nouvelle video by Lolo Cochet

Image ACCES LIBRE SANS INSCRIPTION! On refait le monde... Ici les sujets qui ne rentrent pas dans les z'aut rubriques, même en forçant bien ;-)
Avatar du membre
citropascal
a pas de vie sociale
a pas de vie sociale
Messages : 4463
Enregistré le : 01 févr. 2012, 11:17
Localisation : Stiring Wendel
Département : 57 Moselle

nouvelle video by Lolo Cochet

Message par citropascal »

Tout est dit dans le titre, et même si c'est une Katoch ça fait quand même frissonner wow
https://youtu.be/3juTk-4TqJc
Memento mori

Drouk
mérite un café!
mérite un café!
Messages : 59
Enregistré le : 02 mai 2016, 11:04

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Drouk »

Super. Ca ressemble bien à la GROK :ouioui

Avatar du membre
citropascal
a pas de vie sociale
a pas de vie sociale
Messages : 4463
Enregistré le : 01 févr. 2012, 11:17
Localisation : Stiring Wendel
Département : 57 Moselle

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par citropascal »

À quel moment, quand LoLo se plante :?: :mrgreen: Parce que quand "l'autre" fait sa démonstration...
Bon je sais certains sont plus loin que d'autres 8-P
Memento mori

Avatar du membre
Vieux møtard
Grand sachem
Grand sachem
Messages : 21648
Enregistré le : 10 août 2006, 13:17
Localisation : Villemoirieu (Isère) @t 2003 & 2019, KLR 650 C de 2000 Pilote 57 ans
Département : 38 Isère

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Vieux møtard »

C''est sur tout la fin qui ressemble un peu à la grok :mrgreen:
"Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre."
Albert Einstein

Avatar du membre
Flan
* L'aubergiste *
* L'aubergiste *
Messages : 46170
Enregistré le : 24 sept. 2005, 16:08
Localisation : Valenciennes. Mes motos: Suzuki DR 350, Transalp 88, Africa Twin 750 de 90 et une 1000 de 2016
Département : 59 Nord
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flan »

La première partie est un peu fadasse... Bon on le sent moyennement inspiré le LOlo, ... vidéo sponsoring ? (J'espère qu'il n'est pas sul fofo :pamoi )
Excuse me but I have to explode....
Image

Avatar du membre
varaboliot
use son clavier!
use son clavier!
Messages : 4796
Enregistré le : 22 déc. 2008, 21:58
Localisation : ar R'thel capitale du boudin blanc.. KTM 1290 S

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par varaboliot »

Flan a écrit :La première partie est un peu fadasse... Bon on le sent moyennement inspiré le LOlo, ... vidéo sponsoring ? (J'espère qu'il n'est pas sul fofo :pamoi )
J'aurais pas dis mieux. . :wink:
Lolo c'est du lourd ..parfois du lourdingue. :cry: .. :pasfou

Motorex ça c'est du bon pour ma chaîne :bravo
(J'espère qu'il y a un suisse s'ul fofo) thx thx \o/
« L'homme n'est que poussière, c'est dire l'importance du plumeau. »
Alexandre Vialatte

Avatar du membre
Charly
suce des ours!
suce des ours!
Messages : 2610
Enregistré le : 06 nov. 2005, 23:04
Localisation : Yvelines/GVQP/64 - T@05 et Yam' XT600Z Ténéré

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Charly »

Hello,

Voici une petite dernière qui m'a fait rire : https://youtu.be/I_XbwMrsOhM

:lol:

Charly

Avatar du membre
Jeanmivd
suce des ours!
suce des ours!
Messages : 2737
Enregistré le : 04 juin 2015, 12:00
Localisation : Suisse

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Jeanmivd »

Charly a écrit :Hello,

Voici une petite dernière qui m'a fait rire : https://youtu.be/I_XbwMrsOhM

:lol:

Charly
Merci Charly!
je doit devenir vieux con, mais... Ca me fait moins rire qu'avant :pasmafote
Je reconnait que c'est sympa, mais :fume

Avatar du membre
Flan
* L'aubergiste *
* L'aubergiste *
Messages : 46170
Enregistré le : 24 sept. 2005, 16:08
Localisation : Valenciennes. Mes motos: Suzuki DR 350, Transalp 88, Africa Twin 750 de 90 et une 1000 de 2016
Département : 59 Nord
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flan »

Tiens tiens... Laurent Cochet se met à la "vraie moto" :premier
https://www.facebook.com/lolo/photos/a. ... =3&theater

Image
Lolo Cochet a écrit :Si pour le 25 décembre, Papa Noël t’apportait une Transalp 600 de 1996, tu dirais plutôt « ordure » ou « début de l’aventure ». Et si c’est « début de l’aventure », quelle serait cette aventure pour toi ?
Excuse me but I have to explode....
Image

Le Pat
roi de la soupape
roi de la soupape
Messages : 1411
Enregistré le : 30 avr. 2012, 19:26

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Le Pat »

pour le coup, c'est retour vers le passé :lol:

Avatar du membre
Vieux møtard
Grand sachem
Grand sachem
Messages : 21648
Enregistré le : 10 août 2006, 13:17
Localisation : Villemoirieu (Isère) @t 2003 & 2019, KLR 650 C de 2000 Pilote 57 ans
Département : 38 Isère

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Vieux møtard »

Après avoir goûté à toutes les motos qu'il a goûté, ça m'étonnerais qu'il entreprenne un voyage avec une Transalp, ou alors le modèle atomique de 2045 avec pastille de plutonium intégré dans la cellule d'énergie :lol:

Cazelles
a pas de vie sociale
a pas de vie sociale
Messages : 3864
Enregistré le : 31 mars 2006, 12:57
Localisation : @T89 et T@ 89y'a les 1% pour les bikers, moi je fais parti des 6%
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Cazelles »

Vieux møtard a écrit :Après avoir goûté à toutes les motos qu'il a goûté, ça m'étonnerais qu'il entreprenne un voyage avec une Transalp, ou alors le modèle atomique de 2045 avec pastille de plutonium intégré dans la cellule d'énergie :lol:
Il a fait 2 T@ "atomiques" (en pompant des idées sur le proto fait par Roli :mrgreen: )

Image

Il doit partir dans 4 jours ... quelqu'un sait d'ou il part : ce serait cool d'aller lui dire au revoir

Avatar du membre
stefter
EL DOCTOR en mécanique
EL DOCTOR en mécanique
Messages : 13272
Enregistré le : 02 oct. 2005, 17:27
Localisation : isere 750 transalp 697 belle bombarde II" et 680 T@T TT
Département : 38 Isère

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par stefter »

il va en "afrique ducou"... :pasmafote
Image
"je savais pas que c'était impossible ....alors je l'ai fait.... désolé..."

thierysp
Apprenti dieu
Apprenti dieu
Messages : 535
Enregistré le : 30 déc. 2017, 20:50
Localisation : banlieue de Lyon 650 drse 600 t@pd06

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par thierysp »

Salut un lien pour suivre ça?
Pas trouver.

Cazelles
a pas de vie sociale
a pas de vie sociale
Messages : 3864
Enregistré le : 31 mars 2006, 12:57
Localisation : @T89 et T@ 89y'a les 1% pour les bikers, moi je fais parti des 6%
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Cazelles »

stefter a écrit :il va en "afrique ducou"... :pasmafote
en afrique : oui
Mais il doit bien partir de quelque part ? :sniff

Cazelles
a pas de vie sociale
a pas de vie sociale
Messages : 3864
Enregistré le : 31 mars 2006, 12:57
Localisation : @T89 et T@ 89y'a les 1% pour les bikers, moi je fais parti des 6%
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Cazelles »

thierysp a écrit :Salut un lien pour suivre ça?
Pas trouver.
pour l'instant FB : https://www.facebook.com/lolo/

Avatar du membre
Vieux møtard
Grand sachem
Grand sachem
Messages : 21648
Enregistré le : 10 août 2006, 13:17
Localisation : Villemoirieu (Isère) @t 2003 & 2019, KLR 650 C de 2000 Pilote 57 ans
Département : 38 Isère

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Vieux møtard »

Sa chaine youtube aussi, cliquez sur "S'abonner" puis sur la p'tite cloche pour ne pas rater ses vidéos :ouioui

Facebook c'est bien, mais quand t'as reçu 168 notification dans la journée, tu laisses tomber et t'effaces tout (et tu te désabonne aussi des groupes auxquels les copains bien intentionnés t'on abonné) :P

Après une Multistrada 1200, ça va lui faire drôle à Lolo :lol:

Mais je suis sûr qu'il y gagnera au change sur la fiabilité.

