BALKANS 2017 - CR

ImageDe la promenade du dimanche au rallye raid, en passant par ton tour du monde à  toi que tu as fait, c'est ici: Organise, rameute, raconte!
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zitoun
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par zitoun »

Très beau CR :-D je me régale :bravo la suite vite \o/

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Nicolas08
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

23/05/2017 : Pula (Croatie) - Split (Croatie)

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:arrow: 500 bornes
:arrow: 2 arrêts essence

Réveil vers 7h (de mémoire donc très approximativement). Je file à la douche, je peste au début car l'eau est glaciale, je patiente un peu en me disant que la chaudière est peut-être loin et qu'il faut attendre que l'eau arrive. J'eus bien fait, au bout de quelques minutes, l'eau chaude est enfin là :-D. Je retourne à la tente, bouffe des gâteaux, remballe le matos, programme le GPS direction Split en passant par les lacs de Plitvice.

Je quitte Pula et fais le plein à 9,34 kuna/litre, soit 1,28€ le litre de 95, peu après avoir doublé et salué une Réunionnaise.
Après quelques kilomètres, je retrouve enfin la côte, que je longe jusqu'à Rijeka, sur un magnifique ruban d'asphalte très viroleux, en très bon état, et suffisamment large pour prendre un certain angle (pas trop quand même, pas envie de faire frotter les valises :mrgreen:) en toute sécurité. Je m'arrête régulièrement pour faire des photos .

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J'arrive dans Rijeka, que je décide de ne pas visiter et donc de contourner pour gagner du temps. L'opération est pénible, pendant plusieurs kilomètres je suis coincé dans la circulation, ne pouvant doubler sur cette route qui traverse la banlieue de Rijeka. J'arrive difficilement à la voie rapide, que le GPS me conseille de prendre pour contourner la ville. Je l'écoute et m'engage sur la 4 voies avant de louper la sortie :-[. S'en suit un bon détour, par des zones commerciales et industrielles, ça y est je commence à m'énerver de ne pas trouver la sortie de ce foutoir ... vite vite vite se souvenir : t'as de la chance, il fait beau, t'énerve pas, tout ça tout ça.

Et au bout d'un moment, ouf, je retrouve la nature :love. Je longe encore un peu la côte, toujours aussi belle, puis je bifurque vers l'est, et rentre donc dans les terres, direction les Lacs de Plitvice. Là encore, une route magnifique, que j'enquille à bon rythme. Au loin j'aperçois une bécane, j'accélère encore un peu pour le rattraper. Le garçon est en MT 09 Tracer. Quand j'arrive à sa hauteur, il hausse le rythme. Je me demande s'il veut jouer ou si je le saoule à le coller, mais je continue de le suivre. Quand il se met sur le côté et m'invite à le doubler, je me dis que sois je le fais vraiment chier, soit il est gentil et ne veut pas me ralentir. Et quand il se met à ralentir une fois que je l'ai doublé, je me dis qu'en fait je devais le faire chier. Tant pis pour lui, je continue. Au loin, j'aperçois des nuages très sombres pile poil au dessus de la route que je vais emprunter. Quelques gouttes commencent déjà à me tomber dessus.

Ni une ni deux, je m'arrête et enfile ma combinaison de pluie que j'avais achetée la veille de mon départ, juste au cas où, surtout pour la première étape de 850 bornes d'autoroute. Le temps était menaçant quand je suis parti, et je n'avais aucune envie d'être contraint de m'arrêter au bout de 150 bornes, trempé jusqu'aux os, en état de quasi hypothermie. Je me rappelle d'un trajet Paris Charleville que j'avais effectué un jour de déluge par l'autoroute, et au cours duquel j'avais du laisser la moto à Reims tellement je n'en pouvais plus physiquement, j'étais trempé des pieds à la tête, malgré un pantalon en Goretex, le même que celui que je porte actuellement.

