime. Autour de moi, le silence est total. Je ressens un bien-être extrême dans ce désert qui est devenu mon ami. Le froid s’installe et je serre entre mes mains engourdies ma fidèle tasse métallique cabossée dans laquelle mon thé infuse. Plus tard, je souhaite une bonne nuit à ma moto en guise d’encouragement ; elle va devoir être à la hauteur de la difficile étape du lendemain. Puis je me glisse dans mon sac de couchage pour entamer une nuit de sommeil paisible après la plus belle soirée de Noël de ma vie, ce 24 décembre inoubliable.
Le confort d’une chambre d’hôtel ou de la maison de celui qui accueille le voyageur est parfois indispensable pour récupérer de la fatigue accumulée après de longues semaines sur la route ou la piste. Cependant, bien plus que la douceur d’un moelleux matelas ou l’abondance d’un repas généreusement offert, ce sont ces bivouacs souvent improvisés dans d’improbables endroits qui ont déclenché en moi les émotions les plus intenses.
Ceux que j’ai vécus entre deux dunes de sable ou sur un plateau rocailleux loin de toute présence humaine m’ont marqué à tout jamais. Les deux sentiments de fragilité extrême et de profonde existence se mélangeaient en moi pour donner au final une dimension extra-ordinaire à ces campements. Je souhaite à chacun de vivre des moments d’une telle intensité et de côtoyer ainsi ces merveilleuses touches de bonheur que la vie sait nous apporter.