Avatar du membre
Christian7
vous pourrit tous!
vous pourrit tous!
Messages : 914
Enregistré le : 04 oct. 2006, 17:24
Localisation : Pau Honda CB 500 X 2019
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Christian7 »

Ils roulent ....

https://www.facebook.com/lolo/posts/217 ... __tn__=K-R

Où en étais-je déjà ? Ha oui, nos femmes nous ont donné leur bénédiction pour ce PARIS/Dakar. Remarque, je pense qu’elles ont bien senti le coup fourré! Je t’explique! Départ samedi soir 19h00! Au programme: 1.800 bornes en fourgon avec les deux motos dedans jusqu’à Malaga (pour soulager les moteurs et les pneus). Vers 4h00 du matin Amaury me refile le cerceau. C’est une vieille ruse de sioux pour te mettre la pression. Tu conduis un max jusqu’à ce que tu sois rincé et tu demandes à l’autre de prendre ses responsabilités, de faire le taf à son tour! Sauf que même si t’as dormi deux ou trois fois un quart d’heure la bouche ouverte, la tête appuyée contre le montant en ferraille de la cabine du fourgon avec un filet de bave au coin de la bouche, t’es tout aussi lessivé que lui ! J’ai tenu une heure, on s’est arrêté dormir une demi-heure, c’était déjà mon premier échec!

Dimanche, 14h00, arrivée enfin à Malaga ! Sur un parking en bord de mer, nous libérons nos deux Transalp de leur box ! On les sent impatientes. Nous aussi ! Première mission, fixer tous nos bagages sur la moto, créer des sous-ensembles accessibles séparément. Ici les outils et de quoi réparer une crevaison. Là, le matos vidéo. De ce côté la bouffe et le mini réchaud. Sachant qu’en matière de chargement, ce n’est pas toi, mais la piste qui décide ! Les bosses, soubresauts et autres vibrations auront forcément raison de tes choix et il faudra sans doute ré organiser et re fixer différemment certaines choses. C’est un peu comme une nouvelle maison, il te faut bien deux jours pour trouver tes marques !

18h00, direction le ferry ! Merde, ma meule sent le chaud, le liquide de refroidissement ! Amaury démonte l’habillage gauche du réservoir à la recherche d’une fuite ou de liquide stagnant. Rien ! On en conclut que, tant que ça sent, c’est qu’il y a du liquide donc que ça refroidit ! Faut savoir être optimiste dans la vie.

21h30, le ferry ouvre grand ses portes et nous engloutit avec nos Transalp. Je nourrissais un secret espoir ! A 70 euros (moto comprise) la traversée jusqu’à Melilla, c’était plutôt bon marché. Mais 300 euros la cabine avec deux couchettes, là, c’était du vol. Bref, je me disais qu’au moment de monter à bord, les cabines ne seraient peut-être pas toutes occupées et qu’il y aurait moyen de négocier un bon tarif ! Histoire de ne pas s’enquiller une deuxième nuit blanche ! Oublie, le rafiot était surpeuplé. Gentiment, au beau milieu du restaurant, on a glissé de la position assise à la position allongée! Ça passe, aucune remarque de la part du personnel de bord! Un peu plus tard, étape numéro 2, virer ton froc de moto pour le remplacer par quelque chose de plus confortable. Étape numéro 3, sortir ton duvet au milieu de ce qui commence à ressembler à un campement ! Ça passe aussi! Bah ouais, quand tu la joues à l’arrache, t’essaies de faire les choses progressivement! Même si on aurait franchement bien aimé que tous ces autres gens sortent de notre chambre. Ça nous aurait aidé à passer une vraie bonne nuit. Peine perdue, deuxième nuit blanche.

6h00, le ferry ouvre grand sa bouche et nous jette sur le quai de Melilla, toute petite enclave espagnole. La frontière n’est qu’une formalité. Bon d’accord, le chef douanier n’est pas encore réveillé et un type nous prend en charge pour faire accélérer les choses. Pas un douanier, un flic, non, un mec, comme toi et moi, qui erre dans cet espace à priori sous haute surveillance, et qui tente de gagner sa croûte ! Un peu comme si demain, tu décidais de faire l’intermédiaire dans un commissariat de police sans rien demander à personne ! Le précieux numéro de séjour nous est donné sur nos passeports, première et gaz pour trouver un petit dej et faire du change! La ville est étonnamment paisible comparé à une arrivée à Tanger. Les odeurs d’épices nous envahissent, nous prenons la direction de Guercif puis Midelt. 50% liaison bitume, 50% spéciale, enfin off-road je veux dire. Je fais le malin mais on ne fait pas les fiers. C’est vrai quoi, on ne connaît presque rien de nos Transalp. On n’a pas fait 10 bornes de tout-terrain avec et elles doivent bien peser dans les 230 kilos. On scrute les bruits suspects.

Ces premiers kilomètres sont l’occasion de tout checker et première frayeur, nos consos d’essence qui s’élèvent à 8 litres ! Impossible. Rapidement, nous décidons de retirer les chaussettes censées protéger les filtres à air du sable ! Bingo, la conso revient à 6,5 litres plus conforme à nos attentes, surtout en Mauritanie où l’autonomie sera cruciale. Les premières langues
Deuxième frayeur lors du deuxième matin, la jauge d’huile est au mini !!! La encore, si c’est le cas, si on roule à l’huile plus qu’à l’essence, ça va juste être impossible ! Fausse frayeur, la viscosité 15/40 choisie pour les hautes températures ne convient pas vraiment au zéro degré de ce petit matin glacial sur les hauteurs de Midelt. Après quelques kilomètres et un ultime check, le niveau revient à la normale. Increvable ces Transalp d’occase! Ha si, j’ai cassé j’ai cassé mon protégé chaîne ! Un scandale sur une meule de 56.000 km je pense que je vais faire marcher la garantie ! De Midelt à Merzouga, ce sont près de 400 bornes de pistes qui nous attendent.