Bref, je sors mon pantalon, l'enfile, sors la veste, l'enfile, sors les surchaussures, les enfile. Je redémarre, et au bout de 500 m, pour une raison qui m'est sortie de la tête, je dois à nouveau m'arrêter. Et au moment précis ou je sors le pied gauche pour le poser par terre, ce fils de p... d'enc... d'élastique de surchaussure de m... reste coincé, surement sur le cale pied. La moto penche à gauche, impossible de sortir le pied. Heureusement que c'est de la merde, la surchaussure se déchire, je peux poser le pied par terre mais c'est trop tard pour redresser la moto qui est déjà par terre. Me voilà hors de moi, submergé de rage. C'est dingue de passer en une demi seconde d'un état de calme et de bonne humeur à un état de fureur, surtout pour quelque chose d'aussi anecdotique. Je n'ose imaginer ce que cela donne dans des situations plus sérieuses. Cela dit, bizarrement j'ai tendance à beaucoup mieux réussir à garder mon sang froid lorsque la situation l'exige. :lol:

Après avoir relevé la moto et avoir soufflé 5 minutes, je me remets en selle, trempé à l'extérieur par la pluie - je m'en fous j'ai mis la combar 8-P - et à l'intérieur par la sueur ..., puis je redémarre. Quelques kilomètres plus tard, je suis en train de traverser un déluge lorsqu'il me semble ne vraiment rien y voir. Certes il fait sombre et il y a des gouttes plein la visière de mon casque, mais quand même. OH PUT... dans la bataille, j'ai oublié mes lunettes sur le top case, qui se sont bien sûr envolées. Tant pis, de toute façon ça ne sert à rien que je revienne en arrière, je ne les retrouverai jamais. Je continue, j'y verrai un peu moins bien pendant le reste de mon voyage mais je peux m'en passer. Moi qui projette de me faire opérer des yeux à la fin de l'année, voilà une raison de plus d'investir un peu de sous dans l'histoire !

J'arrive donc aux lacs de Plitvice sur le coup de 14h. Le beau temps est revenu :youpiii. Les lacs de Plitvice sont un ensemble de lacs à l'eau turquoise situés au beau milieu de la forêt, dans un site somptueux. Afin de le protéger, et aussi de s'en mettre plein les fouilles, l'accès au site est contrôlé, un peu comme le pont du Gard, et le seul moyen d'y accéder est de se garer sur le parking et d'y pénétrer à pied. Il y a 2 entrées, qui constituent les points de départ et d'arrivée de différents parcours de randonnée autour des lacs. Des navettes ramènent de l'entrée 2 à l'entrée 1 ceux qui s'y sont garés et inversement. Le parking est payant pour tous les véhicules, sauf les motos ! Inutile d'insérer le ticket que vous avez pris en entrant lorsque vous sortez, il suffit de contourner la barrière :mrgreen:.

Je pose donc la moto à côté d'autres bécanes. Il fait chaud, alors je me change pour être le plus léger possible. Je laisse les gants et les bottes dans le top case mais il me reste encore mon manteau et mon casque que je n'ai pas envie de trimbaler. Je vois que tout le monde à côté a laissé les casques sur les bécanes, je décide de faire pareil. En revanche, je me résigne à prendre le blouson. Je me dirige vers l'entrée. Sur le chemin, je croise un couple français qui parle (c'est à ça que je reconnais qu'ils sont français :pasfou). Je lance un "BONJOUR !". Je discute 30 secondes avec eux, ils reviennent de leur ballade, ils ont pris le "petit" tour de 2h car ils n'avaient pas assez de temps pour faire le grand (6-8h) :shock:. Je suis un peu perturbé, je ne m'attendais à passer autant de temps ici, j'ai encore 250 bornes à enquiller derrière pour arriver à Split. Je vais y être à quelle heure ? Aller tant pis, on verra.

Il me faut traverser la route pour rejoindre l'entrée. Il y a une passerelle en bois faite exprès que j'emprunte. Alors que je suis sur la 3ème marche, une horde de bambins déboule en face, sur toute la largeur de la passerelle :chier. J'attends 30 secondes mais le flot ne tarit pas. Ca y est, ça me gonfle, j'avance, ils se pousseront. Une fois de l'autre côté de la route, je vais pisser (j'en peux plus) puis me présente au guichet et achète un ticket. 110 kuna, ou 15€ :ahhhhh. Et bah mon cochon, j'espère que ça en vaut la peine !

