[CR] Les petites routes d'Espagne 2023

[Qohen]

Buenos dias todos !

Débriefing de 11 jours de route en Espagne fin mai-début juin (au lieu de 14...), en mode montagnes, déserts et pampa dépeuplée.

D'entrée de jeu, le moins qu'on puisse dire, c'est que tout ne s'est pas déroulé comme prévu Mais ça fait partie du voyage, on s'adapte, on improvise, on profite. C'était le premier "vrai" roadtrip (+ de 3 jours, et à l'étranger) de mon amie Amandine et de sa V-Strom 650 toute neuve, ce qui a entraîné quelques complications que j'aurais dû davantage anticiper.

Les points noirs

• La météo. Après des semaines de sécheresse, l'Espagne a commencé de se faire arroser quotidiennement dès notre arrivée. Dans l'ensemble, on a certes pris plusieurs douches, mais rien de durable, et ça n'a pas gâché les belles routes ; en revanche, après les premiers jours, on a été forcé d'adapter le tracé à chaque demi-journée. Ça a fini par être pénible, surtout vers les Pyrénées, où nous devions rouler quatre jours et où les orages tombaient toutes les fins de journée. Le temps a contribué à écourter le tracé ça et là. Cela dit, on a quand même évité le pire, à savoir la grêle et les inondations, parfois à 48h près comme à Teruel.

• Le sommeil. Si en bivouac on ne dort jamais fantastiquement, ce sont surtout les derniers hôtels, qu'on a dû prendre à cause de la pluie, qui étaient hyper bruyants (tuyauterie, gens qui marchent, etc.) Perso je m'accommode de la fatigue après quelques jours, mais pour Amandine c'était plus compliqué, et après une 2e nuit de 3h, au matin du 10e jour, elle a décidé de rentrer.

• La différence de rythme. Avec 30 000km dans les roues, Amandine roulait pourtant essentiellement comme une débutante, et je n'avais pas anticipé ça. Les yeux rivés au GPS, sans regarder les rétros, à prendre des grandes courbes de nationale à 60 quand je les prenais à 90 ou 100 avec deux doigts sur le guidon... Il y a rythme cool et rythme lent, surtout en circulation où elle a eu chaud une fois ou deux Négligence de ma part, j'aurais dû rouler avec elle pendant un jour ou deux avant le roadtrip. On a beau rester positif et se mettre d'accord pour se rejoindre plutôt que se suivre, au bout de quelques jours ça m'agace de l'attendre et ça la fatigue d'essayer de me rattraper.

Tout cela a contribué à mitiger la seconde partie du voyage et à finalement l'écourter

Les points positifs

Au-delà de ça, on a vu des paysages dingues et roulé sur 95% de routes de qualité (5% de liaisons un peu chiantes sur des grands axes), et surtout désertes. Rouler dans la pampa espagnole c'est le top : routes clean, extrêmement peu fréquentées, et on n'a vu la Guardia que 3-4 fois, et dans des bleds en plus. Ajoutez à cela les paysages, les virolos à foison dans les zones montagneuses ou les lignes droites du futur dans les plaines en patchwork agricole. Les routes défoncées que j'avais repérées étaient à la hauteur de mes attentes et bien fun à enquiller poignée en coin

Par ailleurs, on a complètement révisé notre jugement des Espagnols, car en dehors des villes ils étaient tous accueillants et chaleureux (parfois trop lol), tout le monde nous disait bonjour, enfants compris.

Chiffres

Côté technique, j'ai compté 262€ d'essence et 162L pour quasi 4500km, ce qui me donne une conso de 3,65L au 100, sans économie particulière.
Côté sous, sachant qu'on a pris plus d'hébergements que prévu, les 11 jours me sont revenus à env. 560€.

[Qohen]

Jour 1 en vidéo :



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Étapes :

• Lac de Cap-de-Long

• Desfiladero de la Inclusa

• Cañon de Añisclo

N.B. : les étapes listées sont les étapes réalisées, sans les (nombreuses) étapes écartées pour cause de météo ou de rythme...

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On décolle de Brive au petit matin, pour 3h d'autoroute (oui, je sais...) en direction d'Aragnouet. Le ciel est plein de promesses.


Lac de Cap-de-Long

Un peu avant Aragnouet, on bifurque pour emprunter la Route des Lacs vers les lacs d'Orédon (parking payant qui peut aller se faire voir) et de Cap-de-Long (plus haut, moins fréquenté, et gratuit). Route toujours aussi agréable qui serpente au milieu de la forêt puis à flanc de montagne, sur laquelle on distingue encore pas mal de neige.