Et comme dit amaury « ça déglingue »! Un col qui ouvre sur un paysage de savane, une descente sablonneuses avec quelques petits appuis relevés! Un lac asséché sur des dizaines de km. De longues montées toutes en marches rocailleuses qui, à leur sommet découvrent d’immenses plaines. Le Maroc reste incroyablement sauvage. Si nos premiers pas étaient hésitants et les premières langues de sable traversées maladroites, la Transalp semble être désormais le prolongement de notre pensée! Je te jure que j’hallucine devant tant de facilité et d’équilibre. Suffit de rouler debout, de bien placer l’avant avec le corps et l’arrière suit sans broncher! Le poids n’est pas un problème. Ça me rappelle cette vieille Yamaha 350 TTR avec laquelle j’ai déjà fait quelques Maroc. Ça n’a l’air de rien mais ça abat un boulot colossal. Bon allez, je te laisse, demain nous attend une très grosse journée ! Mahmid/Tata. Au camping où nous dormons, les guides nous ont prévenus, les dunes de Chegaga sont difficiles, l’erg vaste et à priori impossible à franchir avec des motos ainsi chargées. Tu sais quoi ? Un guide nous a même proposé de transporter nos bagages dans son 4x4, le temps de franchir ces 120 kilomètres de bravoure ! T’imagine toi, le mec voulait nous priver de notre plaisir d’en baver !
La suite demain

jflignan
Grand Pignon
Grand Pignon
Messages : 226
Enregistré le : 31 août 2012, 12:06
Localisation : Roq. la Bédoule CB500X
Département : 13 Bouches-du-Rhône

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par jflignan »

Merci Christian...
Cà sent bon la brochette et le kamoun, vivement la suite ! :bravo :bravo :bravo
Qu'ils continuent à rouler... Et à toi de nous raconter !
\o/

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Episode 1

Parfois, faut savoir faire son coming out ! Tu veux savoir ce que je pense, enfin ce que je pensais, de la Honda 600 Transalp ? Mouais, bof, pourquoi pas! Il en faut pour tous les goûts hein ! Tiens, pour mieux te faire comprendre, je vais même te faire passer côté coulisses. C’était au début des années 90 et je venais de rentrer à Moto Journal en tant que journaliste essayeur. Et un essayeur, bah, ça essaie. Enfin normalement ! Car le jour où on m’a annoncé que je partais en comparatif avec une 600 Transalp, une 800 TDM et je ne sais plus quel autre « pot de pue » (te vexe pas c’est pour imager), je me suis demandé ce qu’on allait bien pouvoir essayer.

Faut pas m’en vouloir, j’étais jeune et con, je ne jurais que par la performance. Ce que j’aimais moi, c’était monter sur les hypersports pour leur arracher, leur voler (j’ai pas dit violer) le dernier tour/minutes au delà des 13.000. Savoir ce qu’il allait se passer si je freinais un millième de seconde plus tard avant de balancer la moto dans une courbe aveugle ! Enfin c’est ce que mon imaginaire me racontait ! Là avec une Transalp, j’allais leur raconter quoi aux lecteurs ? Que ça freine pas ? C’est vrai. Que passé 7.500 tr/min, y’a plus rien ? C’est vrai aussi et peut-être même avant ! Que ça consomme pas ? C’est vrai mais si ça consomme pas, ça veut aussi et forcément dire que ça avance pas non plus! Quand je te dis que j’étais con ! Bref, un comparatif comme ça, valait mieux que ça soit écrit par un essayeur amoureux de poésie, de métaphores et de lyrisme que ... par votre bourin de serviteur !

Et puis, un jour, voire même 30 ans plus tard, mon pote Amaury m’a dit : « j’ai acheté deux Transalp 600 sur le Bon Coin, 1.500 euros chaque. On pourrait aller faire un tour au Maroc cet hiver avec nos femmes, ça serait cool ! »
Va savoir pourquoi mais 30 ans plus tard, la Transalp, je l’ai vue complètement différemment ! Ça consomme pas ? Idéal si les pompes à essence se font rares! Son moteur, un V2 placide et insipide ? Génial, ce sera un précieux allié dans les moments de fatigue ou dans les passages techniques, là où le coup de gaz d’un rageur 450 enduro a vite fait de te jeter à terre ! Ça freine pas ? On s’en fout, en tout-terrain, tant que tu peux choper l’arrière, y’a de l’espoir! A mon corps défendant je me suis même mis à regarder tous les années modèles ! Et tu sais quoi? Je kiffe la première version, vert bouteille, avec son phare carré. Une véritable invitation au voyage. Tiens la Transalp, ils auraient dû voir bien plus grand chez Honda. Je sais pas moi, mais ils auraient plutôt du l’appeler Trans Himalaya ou même Trans World tiens !

Plus pragmatique et terrien, Amaury s’est penché sur de ces mamies de 55 et 65.000 km:
- réfection des étriers de freins
- changement des roulements de colonne et de roues.
- disques d’embrayage en préventif.
- vidange de fourche.
- pneus av et ar neufs (bib mousse à l’avant)
- chambre à air de 4 mm à l’arrière doublée d’une autre demie chambre à air dans le fond du pneu arrière.
- Un train de pneus supplémentaires car il nous est impossible de dire s’ils vont tenir la distance.
- batterie neuve histoire de dire.
- guidon renforcé et rehaussé sur des pontets.
- crash bars.
- Kits chaîne neufs (chaîne RK)
- double vidange (la première pour «nettoyer » le moteur dont on ne connaît rien de sa vie précédente), la deuxième avec de la V300 d’indice de viscosité 15 pour éviter les coups de chaud quand le moteur forcera dans le sable !
- supports de nourrices d’essence à l’arrière pour porter l’autonomie à plus de 600 km
- soudure d’un méplat en fer pour pouvoir béquiller la latérale dans le sable.
- sabot moteur en alu Sw Motech pour remplacer l’origine en plastique.
- Prise allumé cigare pour recharger les Go Pro.
- un vrai GPS (Garmin 276cx)
- chaussette anti sable sur le filtre à air.
- filtre à essence à l’entrée du remplissage de réservoir et ... roule, On était partis pour traverser le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal quasiment que par des pistes.

Une sorte de mini Dakar ! Mais à l’ancienne, sans assistance, tout à l’arrache et à la débrouille. Ou de Nice/Abidjan, l’ancêtre du Dakar. Certes, je suis trop jeune pour avoir connu cette belle époque, mais c’est comme Jésus, j’en ai entendu parler. Suffit de se renseigner, de lire les textes sacrés ! Cette histoire de Transalp, ça a fait remonter en moi tous pleins de souvenirs. Des 1er janvier passés, à 7h du matin, en bord de nationale 20 du côté d’Orléans (appareil photo en main, des clichés que je possède encore) pour voir passer la caravane des motards transis de froid filant vers le sud. Il paraît que certains montaient en douce dans des fourgons pour s’éviter ce supplice. Le Dakar, le vrai, celui des bonhommes a façonné mes rêves de gosse mais dans le lobe de l’impossible. Tu sais quoi ? Je suis même capable de te dire ce que je faisais le jour de la mort de Thierry Sabine!

Bon c’est pas le tout de se projeter mais faut aussi agir. On n’est pas devins ni géographes, il va nous falloir des infos d’experts pour récupérer des traces off-road. J’appelle mon poto Philippe Perrenoud de Trail Rando. Avec lui j’ai déjà sillonné tout le Maroc (à l’époque des cartes et des boussoles, cherche pas c’était au siècle dernier) mais aussi Madagascar dans des conditions assez incroyables (je te raconterai ça un jour). Pas chien, et avec son specialiste du GPS Henri-Pierre, il me trace un parcours de plus de 2.000 km mêlant deux de ses excellentes randos (le Rekkam et le Tarfaya), reliant Melilla au nord du Maroc à Tan Tan aux portes du désert. Amaury remue lui toute la blogosphère et tombe sur l’histoire de deux Italiens qui ont parcouru la Mauritanie voilà deux ans avec deux Africa Twin, une moderne et une ancienne. Dans leur blog, les types racontent qu’après une chute, l’une des motos a pris feu... pour avoir essayé de la redémarrer trop tôt alors que l’essence avait coulé le long du réservoir !! Ils ne comptent plus les crevaisons et ont connu la faim et une panne d’essence au milieu de rien! Ça a l’air bien comme programme non ? Plus sérieusement, ce récit nous met en garde et nous pousse à être le plus autonome possible, 40 litres d’essence chacun, 10 litres d’eau, trousse de premiers secours! On mixe toutes ces infos avec quelques traces également achetées sur le site Gandini, et on obtient un vrai bon Paris Dakar bien couillu avec du poil autour ! Reste plus qu’à déposer une cerise sur le gâteau. Car tu vois, dans un voyage, il faut toujours un moment fort, intense, de dépassement, un petit Himalaya à soi. Quel qu’il soi. Sur le Dakar, le vrai, c’était la passe de Néga. Néga : quand t’avais dit ça sur le Dakar, tu avais tout dit. Un lieu tenu secret, invisible sur les cartes, encore moins par les satellites. Un peu comme le triangle des Bermudes. Une passe que seuls les plus braves savaient franchir. Nous, notre passe de Nega, ça sera celle de Tifoujar au cœur de la Mauritanie. Une passe en forme de chemin de sable profond, coincée entre une dune et un rocher noir ébène! Inquiétant, sombre et paraît-il infranchissable en montée. Paraît-il ! Pour la peine, on la fera justement en montée. Et si on arrive en haut, on la refera en descente ! Décidément je suis vraiment trop con ! Non on la fera pas en descente, on sera rincés et sans doute morts de soif !