Le régiment de gamins que je viens de croiser sur la passerelle n'était qu'un avant goût. D'entrée de jeu je ne me sens pas bien, oppressé par des centaines de touristes, essentiellement des chinois venus avec le bus de leur voyage organisé, qui occupent toute la largeur des chemins et passerelles aménagées sur les plans d'eau. Ce qui semblera être un détail pour certains me gâche le début de l'expérience. Autant de personnes dans un lieu aussi splendide et naturel, ça m'horripile. En même temps, je suis conscient que je fais partie des touristes, mais moi je suis tout seul, je fais attention à pas faire chier le monde quand je prends une photo, et je laisse passer les gens qui semblent vouloir avancer. Pas eux. Et accessoirement, je ne lâche pas non plus une grosse caisse bien bruyante en m'écartant les fesses devant tout le monde. Saloperie de chinois mal élevés :lol:. Bref, on s'extirpe tant bien que mal de là et on essaie de profiter.

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Une toute petite idée du monde présent sur le site. Et encore, là c'est calme

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Enfin, le nombre de touristes se réduit et je suis presque seul sur les sentiers.Je me sens tout de suite mieux.

Au début, j'étais parti pour faire le "petit" tour, de 2h quand même, et j'ai du me perdre malgré le fléchage des parcours, ce qui n'est franchement pas dans mes habitudes. Trop pressé sans doute de laisser derrière moi les cars entiers de touristes, j'ai du passer à côté de quelque chose. Donc me voilà engagé sur le parcours B, celui de 3-4h. Un coup d’œil au plan, et surprise, cela fait à peine 30 minutes que je marche et en réalité j'ai presque fini le parcours B. Il me reste à aller jusqu'à l'embarcadère et à prendre le bateau qui traverse le plus grand lac dans le sens de la longueur et atterrit à l'entrée 1 (je me suis garé à l'entrée 2). J'y vais donc.

Quelques mètres avant d'arriver à l'embarcadère, je croiserai le regard d'une magnifique nana (précédée par ce que je pense être son mec :hehe) qui m'adresse un sourire radieux. Ce petit moment que je m'empresse d'inscrire au fond de ma mémoire me fera instantanément oublier tout le reste.

Je traverse le plan d'eau, la centaine de personnes présentes sur le bateau est calme. C'est agréable de se déplacer lentement sur le plan d'eau, entièrement entouré par des collines boisées. Ne voulant pas déranger, je ne me lèverai pas pour aller prendre des photos de peur de boucher la vue à certains.

10 minutes après être parti, nous voilà arrivés de l'autre côté, au niveau de l'entrée 1. Je perdrai surement plus de temps à trouver le point de départ de la navette retour qu'à faire tout le parcours en entier. Une fois le point de départ trouvé et le bus arrivé, nouveau pétage de câble, cette fois à cause d'un groupe de gamins insupportables, s’engouffrant dans le bus dans l'irrespect total, n'hésitant pas à bousculer tout le monde et empêchant les gens qui voulaient descendre de le faire. Je bouscule à mon tour un des gamins les plus irrespectueux, en ne lui lançant rien d'autre qu'un "WOW" accompagné d'un regard d'exaspération, le genre de truc universel que tu comprends quelle que soit la langue que tu parles. Un couple de vieux de je ne sais quelle nationalité assiste, aussi dépité que moi, à la scène, on échange un regard de consternation. Le groupe entier est infernal, les deux femmes qui les encadrent sont complètement dépassées et pas très autoritaires. Pour moi qui apprécie le respect, la scène est pitoyable. Je crois entendre parler allemand, ça m'étonne des allemands qui en règle générale se comportent plutôt bien. Finalement ça ne parle pas du tout allemand, c'est une langue que je connais pas, surement slave, donc des gens du coin. Je m'efforce de ne pas tirer de conclusion hâtive et de ne pas généraliser.

Vite, repenser au sourire de la nana ...

En sortant du bus, il faut encore marcher 10 minutes pour rejoindre l'entrée 2. Je me dépêche de dépasser ce groupe d'affreux jojos. Le couple de vieux a fait de même. Lorsque j'arrive à leur hauteur, je leur dis "What a hell this bus !", ce à quoi ils me répondent "terrible". Voilà le tableau.