Le lac de Cap-de-Long est magnifique et on prend une petite pause sieste au calme, sans être le moins du monde dérangé.


https://i.postimg.cc/05tHwqWx/Lac-de-Cap-de-Long-1.jpg


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Après la redescente, cap sur Aragnouet-la-touristique puis la frontière, si dénudée, si clairsemée et anti-dramatique.





Desfiladero de la Inclusa

La descente côté espagnol est rapide et roulante. À mi-chemin, on bifurque vers la commune de Plan, encaissée entre deux reliefs, pour la seule raison que la route qui y mène est un avant-goût des routes de gorges qui nous attendent dans les prochains jours. Le segment fun s'appelle Desfiladero de la Inclusa (merci dangerousroads.org).








Cañon de Añisclo

Après un petit café pour le moral d'Amandine, qui commence à trouver la journée longue (certes, c'est une des plus longues, avec l'autoroute ce matin), on retourne en arrière, puis plein ouest vers le Cañon de Añisclo. La route que je voulait prendre et qui passe au fond de la gorge étant fermée à cause de trop nombreux éboulements, on doit faire demi-tour après quelques kilomètres.



La route est fermée mais on a pu grignoter cette vue

Du coup on prend une parallèle qui contourne la montagne sur l'autre flanc, avant de remonter au sommet et d'offrir une vue spectaculaire sur le Cañon qu'on n'aurait pas eue d'en bas. Et en plus, ce détour était lui aussi joueur, donc l'un dans l'autre, ça valait le coup On s'arrête au restaurant "As Fuebas de Patricio" tout neuf pour siroter une mousse sur une terrasse 8 étoiles






On remonte une dernière fois en selle pour redescendre et retomber sur la route initiale, qui nous mène à la nationale direction le sud. Il est temps de trouver le bivouac. J'avais repéré un hameau abandonné, mais je me plante sur le GPS. No problemo ! On trouve un spot discret au pied d'un pont, vers un bled calme, et au bord de la rivière (mauvaise idée : trop humide ). Les meules quittent le bitume pour la première fois du voyage.



Après plus de 10 heures de route, repos !

[flac]

ça c'est du Cr
et avec une bonne gestion de la vidéo que j'aimerais bien avoir
Comment tu fais pour extraire une trace et une vidéo de Earth ?

[Qohen]

ça c'est du Cr

Merci

et avec une bonne gestion de la vidéo que j'aimerais bien avoir
Comment tu fais pour extraire une trace et une vidéo de Earth ?

Alors ça demande un peu de manip :
- Il faut s'inscrire à Google Earth Studio (https://www.google.com/earth/studio/). De mémoire ça me demandait pour quoi je comptais l'utiliser, j'ai juste mis "vidéos de roadtrip moto".
- Il faut avoir sa trace faite sur MyMaps (pas Google Maps !), pour en télécharger le fichier .kmz/.kml
- Une fois qu'on a accès, il faut importer ledit fichier dans son projet.
- Et ensuite créer l'animation à la main avec les outils à dispo. Au début c'est un peu raide mais on s'y fait vite, c'est assez user-friendly.
- Enfin, demander le rendu du projet en une série d'images ou en vidéo (en fonction de la dispo des serveurs ça prend de quelques minutes à quelques heures max).

J'ai trouvé ce tutoriel qui présente les bases : https://youtu.be/OSLPsaQQJv8 Perso je ne me sers pas du tout du "démarrage rapide".

[dgero]

Un beau CR , on en attendait pas moins vu que tu nous as habitué à du haut de gamme
Belles routes, beaux paysages, bonne Zik, çà donne envie
Pour le roulage en duo ou plus, effectivement, se connaitre évite certains déboires dont ceux que tu évoques La durée et la fatigue influent également.....

[flac]

Pour bien se connaître il faut bivouaquer dans la même tente

[dgero]

Pour bien se connaître il faut bivouaquer dans la même tente

Flac, tu fais parti de ceux qui parlent vrai
Et oui, il y a une part d'interrogation forcément, on a beau etre des hommes solides comme du marbre il faut reconnaitre que ta compagne de voyage est plutôt du genre mimi, mais bon... restons des gentleman's Transalpeur's..., dignes et respectueux ..., intransigeants.. , attirés uniquement par la difficulté de la biche sauvage ou semie sauvage chassées au parechoc ou, pour les plus habiles, au coup de Crash Bars
Mais.... toujours respectueux de la Dame, compagne de Road trip et sans arrière pensée aucune

Bon, qu'est-ce qu'on est con .. c'est pas bien ! mais c'est de la déconnade hein ! mais mimi quand meme

[yop1025]

Super cette vidéo et le CR !
La dernière fois que le canyon d'anisclo a été fermé, ça a duré 2 ans pour un seul éboulement (ils ont du construire un petit tunnel comme tu as vu sur les routes du coin et un copaing qui y etait allé à pied m'avait dis qu'ils n’étaient que 2 sur le chantier...)
là il y a eu plusieurs éboulements... ca craint !
J'espère le revoir ouvert un jour car c'est vraiment très beau.