Hein quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Et nos femmes dans tout ça ? Ha ouais, c’est vrai ça. Et nos femmes qu’on devait emmener en balade au Maroc ? Je crois que le projet de départ a un peu dérapé, je crois aussi qu’elles ne nous en veulent pas. Elles nous ont même donné leur bénédiction ! Des anges!

La suite demain

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Episode 2

Où en étais-je déjà ? Ha oui, nos femmes nous ont donné leur bénédiction pour ce PARIS/Dakar. Remarque, je pense qu’elles ont bien senti le coup fourré! Je t’explique! Départ samedi soir 19h00! Au programme: 1.800 bornes en fourgon avec les deux motos dedans jusqu’à Malaga (pour soulager les moteurs et les pneus). Vers 4h00 du matin Amaury me refile le cerceau. C’est une vieille ruse de sioux pour te mettre la pression. Tu conduis un max jusqu’à ce que tu sois rincé et tu demandes à l’autre de prendre ses responsabilités, de faire le taf à son tour! Sauf que même si t’as dormi deux ou trois fois un quart d’heure la bouche ouverte, la tête appuyée contre le montant en ferraille de la cabine du fourgon avec un filet de bave au coin de la bouche, t’es tout aussi lessivé que lui ! J’ai tenu une heure, on s’est arrêté dormir une demi-heure, c’était déjà mon premier échec!

Dimanche, 14h00, arrivée enfin à Malaga ! Sur un parking en bord de mer, nous libérons nos deux Transalp de leur box ! On les sent impatientes. Nous aussi ! Première mission, fixer tous nos bagages sur la moto, créer des sous-ensembles accessibles séparément. Ici les outils et de quoi réparer une crevaison. Là, le matos vidéo. De ce côté la bouffe et le mini réchaud. Sachant qu’en matière de chargement, ce n’est pas toi, mais la piste qui décide ! Les bosses, soubresauts et autres vibrations auront forcément raison de tes choix et il faudra sans doute ré organiser et re fixer différemment certaines choses. C’est un peu comme une nouvelle maison, il te faut bien deux jours pour trouver tes marques !

18h00, direction le ferry ! Merde, ma meule sent le chaud, le liquide de refroidissement ! Amaury démonte l’habillage gauche du réservoir à la recherche d’une fuite ou de liquide stagnant. Rien ! On en conclut que, tant que ça sent, c’est qu’il y a du liquide donc que ça refroidit ! Faut savoir être optimiste dans la vie.

21h30, le ferry ouvre grand ses portes et nous engloutit avec nos Transalp. Je nourrissais un secret espoir ! A 70 euros (moto comprise) la traversée jusqu’à Melilla, c’était plutôt bon marché. Mais 300 euros la cabine avec deux couchettes, là, c’était du vol. Bref, je me disais qu’au moment de monter à bord, les cabines ne seraient peut-être pas toutes occupées et qu’il y aurait moyen de négocier un bon tarif ! Histoire de ne pas s’enquiller une deuxième nuit blanche ! Oublie, le rafiot était surpeuplé. Gentiment, au beau milieu du restaurant, on a glissé de la position assise à la position allongée! Ça passe, aucune remarque de la part du personnel de bord! Un peu plus tard, étape numéro 2, virer ton froc de moto pour le remplacer par quelque chose de plus confortable. Étape numéro 3, sortir ton duvet au milieu de ce qui commence à ressembler à un campement ! Ça passe aussi! Bah ouais, quand tu la joues à l’arrache, t’essaies de faire les choses progressivement! Même si on aurait franchement bien aimé que tous ces autres gens sortent de notre chambre. Ça nous aurait aidé à passer une vraie bonne nuit. Peine perdue, deuxième nuit blanche.

6h00, le ferry ouvre grand sa bouche et nous jette sur le quai de Melilla, toute petite enclave espagnole. La frontière n’est qu’une formalité. Bon d’accord, le chef douanier n’est pas encore réveillé et un type nous prend en charge pour faire accélérer les choses. Pas un douanier, un flic, non, un mec, comme toi et moi, qui erre dans cet espace à priori sous haute surveillance, et qui tente de gagner sa croûte ! Un peu comme si demain, tu décidais de faire l’intermédiaire dans un commissariat de police sans rien demander à personne ! Le précieux numéro de séjour nous est donné sur nos passeports, première et gaz pour trouver un petit dej et faire du change! La ville est étonnamment paisible comparé à une arrivée à Tanger. Les odeurs d’épices nous envahissent, nous prenons la direction de Guercif puis Midelt. 50% liaison bitume, 50% spéciale, enfin off-road je veux dire. Je fais le malin mais on ne fait pas les fiers. C’est vrai quoi, on ne connaît presque rien de nos Transalp. On n’a pas fait 10 bornes de tout-terrain avec et elles doivent bien peser dans les 230 kilos. On scrute les bruits suspects.

Ces premiers kilomètres sont l’occasion de tout checker et première frayeur, nos consos d’essence qui s’élèvent à 8 litres ! Impossible. Rapidement, nous décidons de retirer les chaussettes censées protéger les filtres à air du sable ! Bingo, la conso revient à 6,5 litres plus conforme à nos attentes, surtout en Mauritanie où l’autonomie sera cruciale. Les premières langues
Deuxième frayeur lors du deuxième matin, la jauge d’huile est au mini !!! La encore, si c’est le cas, si on roule à l’huile plus qu’à l’essence, ça va juste être impossible ! Fausse frayeur, la viscosité 15/40 choisie pour les hautes températures ne convient pas vraiment au zéro degré de ce petit matin glacial sur les hauteurs de Midelt. Après quelques kilomètres et un ultime check, le niveau revient à la normale. Increvable ces Transalp d’occase! Ha si, j’ai cassé j’ai cassé mon protégé chaîne ! Un scandale sur une meule de 56.000 km je pense que je vais faire marcher la garantie ! De Midelt à Merzouga, ce sont près de 400 bornes de pistes qui nous attendent.

Et comme dit amaury « ça déglingue »! Un col qui ouvre sur un paysage de savane, une descente sablonneuses avec quelques petits appuis relevés! Un lac asséché sur des dizaines de km. De longues montées toutes en marches rocailleuses qui, à leur sommet découvrent d’immenses plaines. Le Maroc reste incroyablement sauvage. Si nos premiers pas étaient hésitants et les premières langues de sable traversées maladroites, la Transalp semble être désormais le prolongement de notre pensée! Je te jure que j’hallucine devant tant de facilité et d’équilibre. Suffit de rouler debout, de bien placer l’avant avec le corps et l’arrière suit sans broncher! Le poids n’est pas un problème. Ça me rappelle cette vieille Yamaha 350 TTR avec laquelle j’ai déjà fait quelques Maroc. Ça n’a l’air de rien mais ça abat un boulot colossal. Bon allez, je te laisse, demain nous attend une très grosse journée ! Mahmid/Tata. Au camping où nous dormons, les guides nous ont prévenus, les dunes de Chegaga sont difficiles, l’erg vaste et à priori impossible à franchir avec des motos ainsi chargées. Tu sais quoi ? Un guide nous a même proposé de transporter nos bagages dans son 4x4, le temps de franchir ces 120 kilomètres de bravoure ! T’imagine toi, le mec voulait nous priver de notre plaisir d’en baver !