Le chemin de retour surplombe les lacs et offre tout de même une jolie vue.

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De retour à la moto, la tente et le casque sont toujours là :youpiii. Je programme le GPS pour Split, en cherchant la station de coco la plus proche sur le trajet. A 15 km, parfait. Je profite de cet arrêt essence pour acheter une bouteille d'eau (1,50€) et une paquet de clopes. Je ne me considère pas fumeur mais j'aime bien en griller une de temps en temps. Surtout à 3,70€ le paquet de Marlboro :blbl.

Et zou, je redémarre. La route est mouillée, je roule tranquillement. Je traverse la Dalmatie. Les refliefs me font ce coup-ci penser à un mix entre l'Auvergne et les Cévènes.

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Puis le relief s'aplatit, la végétation est Méditérannéenne. J'ai l'impression de traverser un désert. Le long de la route type "nationale", il y a de nombreux arrêts de bus, vides. Au bout d'un moment, alors que je trouve la route monotone, j'aperçois une toute petite route sur la droite. Je l'emprunte. Et avant d'aller plus loin, je prends cette photo, que je trouve magnifique.

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100m plus loin la route se transforme en une piste caillouteuse :love et je débarque au bout d'un ou deux kilomètre dans un village, je pourrais même dire un hameau. Je le traverse au pas. L'ambiance est bizarre. Je croise quelques locaux qui me regardent abasourdis, presque choqués de voir un touriste en moto dans leur bled pomé. Je salue chaque personne que je croise. Dans la cour d'une maison, une femme armée d'un merlin fend du bois devant ce que j'imagine être sa mère, assise sur un banc. Petit à petit, je remarque que beaucoup de maisons sont vides, et abîmées. Pendant les 200 bornes restantes qui me séparent encore de Split, je vais prendre en pleine gueule les conséquences visibles de la sanglante guerre des Balkans, qui toucha surtout la Bosnie mais dont la Croatie a aussi souffert, entre 1992 et 1995. Avant la guerre, la région est majoritairement peuplée de Serbes (orthodoxes). Pendant la guerre, les Serbes qui voulaient rester rattachés à la Yougoslavie (dont la Serbie était la province la plus importante), constituèrent la République Serbe de Krajina faisant ainsi sécession avec la Croatie nouvellement autonome.

Les croates (catholiques) ripostèrent et chassèrent les quelques 200 000 serbes de la région hors du territoire, non sans que quelques actes indignes mais pourtant indissociables de la condition humaine, ne soient commis.

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Je traduis immédiatement sur Google :

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Des milliers de maisons fantômes bordent la route, beaucoup portent encore les stigmates de la guerre, avec des dizaines d'impact de balles sur leur façade. l'ambiance est particulière et à nouveau, j'ai du mal à imaginer ce qu'il a pu se passer ici, seulement 25 ans plus tôt. La majorité des gens que j'aperçois a vécu la guerre. Qu'ont ils pu bien vivre ?

Je continue la route et arrive à Split. Sur des kilomètres avant d'arriver dans le centre historique, des milliers de HLM bordent la route. J'arrive au port de Split sur le coup de 21h. Je ne sais pas où dormir ce soir mais cela ne m'inquiète pas, et je n'ai aucune envie de chercher pour le moment. J'ai envie de visiter et de manger.

Split a été fondée par Dioclétien, empereur romain, à la fin du troisième siècle. Il y a construit un immense palais qui abrite aujourd'hui le centre historique.
Je passe la porte et suis étonné par le caractère monumental de ce qu'il reste de l'édifice romain. Je me rends compte que les photos ne sont pas très flatteuses, mais je vous assure que cela vaut le coup.

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Je me pose 5 minutes sur cette place bondée, au centre de la quelle une femme danse sur la musique que d'autres jouent.

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J'ouvre le paquet de Marlboro acheté quelques heures plus tôt et me grille une clope en profitant de l'ambiance du lieu. Fait chier de mettre mes cendres sur ces beaux pavés millénaires. Je regarde autour de moi, les autres font pareil. Une fois finie, je me lève et continue de marcher.