Allez vivement la suite !

[flac]

@dgero
Mon intervention n'a rien à voir avec tes propos, j'ai une notion de camaraderie, de partage et de soutien moral, de confidence et de fraternité, rien à voir avec la Mimitude de la collègue de road trip, rien à voir

[Qohen]

dgero en roue libre

On se connaît bien mais pas assez sur la route... leçon apprise

J'espère le revoir ouvert un jour car c'est vraiment très beau.

Ce sera pour une prochaine fois ! Avec tout ce que la météo nous a fait zapper, j'ai de quoi refaire un tour dans quelques temps

[Jaz]

Sympa le compte rendu, j'attends la suite.

[varaboliot]

Quelle jolie moto cette Bonette BBR..
Encore un très très bon CR

Qui en plus à le mérite d'inspirer des commentaires succulents , de flac et du modo de service..

[Qohen]

Le jour 2 en vidéo :



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Étapes :

• Village médiéval d'Ainsa

• Route A-1604

• Lac de barrage de Vadiello

• Mallos d'Agüero

• Début du désert des Bardenas

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Après une nuit un peu fraîche et humide, on remballe les affaires pour la première « vraie » journée. Déjà, il faut sortir les meules en évitant la boue... Puis on reprend la N-230 pendant un quart d'heure direction Ainsa pour le petit-déj.





Ainsa

La vieille ville d'Ainsa est trouve juste avant l'Ainsa « moderne », et perchée sur un petit promontoire qui domine les alentours. À cette heure matinale, il n'y a quasiment personne, et seul un café est ouvert. Après avoir déambulé sur les rues pavées et propres, on se pose en terrasse pour le café-viennoiserie au soleil, à côté des arcades.


https://i.postimg.cc/158fLFnq/Ainsa-old-town-stitch.jpg






A-1604

La chaleur corporelle revenue, on attaque la grand'route par la A-1604 qui suit le Rio Guara. Rapide, viroleuse, négligée juste ce qu'il faut pour maintenir l'attention, et à peine fréquentée par deux voitures et quelques motos, cette route ne me déçoit pas






On se fait dépasser par une Aprilia Tuono et un Bandit 1200, et la mouche me pique : poignée en coin je les prends en chasse pour voir si ma mémère n'est pas trop à la ramasse Ils n'étaient pas à fond et moi non plus (distance de sécurité !), mais à part en accélération pure, la 700 colle pas trop mal au cul (v. vidéo en fin de post). Je lâche l'affaire au niveau du col pour attendre Amandine, puis on reprend un rythme cool pour la descente. Au niveau du Rio, on descend sur la berge (enfin... je descends les deux meules) pour faire trempette et se rafraîchir.







Embalse de Vadiello

Tout cela nous fait sortir des montagnes et rejoindre la plaine chauffée et sèche, mais pour un temps seulement. Par manque de temps on ne s'arrête pas au Salto de Roldan, qu'on aperçoit de loin. Sur la route en revanche on s'arrête deux minutes au mirador de Monrepos, sur le petit bout d'autoroute qu'on emprunte.


]https://i.postimg.cc/7ZxYqTb9/Mirador- ... epos-4.jpg


Le barrage se trouvant au pied des Pyrénées, on remonte un peu des plaines aux reliefs.




La route même du barrage est spectaculaire. La roche rouge est taillée et érodée de tant de façons, rien n'est cohérent, on ne sait plus où donner de la tête.






https://i.postimg.cc/05BNdNW2/edited-Go ... ello-1.jpg



Le lac est encore différent : la roche est gris-beige, rondouillarde, percée... Un décor atypique, assurément. L'eau est turquoise et vu la chaleur... on est obligé de barboter viteuf pour mouiller les vêtements. Puis casse-croûte au calme sous les arbres, sur les pentes du lac.


https://i.postimg.cc/gjQkYMX6/edited-Em ... stitch.jpg





Mallos d'Agüero

Cette fois-ci, on attaque vraiment les plaines. Longues, infinies, dorées, paresseusement ondulantes... Un changement bienvenu de décor et de rythme pour Amandine qui n'est pas fan des virolos pendant des heures




Les Mallos surprennent à leur tour par leur forme inattendue et si dramatique. De nouveau pour économiser du temps, on n'ira pas à Agüero même, au pied des Mallos, qui est paraît-il un village bien sympa. On rebrousse chemin sur 15km pour prendre ensuite la direction des Bardenas Reales et du bivouac.