La suite demain

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Episode 3

Un pote, une amitié, ça ne se cherche pas, ça ne se trouve pas, ça ne se décrète pas, ça te tombe dessus. Et tu sais à quoi ça se reconnaît ? À ce que l’autre est capable de supporter de toi. Je pense qu’Amaury, mon camarade d’aventure est un vrai bon pote. La preuve par l’exemple. Ce matin, on se lève plein de bonnes résolutions. Les meules ont été révisées la veille (filtres à air soufflés, chaînes retendue et graissés, niveau d’eau contrôlé) petit dej à 7h30, 8h00 on est parti. Une grosse journée nous attend avec les Transalp, les dunes de Chegaga, deuxième plus grand erg du Maroc inaccessible sauf en 4x4 ou à dos de chameau. Oui bah nous on y va en Transalp. 8h00, fidèles au plan, coup de démarreur et nous filons à travers la ville de Mahmid encore endormie pour attaquer la piste quand ... je pense à ce que j’aurais bien pu oublier au camping. La prise multiple déjà oubliée la veille ? Ha non ça, j’y ai pensé.

Mon téléphone ? Putain mon téléphone ... non pas que j’en ai besoin dans le désert mais y’a toute ma vie dedans: mes photos et tout ce que je t’écris depuis le début de cette aventure. Au loin devant, je ne vois déjà plus Amaury. Tant pis, je pile, fais demi-tour pour retourner à l’hôtel ! Saloperie de téléphone, saloperie de fil à la patte. Au camping, pas de téléphone. Amaury pointe le nez de sa Transalp, je lui demande d’appeler mon numéro juste par acquis de conscience ! Putain, miracle, ça sonne sur ma Transalp mais quasi impossible de localiser la bête ... qui s’est nichée dans un retour de carénage après avoir glissé le long du réservoir... ça c’est tout moi. Je ne m’étonne même pas, ni me déçoit !

On repart à l’assaut des dunes et le terme n’est pas exagéré. 20 kilomètres d’un véritable cordon de dunes. 20 kilomètres à porter le regard au loin, à chercher le meilleur appui, la plus belle dune pour faire ta propre trace ! En espérant, derrière chaque crête, ne pas basculer dans un trou de sable mou entouré de dunes trop hautes au point de ne pas pouvoir sortir de cet enfer. 20 bornes à pousser, tirer, relever nos Transalp que notre maladresse ne parvient pas toujours à préserver de la chute. Passé ces 20 bornes, le terrain semble s’améliorer. La piste reste hyper sablonneuse mais s’élargit légèrement quand ... putain, il est passé où mon pied vidéo, je l’avais sanglé là, sous le porte bagages ! Demi-tour en espérant ne pas l’avoir perdu trop loin. En zoomant à fond sur l’écran de nos GPS, nous parvenons à ré emprunter exactement la même trace hors piste sauf que les dunes se présentent en sens inverse. 20 bornes, retour au village de Mhamid et rien. Un habitant m’emmène voir l’un des guides qui aurait emprunté la piste parmi les premiers ce matin mais rien ! Je le ramène vers sa kasbha quand nous croisons un gamin juché sur une carriole et rentrant de ramasser du bois dans le désert (oui je sais c’est bizarre mais c’est possible). Et là miracle, sous ses fagots de bois, le gosse me ressort ... mon pied vidéo. Joie, remerciements, foi en Allah, il est désormais midi, on a fait zéro kilomètres.

Enfin si ! 40 bornes éreintantes de dunes pour ... revenir au point de départ ! Et moi j’en reviens à mon histoire d’amitié. Un truc comme ça, ça peut vite partir en arachide (cacahouète si t’as un peu de mal à suivre) en reproches et autres tirage de tronche. Bah là, rien, pas un mot, pas même l’amorce d’une moue boudeuse. Moi, un mec comme moi, je le balance par dessus bord au beau milieu de l’Atlantique)! Lui, zen, serein, prêt à jeter à nouveau toutes ses forces pour se taper les 20 bornes de dunes, avec le sourire, suivies de 60 kilomètres de sable profond que nous mettrons 4 heures à parcourir avec le train avant dans une ornière et l’arrière a l’équerre dans une autre, tandis que le moteur de nos Transalp un peu au bout de sa vie de se voir ainsi maltraité. Première, seconde avec y. Peu de chance et surtout le calosta dans le rouge !! 18h00, on a atteint enfin Foum Zguid, soit seulement 150 kilomètres dans la journée. On est inquiets. La Transalp a dû bouffer un bon 10 litres au cent dans le bac à sable, on ne doit pas être loin de la panne sèche. Dans un tout petit village, on nous propose de l’essence à 2 euros les litres. Heu, t’es sûr ? On se retourne, on scrute l’horizon et tu sais quoi ? Bah y’avait pas un gilet jaune pour gueuler !!! Remarque, y’a pas de rond point non plus, ça facilite pas les choses.

Amaury qui sait négocier comme personne trouve la parade. « Si on t’en prends 20 litres, c’est combien ? » « 1 euro 70 » répond le type, « alors on va t’en prendre 10 litres à ce prix là ». J’y avait jamais pensé à celle-là! Le mec s’exécute mais en guise de bonne foi on lui dévore aussi deux boites de sardines et un morceau de pain. La mort dans l’âme (ouais renoncer pour moi c’est une forme d’échec) nous décidons finalement de rejoindre Tata par le bitume, la tête encore perchée tout là-haut sur la plus grande dune de Chegaga! Les portes du Sahara viennent de s’entrouvrir ! a si, j’ai les yeux qui piquent et j’ai envie de dormir mais je résiste pas à l’envie de t’en raconter une dernière. Sur la piste, cette même journée, je mets en place les Go Pro et je repars ... sans mon sac vidéo que je laisse dans une ornière de sable ... et qu’Amaury me rapporte ! Il m’a même pas tapé. Quand je te dis que c’est un vrai pote. Rien: pas une mandale, un bourre pif ni même un ramponneau ! Remarque, si je te dis que le premier jour à Malaga, il a oublié son sac avec ses papiers sur un banc et que j’ai pas chargé non plus, c’est peut-être que moi aussi je suis un bon pote pour lui !

La suite demain

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Episode 4

Aujourd’hui, rien. Enfin si : 400 bornes de bitume (faut qu’on avance) et une centaine de piste dont 50 de nuit dans des chemins hyper trialisants à flanc de falaise du côté de Plages Blanches. Tout ça, c’est la faute au temps. Au temps qui a bouffé ma madeleine de Proust (tu sais ces petits moments de réminiscence ton enfance ou pas, une odeur, une sensation qui ressurgissent sans que tu t’y attende) ! Bref, à cause de cette madeleine, je tenais absolument à venir ici, à Foum Assaka. Trois ruines posées là, face à l’océan Atlantique entre Agadir et Tan Tan.

Assieds toi, je te raconte. Imagine toi avoir fait Paris/Belfort sur une Honda 400 XR (la CRF de l’époque) en plein hiver, puis Belfort /Agadir en 4 x 4 pour entâmer des recos et tracer un nouveau parcours pour Trail Rando. Il fait nuit, ça fait quatre jours qu’on roule sous la pluie et par un froid de gueux (même au Maroc c’est possible) nous guidant à la carte et à la boussole. Philippe mon pote d’infortune a pour habitude de ne pas manger et de ne jamais s’arrêter ! Éventuellement un bout de pain et une orange, au moins t’es sûr d’en trouver partout et de ne jamais être déçu!