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En plein centre, je me pose à une pizzeria. Je commande une pizza (logique :pasfou) à 12,60€ (pas fous les croates !), et on m'offrira une remise parce que je paie en CB. Devraient faire ça en France.

Je pars et continue de déambuler dans la ville.

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Après deux autres clopes que je fume assis sur le quai du port, je me dis qu'il serait peut-être temps que je cherche un endroit ou dormir. Je sors Booking et trouve à deux pas d'ici une chambre chez l'habitant à 20€. Zou c'est réservé. Je file à la moto, la tente est toujours là :youpiii. Je démarre et 5 minutes après, je suis sur place. Je galère un peu à trouver car l'entrée est dans une ruelle piétonne. Je trouve la porte et frappe, personne ne répond. A côté, un hôtel, dont l'entrée est fermée. J'aperçois une nana dans la cour que j'interpelle pour lui demander si la chambre en question fait partie de l'hôtel. Elle me répond que non, mais qu'elle va appeler le proprio :-D. 30 secondes plus tard, une mamie Croate m'ouvre la porte.

Heureusement, son petit fils est là pour faire la traduction, la Mamie, elle, s'adresse à moi en Croate comme si je comprenais sa langue. Elle me propose de rentrer sa moto dans sa maison :lol:. Je décline gentiment et me contente d'aller chercher les valises, restées accrochées sur la moto. La Mamie ne prend pas la carte, donc je repars à pieds dans le centre tirer 200 kuna (27€), j'en donnerai 150 à la Mamie (soit 20€ si vous avez suivi).

Elle m'explique, enfin son petit fils m'explique, qu'il n'y a pas d'eau chaude dans la douche de la chambre, et elle m'invite à utiliser sa salle de bain à elle. Je demande à quelle heure je peux partir le lendemain, 8h convient, parfait. Je la remercie, et vais me coucher.

C'est tout pour aujourd'hui :mrgreen: :gloup
Modifié en dernier par Nicolas08 le 09 juin 2017, 20:41, modifié 5 fois.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par ZeDab »

merci encore... :)
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(merci, Disderi !)

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Dremu »

Merci pour ce compte rendu que je découvre après une semaine d'absence!! :bravo
Nicolas08 a écrit :21/05/2017 Liaison Berchtesgaden (Allemagne) - Trenta (Slovénie)

:arrow: 8h de selle
Qu'est-ce que tu avais mangé, la veille? :mrgreen: :mrgreen:

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par gilou64 »

Superbement raconté et sans fautes.... :bravo :respect \o/

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luc59
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par luc59 »

du voyage ou du rêve, en tous cas de l'évasion... par procuration... :respect :love


thx

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Alambic
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Alambic »

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Bouillou
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Bouillou »

Merci pour le partage, c'est un plaisir de te lire!
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

24/05/2017 : Split (Croatie) - Kotor (Monténégro)

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:arrow: 300 km
:arrow: 2 arrêts essence
:arrow: 2 frontières traversées, avec contrôle

Je me réveille avec un certain plaisir dans un vrai lit depuis 3 jours. Je me lève sur le coup de 7h30, un peu plus tard que d'habitude, surement à cause du fait que j'ai bien dormi. Sur la proposition de la Mamie de la veille, j'emprunte sa salle de bain pour me doucher. Je refais ensuite mes valises et m’apprête à partir. Comme personne n'est debout, que je ne veux évidemment pas les réveiller mais que je ne me vois quand même pas partir comme un voleur, j'emprunte une feuille et un stylo qui traînent sur la table et laisse un mot de remerciements.

Au moment où je passe la porte, la Mamie sort de sa chambre. Je la remercie pour tout en anglais, elle ne comprend pas, elle me parle toujours en croate, je ne comprends rien non plus. Mais on sourit tous les deux, c'est le principal. Je lui mime que j'ai écris un mot en lui montrant la table, la salue et prends congé.
Avec mes valises sous le bras, je me dirige vers la moto, que je charge avant de me diriger vers le port. Comme la Mamie ne proposait pas le petit déjeuner, j'ai grave la dalle. Il fait beau ce matin alors c'est devant les bateaux que je décide d'aller manger mes gâteaux salvateurs.