Bardenas Reales - Punta del Alba

Immédiatement après l'entrée dans le désert par l'est, on prend la piste qui mène au mirador « Punta del Alba », où on a prévu de bivouaquer. La piste est facile, même pour des débutants comme nous, mais il faut quand même que je motive Amandine à faire ce pour quoi sa V-Strom 650 XT a été conçue On y va tranquille, et ça passe sans surprise ni frayeur.






On est seuls (sans doute à cause de l'orage qui menace hehe), on profite de la vue avant de monter les tentes et de prendre un orage passager. Sitôt ce dernier fini, on sort les chaises et la popote, et on dîne avec vue.


https://i.postimg.cc/9fCXFwM1/edited-Pu ... stitch.jpg


Bonus inutile :

[yop1025]

Je ne connaissais pas le lac de Vadiello ! Ca sera pour ma prochaine sortie ! merci
vivement la suite

[Qohen]

Le jour 3 en vidéo :



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Étapes :

• Désert des Bardenas Reales

• Alto de Vallaroso

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Bardenas Reales



Le ciel de nouveau plus clément que l'orage de la veille, on profite du lever de soleil en prenant un petit déj comme des rois sur le mirador, bien qu'il fasse un peu frais quand même. Encore une fois, les plans vont devoir être modifiés et la journée écourtée... mais on ne le sait pas encore.



Après être redescendus par la même piste, on emprunte 1 kilomètre de route pour emprunter une autre piste dans le désert et pour trouver le premier point de vue que j'avais repéré. TomTom ne connaissant pas les chemins, et ma localisation ne fonctionnant par sur le tél, je navigue de mémoire sur des pistes où rien n'est indiqué (une habitude en Espagne).




Malgré tout, la piste est bonne, c'est facile, il n'y a personne du tout. Même Amandine y prend plaisir. Après une mauvaise sortie dans un champ de patate fraîchement labouré, je trouve mon point du vue (« Rincon del Bu »). Et quelle vue !





https://i.postimg.cc/yNvfFwn6/Rincon-de ... stitch.jpg

À l'aveuglette, il est compliqué de suivre le tracé initialement prévu. Donc on poursuit vers l'ouest en s'orientant avec le soleil, dans la vague direction de notre trajet après les Bardenas. La douche solaire étant tombée la veille de la moto d'Amandine, et celle-ci ayant eu sa dose de piste, elle part en chercher une autre à Saragosse.




Pendant ce temps, ayant renoncé audit tracé, je sors des Bardenas pour y entrer de nouveau par la route « officielle », celle des touristes, et trouver peut-être le mirador à l'opposé du précédent (mirador « De la Estroza »). J'en profite pour rouler un peu à mon rythme.






Je me trouve bientôt sur la piste principale, plate, fréquentée, et comme je ne trouve pas LA piste pour m'approcher du mirador que je suppose être là-bas au loin, et que RIEN n'est indiqué, je décide de prendre une piste secondaire lambda pour m'amuser un peu.







Du coup je me retrouve sur une piste beaucoup plus fun, ça monte, ça descend, y a de la terre sableuse tassée, de la caillasse, un peu de sable sec par-ci par-là, gros kif Et après qques kilomètres, je me trouve vraiment en plein désert, personne ni structure à la ronde.




Alto de Vallaroso

On se retrouve avec Amandine, puis on entame la route du col Alto de Vallaroso. On poursuit notre traversée de la campagne espagnole sous un soleil réjouissant.





Sur le parcours, on s'arrête faire coucou à un dinosaure (y en avait plein dans toute cette région, y a des fossiles exposés à plusieurs endroits).






La route est bonne mais le ciel devient noir, l'air lourd... l'orage menace (encore).





On pousse jusqu'à Yanguas, où on essuie un premier orage sur une petite route sinueuse qui nous fait passer entre rochers et forêt. On arrive à Yanguas, qui est en fait minuscule et déserte. Pas d'abri, pas d'hôtel.






Le bivouac étant foutu, on trouve un hébergement à Arnedillo, plus haut sur la route. Deuxième orage passager. On reprend donc la chouette petite route en sens inverse.