Mais moi, au bout de quatre jours de ce traitement, je sens mon petit corps défaillir ! Encore une saloperie d’oued bien gonflé par les pluies à franchir. Ni une, ni deux, je prends mon élan et finis à plat ventre au fond de l’oued. Trempé, transi de froid, tout comme les fringues et le duvet qui sont d’ailleurs dans mon sac à dos. Ne rien dire, aller jusqu’au bout de soi ... sauf que je sens qu’on est bien au bord là. Du bout du moi. Devant nous, une falaise et 20 mètres en contrebas, l’Atlantique qui gronde ! Un improbable chemin accroché à flan de falaise nous ouvre les portes de la plage. Ok mais pour quoi faire ? Un pêcheur vient à notre rencontre et nous propose l’hospitalité... dans sa cabane sans toît! Ok, Allah est grand mais là, je commence à bouillir ... malgré le froid, je sais pas si tu me suis ! On remonte sur les meules pour faire 20 bornes plein nord sur la plage et tomber sur l’oued Noun , lui aussi gorgé d’eau. Sans rire, à la lueur de nos phares faiblards, on dirait la puissance du Zambèze ! P...., j’ai envie de craquer !

Providence, un autre pêcheur vient à notre rencontre nous indiquer où franchir l’oued. Ça passe ! Et alors on fait quoi maintenant ? On grimpe à nouveau la falaise pour tomber sur un groupe de 3 maisons. Il est 23 heures, le supplice a assez duré. Sort un type qui nous propose de passer la nuit chez lui ! Non pas dans une chambre, dans une pièce commune où dorment aussi les enfants et les grands parents ! Je me glisse dans mon duvet trempé, tente de faire abstraction de complaintes dont je ne saurais jamais si elles étaient des incantations ou de la souffrance, pour tenter de fermer un œil. Et là, tu sais quoi ? Il me tombe une première goutte sur le visage, la maison n’est pas étanche, je me suis installé au seul endroit où il pleut.

Et bien sache que cet instant est resté pour toute ma vie mon point de repère, mon étoile du berger, mon niveau 10 sur l’échelle de Richter de ce que mon caractère pouvait supporter. Depuis, chaque fois que je vis un moment difficile ou inconfortable, je repense à ce moment qui, toute proportions gardées, avait failli venir à bout de ma raison.
Mais je voulais aussi venir à Foum Assaka pour conjurer le sort puisque la deuxième fois que j’y suis passé, je m’y suis cassé le poignet (double fracture têtes de radius et cubitus, 6 heures pour rejoindre une clinique à Agadir) lors du franchissement d’une dune cassée suivie d’un fond plat dur comme du béton. Et puis, Foum Assaka, c’est quand même 20 bornes de plage à fond, façon Touquet ou Lac Rose. C’est pas rien comme symbole dans notre périple ! Autant de raisons de ne pas rater cet endroit !

Voilà pourquoi j’ai dû bien saouler Amaury avec ma Madeleine de Proust et mes souvenirs à deux balles ! On est arrivé face à la madeleine. Enfin face à la mer quoi. Elle était haute. Les dunes avaient disparues et avaient été remplacées par un groupe de maisons sans charme et pas vraiment finies d’ailleurs. On a attendu que la marée baisse. Limite tombée de la nuit, on s’est élancé sur la plage pour ... 800 mètres de course folle ... mais courte! Bah ouais, le coefficient de marée n’étant pas assez fort, nous n’avons pas pu contourner un rocher!

Un poil amer, jurant que je n’avais pas rêvé, que c’était normalement magique, on a repris la piste. De nuit, caillouteuse, cassante en haut de la falaise, en direction de Plages Blanches. A la lueur des phares, on s’est retrouvé à placer nos roues au millimètre près dans des grimpettes hyper trialisantes. Pour ne rien gâcher, j’avais décidé de faire le plein des réservoirs et des jerrycans de secours, histoire de voir comment se comportent les motos en off road avant la Mauritanie. Ben, sans surprise ! C’est plus lourd. Comme quoi les mathématiques, y’a rien de plus simple.

Bref, t’imagines la gueule de la Madeleine de Proust auprès d’Amaury. Au moment où j’ai cru qu’il allait me dire « mytho », la piste s’est approchée de la mer et là ... « Quoi là ? ». « Bah là, Regarde. La plage, le Touquet, le Lac Rose » j’ai dit à Amaury. On a franchi quelques galets, posé nos roues sur un sable bien porteur. Et on a roulé, de nuit, 15 bornes,sans rien voir, mais je te jure que c’était beau! Jusqu’à ce qu’on sente nos roues s’enfoncer dangereusement , que l’on croise un oued et que l’on se dise qu’il était temps de s’extirper de là car la marée montait.

21h00, la Madeleine de Proust commençant à sentir le rance et le roussi, j’ai proposé à Amaury de poser nos tentes là, au pied des dunes et de la falaise. Seuls, face à l’océan ! On a dressé là campement et j’ai fait bouillir de l’eau pour verser dans des sachets de bouffe lyophilisée ! Sacrée lune de miel. A ce propos, tous ces sachets sont tout simplement immondes (comme le dit Amaury, méfie toi des goûts trop prometteurs, c’est juste impossible) mais surveille aussi leurs propriétés. Certains ne font que 500 calories, d’autres 2.000. Quand ton dernier repas date de la veille (et c’était le cas) ça peut compter ! J’ai fait un brin de toilette (notre stock de 5 t-shirts/5 caleçons est déjà épuisé), mis du déodorant sous les bras (senteur pins des landes) mais on aurait quand même dit un mec qui aurait chié derrière un sapin. On s’est dit bonne nuit pour s’endormir sur un matelas trop petit, chacun dans notre tente. La mienne étant ballottée par le vent. Le tout en repensant à cette seringue que je venais de voir traîner dans le sable et à l’immense palace de Qatari qui nous surplombait au milieu de nulle part ! Bah ouais, tu crois quoi ? Que les aventures c’est toujours merveilleux ? Qu’une Madeleine, fût-elle de Proust, serait sans date de péremption ?

Avatar du membre
Flan
* L'aubergiste *
* L'aubergiste *
Messages : 46170
Enregistré le : 24 sept. 2005, 16:08
Localisation : Valenciennes. Mes motos: Suzuki DR 350, Transalp 88, Africa Twin 750 de 90 et une 1000 de 2016
Département : 59 Nord
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flan »

Merci Christian & Flowbox ;)
Excuse me but I have to explode....
Image

thierysp
Apprenti dieu
Apprenti dieu
Messages : 535
Enregistré le : 30 déc. 2017, 20:50
Localisation : banlieue de Lyon 650 drse 600 t@pd06

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par thierysp »

Je suis ça, de près car j'ai pas mal traîné de fois sur cet axe. On y ai même partie de Dakhla en moto lors d'un raid de l'amitié.

Avatar du membre
Manu49
Apprenti dieu
Apprenti dieu
Messages : 584
Enregistré le : 21 janv. 2017, 13:50
Localisation : Angers 49000 1200gsa
Département : 49 Maine-et-Loire

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Manu49 »

La suite! :love

jflignan
Grand Pignon
Grand Pignon
Messages : 226
Enregistré le : 31 août 2012, 12:06
Localisation : Roq. la Bédoule CB500X
Département : 13 Bouches-du-Rhône

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par jflignan »

BRAVO au narrateur :respect :respect

Super, ce trip de "collègues"... Trop Bon!!!

Merci pour ce plaisir partagé.

Avatar du membre
ZeDab
incrusté dans le forum
incrusté dans le forum
Messages : 8425
Enregistré le : 21 oct. 2008, 22:32
Localisation : Alsace (68) vignoble ex Mamie 93 puis 92 snif... PANZER1200gs2005... Panzer 1200 GSA 2014...
Contact :

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par ZeDab »

Merci :ordi
>>>> Téléchargez TransalpageMag n°1 ici <<<<
ZeDab est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d'Alsace-Vosgistan, sa moto est protégée par l'immunité diplomatique.
(merci, Disderi !)