Ce soir, je serai à Kotor, au Monténégro, mais sur la route, il y a Dubrovnik à visiter. Je programme donc le GPS dans ce sens. Je vois que ne vais faire que longer la cote, et si elle est aussi belle que ce que j'ai vu hier, la journée promet d'être mémorable.

Gâteaux finis, téléphone installé sur le support, je mets comme à chaque fois mon voltmètre sous tension et démarre le moulin. Après avoir traversé une sorte de boulevard traversant la banlieue de Split, toujours aussi moche, j’atterris sur une voie rapide, en priant pour que cela ne dure pas trop longtemps. Sur le côté, une station essence, je sors et fais le plein, puisque je suis presque à sec. Même prix qu'hier, 9,34 kuna le litre, soit 1,28€. A côté de moi, un break Classe C avec des jantes tuning rouges de kéké immatriculé en Hongrie fait le plein.

Je redémarre, et la voie express se termine d'elle-même quelques kilomètres plus loin. Commence alors un tronçon comme avant d'arriver à Rijeka, sauf que là il sera beaucoup plus long. De la bonne route de merde, toute droite, en agglomération, encombrée bien comme il faut. Photo tirée de Streetview qui illustre bien l'enfer qui s'offre à vous sur plusieurs dizaines de km en quittant Split direction Dubrovnik par la cote :lol:

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Je suis à deux doigts de bifurquer et de passer par les terres, puis je me raisonne : ça n'est pas possible que le littoral soit bétonné comme ça sur 300 bornes, va bien y avoir un moment où ça va s'arrêter, je continue un peu. Heureusement, la densité urbaine diminue progressivement, mais la route est pour l'instant toujours autant encombrée et c'est difficile de doubler.

Au bout d'un moment la route reprend un peu de hauteur, tandis que le trafic se fait aussi moins dense. Ça sent bon :-D. La route est belle, propre, large avec de beaux virages assez serrés, et je régale à balancer la T@ d'un virage à l'autre. De temps en temps je m'arrête pour faire des photos.

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Lorsque je passe devant un des parkings point de vue, j'aperçois une blonde assise à une table, seule, le nez au vent, un vélo à côté d'elle. 100 m plus loin je pile et fais demi tour, ça serait trop bête :mrgreen:. Je gare la moto sur le parking, et fais deux trois photos, le temps de réfléchir à ce que je peux bien lui dire pour entamer la conversation (spontanéité Bonjour :lol: ). Finalement, c'est elle qui me salue, j'ai juste répondre et à m'approcher.

Finalement je suis bien resté une demi heure à discuter avec elle. La nana s'appelle Medbh, ça se prononce Mève :lol:; elle est irlandaise et vit en Italie. Elle voyage seule à vélo, reliant Athènes à Florence en 2 mois. Je suis bluffé. J'ai calculé après, ça fait une moyenne de 70 km jour. J'ai du mal à imaginer ce qu'elle endure, toute chétive, en robe et en tongs sur une selle que j'imagine dure comme du bois. D'un coup, je me sens tellement chanceux avec ma selle de T@ d'origine et un moteur qui me permet de faire en 3 jours sans aucune hausse de mon rythme cardiaque ce qu'elle fera en 2 mois avec tant d'efforts. J'ai quitté Split il y a deux heures, elle a quitté Split hier matin. On est ensemble en ce moment, et ce soir je serai à Kotor alors qu'elle, elle ne sera peut-être que là ou je vais passer dans un quart d'heure. Dingue.

Et le fossé qui nous sépare ne s'arrête pas là. Elle vit au jour le jour, n'a jamais travaillé en dehors de petits boulots à vocation uniquement alimentaire, et ne prévoie pas de faire autrement pour l'instant. Elle voyage à vélo essentiellement parce-que ce n'est pas cher, pour se loger c'est Couchsurfing, elle fait la bouffe avec tout le matos qu'elle a dans ses deux sacoches cavalières. Sérieux ?! Elle doit avoir la moitié du volume que j'ai avec mes deux valises et mon top case et elle a trouvé le moyen de caser des affaires pour un voyage de 2 mois, plus des casseroles, un réchaud et tout le tintouin pour préparer à bouffer ? On est dans une autre dimension. On déplie sa carte, elle m'indique une région à quelques kilomètres qui produit des oranges, d'après ce qu'on lui a dit. J'y serai 1h après à peine, y sera t-elle aujourd'hui ?