Arnedillo est charmant petit bled. TomTom, comme d'habitude, galère à nous guider dans les petites rues, et après avoir tenté de nous envoyer dans des impasses, des escaliers et des sens interdits, je retraverse la commune en me fiant à mon sens de l'observation . Il faut en effet contourner le centre sur un pont et faire ensuite un 180° sur une route pavée en pente pour descendre dans le centre qui est bien plus bas que la route traversante

L'hébergement est topissime, chaleureux, confortable, la proprio hyper accueillante. Les nuages noirs reviennent par intermittence, mais on peut quand même profiter de la terrasse.

L'hébergement s'appelle « La Fuente de Arnedillo » (photos : https://www.lafuentedearnedillo.com/alb ... artamento/). Sur Booking en dernière minute ça nous a coûté une 50aine d'€ pour la nuit, pour un appart complet avec deux chambres.

[yop1025]

Une chance de pas être pris par la surveillance du parc en dehors des zones balisées…
Ça peut aller jusqu’à la confiscation du véhicule !
Moi je suis toujours resté dans les plots bleus par crainte de…


Vivement la suite et merci pour les bons plans !

[Qohen]

Une chance de pas être pris par la surveillance du parc en dehors des zones balisées…
Ça peut aller jusqu’à la confiscation du véhicule !
Moi je suis toujours resté dans les plots bleus par crainte de…


Vivement la suite et merci pour les bons plans !

Techniquement ce mirador ne fait pas partie du parc

[Qohen]

Le jour 4 en vidéo :


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Étapes :

• Arnedo

• Cañon del Rio Mesa

• CM-2106

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Arnedo

Réveil hyper calme à Arnedillo. Tandis qu'Amandine finit de préparer le matos, je file faire le plein à Arnedo. Tout le long de la route, je suis rivé sur le paysage de roches rouges criblées de trous troglodytes. Un paysage que je n'avais pas repéré lors de la préparation et qui me fait la matinée alors qu'on n'est même pas parti.






On reprend ensuite (pour la 3e fois...) la route de Yanguas en direction du sud. C'est l'occasion de s'échauffer sur ces virolos qu'on commence à connaître. Puis c'est la plaine sèche, immense, calme et méditative, en direction de Jaraba, point d'entrée de Cañon del Rio Mesa.







Cañon del Rio Mesa

Le Cañon del Rio Mesa est comme un bout de Colorado en Espagne. Abrupt, profond, déchiqueté, ce canyon est vraiment dépaysant. On commence par une petite rando vers le mirador, en longeant l'abbaye qui se niche dans la roche.






https://i.postimg.cc/15s0FhLY/Ca-on-del ... stitch.jpg

On enchaîne avec la route qui serpente au fond du canyon sur toute sa longueur, jusqu'à Villel de Mesa, le dernier des petits bleds qui ponctuent le canyon. Après en avoir pris plein les yeux, on s'arrête déjeuner au bar restaurant La Peña, dont la salle ombragée malgré le cagnard dehors a des airs de film de Robert Rodriguez. Un Espagnol francophone, briscard de la moto, nous aide à nous faire comprendre et on se régale. Les gens sont tous accueillants et l'on révise nos préjugés sur les Espagnols — en tous cas, ceux de la campagne




Le mauvais temps menaçant, on commence à devoir changer les plans toutes les 3 ou 4 heures... J'avais initialement prévu de nous faire passer plus à l'ouest, pour longer le lac d'Entrepeñas et emprunter la vieille N-320 défoncée à flanc de falaise (https://www.dangerousroads.org/europe/s ... tigua.html), avant Sacedon. Au lieu de cela, on décide de prendre plein sud sur la CM-210 bien fluide.

CM-2106

En descendant vers Tragacete pour l'hébergement improvisé, on a l'occasion d'emprunter une de mes routes préférées, la super joueuse CM-2106. QUEL KIF. Quelques gouttes la précèdent, puis s'interrompent, pour reprendre littéralement quand on fini la portion fun.






On arrive à Tragacete sous les nuages noirs. C'est quasi désert à part une supérette et un hôtel au style un peu gothique, tenu par un vieil Espagnol en veste de cuir, à moitié sourd, dans un établissement vide. Le bar a un look presque irlandais, ombrageux et boisé. On profite de notre mousse en terrasse, peinards, seuls, tandis que le soleil fait encore acte de présence avant de laisse définitivement place à la pluie dans la soirée. À ce moment-là, on fait le camping dans la chambre d'hôtel.





Bonus

Le segment fun complet de la CM-2106 :

[varaboliot]

Merci.
Superbe ..Je me régale..

[lna]

Mon feuilleton de l'été. Coool, je m'installe
Merci Qohen

[Qohen]

Mon feuilleton de l'été. Coool, je m'installe
Merci Qohen

Avec plaisir Au fait, ton road trip dans les Balkans ?