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Et c'est pas fini ! :-D

Episode 5

Plages Blanches / Dakhla

Lever de bonne heure et c’est reparti pour 150 bornes de piste caillouteuse. A cette époque et jusqu’en mars/avril, c’est toujours magique le désert. C’est tout vert. Mais quand je dis vert, ça peut être vert fluo. La nature profite toujours de ces instants de répits (avant de replonger dans des températures infernales) pour se montrer excentrique.

Le GPS nous indique un immense contour qui nous rallonge d’au moins 100 kilomètres. Déjà que aujourd’hui c’est punition, on ne va pas en rajouter. On coupe par un plateau rocailleux traversant régulièrement de petits oueds. avant d’apercevoir 150 bornes plus loin la Nationale. C’est le seul axe qui relie le sud d’Agadir à la Mauritanie en passant par Dakhla. La punition c’est ça. Car pour rallier la frontière mauritanienne, nous allons devoir faire 850 km de bitume jusqu’à Dakhla puis à nouveau 450 jusqu’à Guerguerat.

Soit largement de quoi s’emmerder au guidon et nous sortir, contre notre gré (il n’existe pas d’autre point d’entrée en Mauritanie) de notre rêve de Paris/Dakar. Pour tromper le temps, Amaury joue avec le GPS et calcule les distances qui le séparent de la prochaine ville. Moi je calcule en distance française! S’il reste 450 kilomètres, j’imagine que je suis à Lyon, à seulement 150 km de Beaune. À Beaune, je m’attends à avoir un peu froid en reprenant de l’altitude avant que ça s’améliore du côté d’Auxerre. À Auxerre, il ne restera que 160 bornes, c’est presque fini.

J’utilise ces mêmes repères en Mauritanie ça m’aide. Minuit, soit après 15 heures de meule, nous arrivons à Dakhla où je ne reconnais plus rien. La capitale des Kite surfeurs cool a bien changé. Les deux petits campings à l’entrée de la lagune sont devenus de riches hébergements à 200 euros la nuit. Pas les moyens et de toute façon, c’est pas ce qu’on cherche. Les campings cars ont envahi la place et en ville on dirait Las Vegas !

Tant pis, on n’a pas le choix mais on a bien les boules après tout ce qu’on vient de vivre ! Le lendemain, nous choisissons de faire une journée de repos, comme sur le vrai Dakar quoi. L’occasion d’apporter notre linge sale à laver (ça devenait urgent) et de changer nos pneus arrières. Certes ils n’ont que 3.000 km dans la vue et semblent pouvoir en faire autant mais on opère ce changement pour plusieurs raisons. La place libérée sur le flan droit où était attaché le pneu arrière de secours, va nous permettre d’arrimer une nourrice de 9 litres d’eau en prévision des longues traversées en Mauritanie. Ensuite, tu peux considérer que c’est du gâchis, mais moi je le vois différemment. Imagine qu’un prochain routard et rêveur de Dakar comme nous débarque à Dakhla, avec son pneu rincé jusqu’à l’os. Et bien, en cherchant un peu, il trouvera quelqu’un qui pourra le dépanner avec un pneu d’occase! Et j’aime bien cette idée là.

Il est déjà 13 heures. Et si on mangeait ? Des Burgers? Bah ouais, quand t’a mangé tajine poulet, tacine mouton, tajine chameau, t’as envie d’une bonne spécialité française à un moment. Je me pose devant les kite surfeurs pour t’écrire toutes ces lignes pendant qu’Amaury file récupérer nos fringues propres mais pas sèches. À 120 dirhams, soit 12 euros le boulot et vu l’odeur, le mec est vraiment pas rancunier ! Je fais la connaissance de Mohamed, un français d’origine algérienne, qui lui aussi sur son Xtz 660, parcourt les pistes marocaines malgré un grave accident de moto qui lui a salement amoché la hanche. Il en chie mais va au bout de son rêve et c’est marqué sur sa moto. Juste le logo « Dakar », le mot « pakap ». Il a perdu ses bottes qui séchaient derrière sa moto. Il s’est fait livrer ses pneus au Maroc mais a dû les attendre 3 jours. Il a du temps, je l’envie. C’est toujours ce qui manque dans mes aventures.

Amaury revient, il est 18 heures, on prend la route pour avaler les 450 bornes qui nous séparent de la frontière. 80 km avant, un routier nous fait de l’œil. Non pas le bonhomme, le lieu! On fait les pleins et on profite d’un bon tajine chameau et d’une chambre à 10 euros. Je sais que je t’ai moins fait rêver avec cette journée de repos mais attend la suite, je te jure que ça vaut le coup

À demain

Avatar du membre
Flowbox
Habitué...
Habitué...
Messages : 30
Enregistré le : 20 avr. 2017, 08:53
Localisation : 86 Vienne

Re: nouvelle video by Lolo Cochet

Message par Flowbox »

Episode 6

Entrée en Mauritanie / Boulanouar / Choum par la piste.

Lever 7h00. Douche à la marocaine (un robinet et une grande bassine d’eau) on remballe nos glingues pour passer sur la pointe des pieds devant le veilleur de nuit ... qui dort à poings fermés face aux caméras surveillant nos motos. Je dis ça, ami, n’y vois aucun propos mal intentionné. C’est juste que quand tu retournes à la civilisation, tu flippes toujours de te faire tirer un truc important resté accroché à ta moto. Genre la trousse à outils. Malgré cette crainte, sache que nous avons traversé le Maroc sous la bienveillance permanente de tout son peuple.

Nous harnachons nos Transalp pour filer vers la douane, de nuit. Dans l’espoir d’y être les premiers ,histoire de ne pas y passer des heures. D’autant qu’après être sorti du Maroc nous attend le fameux No Man’s Land. Une bande de terre de 2 kilomètres n’appartenant ni au Maroc ni à la Mauritanie. Je l’ai traversée voilà dix ans. Des pistes se croisent dans tous les sens mais il faut viser celle sur la gauche. Pour éviter le sable et les mines. Le seul problème, c’est que lorsque tu aperçois le poste frontière mauritanien, tu as tendance à redresser la barre vers la droite ... pour inévitablement t’ensabler !

On arrive à 8h30 et ... c’est blindé. Tout a radicalement changé ! Il y a une station essence toute neuve (avant, la station toute dégondée était fermée et il te fallait plus de 450 km d’autonomie pour rejoindre Nouakchott) des commerces et une file interminable de 38 tonnes. Non, c’est pas vrai! On va y passer des heures. On tente un truc bien français (faut bien faire valoir ses spécificités et son éducation quand on le peut) et nous remontons toute la file. L’air un peu gêné (on le fait super bien)! Un type nous fait signe de nous placer devant comme si c’était normal. Soit !

9h00 le poste frontière marocain ouvre ses portes et on s’aperçoit que le pneu arrière d’Amaury est crevé. Pas grave, on file faire les formalités, on verra après. « Rien à déclarer ? ». « Non juste l’envie de poursuivre notre Paris Dakar en Mauritanie. Le plus vite sera d’ailleurs le mieux! » Les barrières s’ouvrent, nous plongeons dans le No Man’s Land où une file interminable de camions a passé la nuit. Là aussi, surprise. Un bitume tout neuf court désormais sur 1,5 km environ ! Sur les 500 derniers mètres, les 38 tonnes doivent encore trialiser sur les pierres et éviter de s’ensabler. Des tonnes de carcasses de voitures en bout de course et à bout de souffle offrent un paysage apocalyptique! Des caravanes, de vieux fourgons semblent même habités dans cet espace sans loi, ni état !

Nous franchissons la barrière d’entrée en Mauritanie. Comme d’hab, une nuée de mecs te veulent du bien, tentant tous de t’arracher tes papiers pour te faire croire qu’ils vont s’occuper de tout et que ça va aller plus vite.
Le pneu arrière d’Amaury est vraiment à plat, pas d’autre choix que de changer la chambre à air. On s’y met à deux! Un grand type parlant super bien français sur un ton tellement péremptoire qu’on pourrait croire que c’est un douanier, nous demande nos papiers. Je craque ! Je sais que c’est juste un intermédiaire mais devant la situation je lui file tout. « On est des techniciens de la douane » me dit le mec! On me l’avait jamais faite celle-là ! Un vrai rigolo qui va nous tarifer son expertise 80 euros pour le passage en douane et l’assurance obligatoire en Mauritanie. C’est de l’arnaque mais une arnaque officielle couverte par les douaniers qui arrêtent désormais de te demander un cadeau ! Ça faisait mauvais genre ! J’imagine que c’est maintenant les passeurs les rétribue, c’est moins visible!

Mauritanie nous voilà ! Km 50: au lieu de suivre Nouakchott, on bifurque à gauche vers la piste ? La piste ? Quelle piste ? Il n’y en a pas et le sable est hyper profond. On zigue, on zague, on zigzague entre deux trois baraques et on essaie tant bien que mal de repérer des traces! Sans succès . On tire à droite sur un grand plateau pour attaquer une belle descente sablonneuse ! Au loin une dune qui ne paie pas de mine mais semble juste vouloir t’engloutir. Je ne me laisse pas intimider, fond de quatre ! Ça grimpe, le sable absorbe toute la puissance mais ça passe ! Amaury va s’y reprendre à trois fois. Ça commence fort. On s’attendait à une simple piste bien caillouteuse le long de la voie de chemin de fer et c’est 450 km d’enduro du Touquet qui nous attend. Le plus dur reste de faire « sortir » la moto du sable et de prendre de la vitesse! Et ensuite porter le regard au loin, pour choisir ses dunes, ses appuis, éviter cette herbe à chameau ou au contraire s’en servir pour rebondir! Essayer de deviner les endroits porteurs matérialisés par une couleur différente, ce qui nous permet de passer éventuellement la trois et de soulager le moteur!

Km 137, il se passe un truc bizarre ! J’ai l’impression d’être attaché à deux élastiques qui me freinent dans mon élan. Curieux le sable n’a pas l’air super mou et je suis loin de la réserve. J’espère que le moteur n’est pas en train de perdre de la puissance ! J’en remets une louche, ce bon vieux V2 repart ... avant de s’étouffer ! Je tente la position « réserve » et là, miracle tout fonctionne. Enfin quand je dis miracle, à ce rythme là (12 litres aux cent dans le sable) il va en falloir un de miracle, pour boucler les 340 km qui nous séparent encore du prochain poste essence. En plus, j’ai l’impression d’avoir laissé le starter depuis le départ de ce matin! Je ne dis rien à Amaury de toute façon, faut avancer. On bascule les 10 litres de nos jerrycans de secours dans nos réservoirs en comprenant pertinemment que ça ne suffira jamais!

Bon là, ça pue franchement! Va falloir trouver des solutions ! On s’arrête auprès des rares tentes que l’on aperçoit, à la rencontre de blacks aux yeux injectés de sang, cassant inlassablement cailllou après caillou pour trouver de l’or ! Ils nous indiquent que nous pourrions peut-être trouver de l’essence au prochain village ! 18h00, on arrive à un groupe de cases qui semble toujours abandonné. On trouve malgré tout quelqu’un qui nous explique que l’essence est très rare, tout fonctionnant au gasoil. Et que, quand bien même quelqu’un en aurait, celle-ci est tellement précieuse qu’il est possible que cette personnesouhaite la garder pour lui !

Il nous propose quand même de nous emmener à 7 km de là chez une connaissance susceptible d’en avoir. Pour économiser de l’essence, nous y allons dans sa Mercedes hors d’âge! Il n’y a que 7 bornes mais le mec se croit en pleine spéciale, remarque j’hallucine! Sa mercos de 205.000 km flotte comme un tapis volant. Les vitesses passent nickel, pas un bruit moteur ni même châssis. Mais pas d’essence ! Au retour, le type heurte une pierre, le pneu est fendu. Mal à l’aise avec la situation, nous lui lâcherons le prix d’un pneu neuf. On décide de dormir sur place. Mais un peu plus tard, dans la nuit noire, le type revient et me demande de le suivre à pied !

Il m’emmène dans une maison et me présente à un patriarche qui me montre un immense bidon jaune. Sourire, joie, foi en Allah. Il doit bien y avoir 6 ou 7 litres, en roulant souple ça devrait le faire. Je tourne la tête d’un quart de tour et là, vision d’horreur. Dans l’encadrement d’une porte e dans la lueur blafarde d’une pièce, une grand black débite en tranche une bestiole. Chèvre ? Dromadaire ? Tout me semble rouge vif, il y a des petits morceaux de viande partout qu’il emballe dans des sachets plastiques! Il me sourit. Bon ! Soit ! On commence à transvasé l’essence de son bidon vers le mien à la lueur de ma lampe frontale! Un peu décontenancé par ce que je viens de voir, je tourne la tête vers le boucher ou le bourreau, je ne sais plus bien! Ce qui a pour effet de mettre le vieux qui transvase l’essence dans le noir et d’en mettre partout ! Et merde, c’est des km en moins ça. Je me concentre, on vient à bout du transfert, finalement il doit bien y avoir 7 ou 8 litres. Je demande le prix. Le vieux me dit 5.000 Ougiyas! 5.000 ? 120 euros ? Putain, OK, on est en situation de faiblesse mais là c’est carrément abusé !

J’hésite, je fais la moue en espérant un petit discount ! Rien ne vient, je finis pas dire: « de toute façon, je n’ai pas le choix ». Et là, « The Butcher » aux mains ensanglantées me fixe, découvre un large sourire et répète : « non tu n’as pas le choix ». Heu, ok, j’ai pas le choix. Je sors l’oseille et compte jusqu’à 50. Un, deux, trois ... billets de sang ... heu non, je veux dire cinquante billets de cent! Je sais plus où j’en suis moi. Le vieux regarde la thune que lui tends et fait la moue. Il me fait tendre les mains. Putain, je me suis trompé, il y en a pas assez, je l’ai offensé, ils vont m’en trancher une et s’en faire une tajine (ils font des tajines avec tout ici). Il me rend tous les billets un à un ... pour m’expliquer que j’ai donné dix fois trop. Il y a les anciens et les nouveaux Ougyias. Comme les anciens et les nouveaux francs dans les années 70. Quand un mec te réclame 5.000, tu donnes 500. Cooollll ! Je préfère ça! Je reprends ma thune, le remercie je sers la louche à tout le monde, sauf au grand black parce qu’il est toujours en train de débiter des morceaux de viande avec son immense couteau ! «C’est pas que je m’ennuie mais à la revoyure hein ».

Je sors et traverse à nouveau le pâté de barraques délabrées et ensablées, l’air un peu con mais heureux d’avoir trouvé ce qui pourrait bien nous éviter une sacrée galère ! On pose notre campement un peu à l’écart, on sort deux boîtes de sardines, un peu de pain, deux bananes et un plat lyophilisé et on fait ripaille. 21 heures, le dernier des trois trains de la journée passe sur la voie de chemin de fer. Quatre énormes phares le précédent, le bruit est sourd, caverneux, envahissant, témoignant de la puissance produite pour arracher cette colonie de wagons ! Les trois motrices s’éloignent, il ne reste plus que le vacarme métallique des roues et boggies qui claquent sur les rails dans un nuage de poussière. Surréaliste ! On dirait un train fantôme ! Deux boules quiès, je me glisse dans mon duvet en repensant au boucher et au train fantôme tandis que le vent du désert se lève et vient faire claquer la toile de ma tente ! Bonne nuit les petits !

À demain ...

Répondre