[Qohen]

Jour 5 en vidéo :

Pensez à activer les sous-titres pour les dialogues

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Étapes :

• Cuenca et ses gorges

• Alarcon

• Puerto de Contreras

• Route CV-580

• Bivouac *****

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Le soleil revenu ce matin, on quitte Tragacete en descendant l'Alto Tajo vers le sud, en traversant les nuages, par un bon 8°C. En perçant la brume, on aperçoit et apprécie cette belle réserve naturelle, dans la paix matinale.




Cuenca

On poursuit vers le sud, direction Cuenca, qu'on approche par le nord-est, dans le sens des gorges. Cuenca s'étale du bout de la falaise en descendant vers la plaine, ce qui donne, depuis cette route, une vue plongeante sur les gorges et, depuis les miradors, sur la ville.






On traverse Cuenca la colorée, en entrant par la porte médiévale puis en suivant l'unique rue pavée menant à la place haute, puis la rue pavée descendante, qui n'est pas sans rappeler l'Italie.




En poursuivant plein sud, c'est la plaine ensoleillée qui nous accueille, et après Valeria, ville romaine aux ruines bien conservées, sur la CM-2100, on tombe sur des gorges que je n'avais pas prévues.





Alarcon

L'étape suivante est Alarcon, village médiéval perché sur un promontoire au milieu de gorges (encore !), avec un château (en fait deux). L'arrivée à Alarcon est dramatique et spectaculaire.


https://i.postimg.cc/2jWFjsYx/Alarcon-19-stitch.jpg





On se régale de la vue et on s'installe en terrasse d'un café sur une place hyper calme. On ne se lève de nos chaises que pour aller s'asseoir sur celles d'un restaurant local.





Puerto de Contreras



Bien repus, on reprend la route sous une vraie chaleur estivale en direction du puerto de Contreras, un vieux barrage pratiquement abandonné, dont la route est répertoriée sur dangerousroads.org. Et en effet, c'est le pied (pour moi ; pour Amandine je suis pas sûr ). Route abandonnée, défoncée, sans marquages, un terrain de jeu. Les quelques bâtiments à proximité ont tous l'air abandonnés, la route est criblée d'herbe, le tout a un air post-apocalyptique assez frappant. Tandis que je m'apprête à essorer la poignée, j'aperçois une biche qui erre sur les allées de ciment. On se regarde.






À partir de là, on consulte Ventusky toutes les heures et manifestement, il va encore falloir changer les plans pour le soir. De plus, le bivouac prévu est au bout de plusieurs kilomètres de piste tournicotante et Amandine commence à fatiguer. On bifurque du coup sur un de ceux qu'on devait visiter quelques jours plus tard, et plus facile d'accès (en théorie lol). Dans le cafouillage de l'impro, on se tape 30km d'aller-retour. Cette journée tire un peu.

La dernière section, néanmoins (qu'on devait prendre en remontant, plus tard), offre deux belles routes, la CV-425 sinueuse pour commencer...






CV-580

... et la CV-580 plus ouverte, plus rapide, et très prisée des motards (ça tournait de la vidéo genou à terre quand nous y sommes passés). 17 morts ces 5 dernières années, annonce le panneau à l'entrée. Je confirme que c'est une route à degré de kiffance élevé, même si ce n'est pas ma préférée.









Merendero de Cavas

Un peu avant la commune de Millares, sise dans les montagnes, on sort sur une petite route. Dernière étape avant le bivouac. Amandine est crevée. La journée devient longue, mais le bivouac va nous remettre bien, parce qu'il valait vraiment le coup. Il ne reste qu'un kilomètre de chemin bétonné/de caillasse, assez raide. Je monte les deux meules et on peut enfin se poser. Ça donne rien en photo mais c'était raidasse et un peu piégeux hehe




Mais une fois en haut... Barbec couvert, table et bancs, piscine d'eau de montagne à débordement, deux ruines ouvertes pour s'abriter en cas de vent, grande surface pour les tentes, vue, et... calme absolu. « Merendero de Cavas » près de Millares, sur Maps. Ça nous a vite rendu le moral

[lna]

Avec plaisir Au fait, ton road trip dans les Balkans ?

Roadtrip écourté. Une longue histoire, qui n'est pas encore terminé

[Qohen]

Le Jour 6 en vidéo :

Pensez à activer les sous-titres pour les dialogues

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Étapes :

• Cañon del Jucar (vieille route)

• Alcala del jucar

• CV-429

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Cañon del Jucar (vieille route)

Avec tous les changements de plan qui s'accumulent ces derniers jours, il devient compliqué d'optimiser la route. Mais d'abord, petit déjeuner sur la terrasse.






Ce matin, je prends la direction d'une vieille route qui longe le canyon de Jucar. Pendant ce temps, Amandine part à son rythme du côté d'Alcala del Jucar, notre prochaine étape, en reprenant la route de la veille... Je me lance sur cette route de falaise abandonnée, défoncée, envahie d'herbes et de cailloux, voire de petits rochers. Il n'y a quasiment aucune protection, ni personne à proximité. Mais pour la vue, elle vaut largement le coup. Et puis ces routes de merde, moi j'adore










Seul problème, la route, au-delà du tunnel qui précède le barrage... n'existe plus, recouverte par les chutes de pierres L'accès au barrage est donc impossible... je fais demi-tour.




Alcala del Jucar






On arrive en fin de matinée à Alcala del Jucar, commune à flanc de canyon avec un petit château sur un promontoire. Il commence à faire lourd. Dans une rue piétonne en pente, on trouve enfin de quoi prendre un café bien mérité. La boutique de souvenir en bas de la pente vendait des machettes pour 29€, je regrette de ne pas en avoir acheté une pour la sangler bien en vue sur la moto.





Le canyon, quant à lui, est superbe, blanc, lumineux, râblé, d'un caractère complètement différent de celui du Rio Mesa. En dépit de la météo, l'ambiance désertique et aride est bien présente.







Du fait du mauvais temps qui ne cesse, comme chaque après-midi, de menacer, on coupe plein est au lieu de poursuivre au sud. Je biffe ainsi plusieurs points de passage, ce qui nous avance de deux jours sur l'itinéraire prévu... Je renonce donc à un col off-road qui me faisait bien envie, à un col panoramique, etc... On se dirige alors vers Turis, par les grandes lignes droites, en direction de Valence, puis on improvisera pour la nuit. Le décor désertique laisse vite la place à une première drache.





Mais dans notre malheur, on tombe sur une route super joueuse (CV-429) à laquelle je ne peux pas résister, et qui se prolonge après Turis.






Les yeux rivés sur Ventusky, vu l'orage qui s'amène, on décide de repasser par la case hôtel. On trouve une chambre pas chère en banlieue de Valence. On reste optimiste mais la météo commence à devenir pénible.

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Il ne me reste plus que la dernière vidéo à monter donc je vais pouvoir poster les prochains jours un peu plus vite

[yop1025]

Merci pour cette aventure que je suis avec attention, ca me donnera des idées sur le parcours que je vais faire en novembre sur 7 ou 10 voir 15 jours.

En aparté, l'espagne dite paumé est une constante sur le territoire.
En effet, peu de jeunes restent dans ces petits villages que l'on croise à foison et ou il ne semble qu'il n'y a aucune âme qui vive.
les villes sont plus grandes et souvent bien plus distantes.
en France, on trouve régulièrement des villes dites moyennes relativement rapprochés avec moultes de villages qui eux mêmes sont proches de ces villes. Si je prends juste un exemple chez moi, je suis à Tarbes - Lourdes, ensuite Pau, ensuite orthez, ensuite Dax etc jusqu'a la côte atlantique. toutes les 20 mn, on a une ville.
idem pour l'autre coté, et des centaines de villages.

En espagne et dans les terres, c'est tout l'inverse, des petits (très petits) villages ou seuls les anciens résident (rares sont les jeunes), peu de villes moyennes, et la grosse ville ou toute la jeunesse y va vivre des qu'elle le peut.
sur les cotes, là la vie est quand même bien plus présente.

[Montludo]

Beau road Trip

L'Espagne est effectivement une belle destination tant sur route que sur piste.

Le choix des compagnons de voyage n'est pas toujours évident. Il y a quelques années, je suis parti faire le GR20 à 3, j'ai préféré finir seul.

[Qohen]

Merci pour cette aventure que je suis avec attention, ca me donnera des idées sur le parcours que je vais faire en novembre sur 7 ou 10 voir 15 jours.

En aparté, l'espagne dite paumé est une constante sur le territoire.
sur les cotes, là la vie est quand même bien plus présente.

Bien pour ça que je n'y vais pas (et quand je tente, je le regrette, à venir dans l'épisode 10).
C'est sûr qu'économiquement c'est pas la joie dans les terres, mais à parcourir c'est un bonheur.

[Jaz]

Super photos et vidéos, la suite vite...

[dgero]

C'est Biooooo

[Qohen]

Super photos et vidéos, la suite vite...

Ça arrive

Le jour 7 en vidéo :


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Étapes :

• Cañon Rojo Teruel

• San Blas, Rio Guadalaviar

• Piñares de Rodeno

• Gorges d'Albarracin

• Santa Eulalia del Campo

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Cañon Rojo Teruel





Dès le lever du jour, on s'échappe à toute vitesse de l'enfer urbain. On a trois ou quatre heures de route nationale fluide et rapide (N-III) pour monter jusqu'à Teruel. À mesure qu'on s'approche de la première étape du jour, le décor redevient désertique : la roche rouge encadre la route, parsemée de petites surfaces planes herborées, sous un ciel d'un bleu profond.





L'accès au cañon lui-même, ou en tous cas à sa partie la plus spectaculaire, n'est pas du tout indiqué, et comme il s'agit d'une piste, TomTom ne la connaît pas. Je me fie donc à ma mémoire et trouve l'accès, une piste agricole. 100 mètres plus loin, je m'arrête pour vérifier la suite du tracé, et en manœuvrant, je glisse la meule sur la boue

La chute me fait oublier la raison de mon arrêt, et je m'engage gaiement sur la mauvaise piste... Piste qui devient en réalité le fond de la rivière qui a formé ce canyon. Comme il a plu la veille, le fond argileux est meuble, si bien que la caillasse devient paradoxalement l'élément stable sur lequel je m'efforce de garder les roues. Ça secoue un peu, ça glissouille, mais même un débutant comme moi parvient à ne pas tomber !
En attendant, cette falaise est magnifique







Quand il devient évident que ce "piste" ne se rapproche pas de la falaise, je fais demi-tour...






Pour compliquer les choses, je dépasse le point d'entrée... À la vue d'un pont, je décide de faire demi-tour en m'aidant d'une rampe bétonnée, idée stupide qui m'entraîne sur un demi-tour de merde dont j'ai le secret Je finis par trouver ma route et sort du lit de la rivière. J'aurais dû réfléchir une seconde et chercher la bonne piste, mais dans le feu de l'action, je n'ai pas pensé qu'il pouvait y avoir une vraie piste que j'avais ratée. Je rejoins la route et trace jusqu'à San Blas où Amandine doit m'attendre.

San Blas, Rio Guadalaviar

Le bord du Rio Guadalaviar est aménagé et fléché, on s'offre alors quelques kilomètres de rando sous les arbres et à flanc de canyon, histoire de s'ouvrir l'appétit.







Piñares de Rodeno





Sur le chemin des gorges d'Albarracin, on traverse les Pinares de Rodeno, très beau parc protégé aux reliefs uniques recouverts de sapins.







Gorges d'Albarracin




Les magnifiques gorges d'Albarracin suivent le Rio Guadalaviar, et Albarracin elle-même fait partie des plus beaux villages d'Espagne, en partie grâce à sa muraille du XIVe siècle extrêmement bien conservée. Mais forcément, l'accès est restreint, les touristes nombreux, bref, on apprécie l'environnement mais on ne s'arrête pas. Y avait aussi une part de flemme (Amandine commence à trouver les journées longues) et la menace de l'orage, comme tous les jours.








On pousse jusqu'à la bourgade de Royuela pour une petite mousse au bar La Fuente, comme toujours seuls sur la place, dans un calme quasi absolu. Un calme espagnol, appesanti par la chaleur, ruisselant de lumière sous un soleil vibrant.

Santa Eulalia del Campo





J'avais repéré deux ou trois refuges dans les reliefs juste au nord d'Albarracin, de beaux refuges entretenus, dont on réalise qu'il faut sans doute en demander les clés à la commune proche, à supposer qu'on nous les donne immédiatement. On se rabat alors sur une abbaye en sortie de village, qui semble discrète et calme, avec un abri. On poursuit donc sur la Sierra d'Albarracin en prenant un peu d'altitude, pour redescendre sur Santa Eulalia del Campo, avec dans le fond les nuages d'orage qui s'approchent.










L'Ermita se trouve un peu à l'écart. On est seuls en arrivant, mais il est tôt, donc on attend un peu avant de s'installer réellement. Il y a une grande pièce fermée mais non verrouillée, parfaite pour s'abriter. Rapidement, des gens arrivent et nous expliquent qu'un anniversaire est fêté ici dans la soirée. Ce sont les habitants de Santa Eulalia, la commune d'à côté, qui entretiennent ce site, nous explique une Espagnole un peu francophone. Du coup, nous installons une partie de nos affaires juste à côté, sous l'abri des toilettes, histoire de dîner et de passer le temps, pendant que les gosses courent partout et que les adultes font les curieux autour des meules. À 22h, ils nous laissent la pièce bien que ce soit en théorie interdit, et nous installons les tentes à côté des motos. La nuit sera sèche, mais froide !