Bon, c'est pas que la situation était désagréable, mais au bout d'un moment il a bien fallu remonter en selle. Rapidement, la route redescend et rentre dans les terres, sans que j'y fasse immédiatement attention. Elle contourne une plaine entourée par les montagnes. Le long de la route, des stands sur lesquels des locaux vendent des oranges. Ah bah tu vois, j'y suis déjà ! Un des stands vend du jus d'orange, la couleur me fait envie, et j'adore le jus d'orange. Je m'arrête acheter une bouteille.

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30 kuna, soit 4€ la bouteille :shock:, autant dire une petite fortune pour le pégu qui me l'a vendue. Je le goutterai plus tard et m'apercevrai qu'il est dégueulasse. Je ne sais pas pourquoi j'ai acheté cette merde, ce n'est pourtant pas mon habitude de me laisser niquer par des attrapes couillons de ce genre. Par définition, un stand au bord de la nationale, on y achète rien :lol:. Et nul doute que je ne me serai jamais arrêté si Medbh ne m'avait pas dit que la région produisait des oranges. Mais elle m'en avait parlé, et du coup j'ai naïvement pensé repartir avec un vrai produit local. Ça me servira de leçon.

En reprenant la route, on finit par remonter et c'est alors qu'une vue splendide sur la plaine apparaît :

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Puis on retrouve la cote, et les îles, omniprésentes sur tous le trajet.

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La route continue et j'arrive à la frontière bosniaque. En effet, la Bosnie a un accès à la mer d'à peine 5 km de large, qui coupe en deux le territoire de la Croatie : on rentre en Bosnie, et 5 km après, on repasse en Croatie. Inhabituel.

Quelques kilomètres après, j'aperçois Dubrovnik.

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Enfin, ce qu'on voit sur la photo, c'est sa banlieue. Le Dubrovnik historique, celui qui vaut la peine d'être vu, la ville fortifiée, se trouve de l'autre côté de la colline. Je galère un peu à trouver, mais quand je tombe là dessus, je sais que je suis pas loin

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Je pose la moto juste à côté d'une des portes de la ville fortifiée, et le temps s'est couvert d'un coup. Le temps que je range les gants dans le top case, une averse s'abat sur moi, qui ne fera qu'empirer pendant la demi-heure qui va suivre. Je suis bien content de ne pas m'être pris la saucée lorsque j'étais sur la moto.

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Lorsque la pluie redouble d'intensité, je remets mon casque :pasfou, un peu gêné de me trimbaler comme ça dans la ville, mais je me dis que les gens comprendront surement.

J'ai faim, je cherche à boufffer, ça laissera le temps au temps de se calmer. Mais il est 14h et peu de restaurants servent encore à manger. Sous le auvent d'une pizzéria (oui encore, non pas que je raffole des pizzas, enfin si j'aime bien ça, mais c'est surtout qu'on dirait qu'ils ne bouffent que ça dans cette région du globe !), plusieurs personnes attendent. Inconsciemment, je me dis qu'ils attendent qu'on les place, et donc que le restau sert encore à bouffer. J'attends donc aussi. Le gars à côté de moi me regarde en biais, et au bout de la troisième fois, il lâche "ça doit glisser en moto". :shock: ?

"Comment tu sais que je suis Français ?"
"J'en sais rien, je disais ça comme ça :lol:. Tu roules tout seul "
"Oui :-D. Et toi tu fais quoi ici ?"
"Oh nous rien à voir, on est en voyage organisé". On est basé à Bijela au Monténégro, et on visite un truc différent tous les jours"

Et bla bla bla et bla bla bla pendant 5 minutes, je tombe sur un mec passionné de motos anciennes et de rallye, qui a notamment fait l'Afrique dans la 2CV modifiée d'un copain. Et pendant qu'il me raconte ça, je me demande ce qu'un mec comme ça, qui a l'air d'aimer un peu l'aventure, est venu visiter le Monténégro en voyage organisé. Je déteste ce mode de voyage, mais bon, c'est son choix, ça lui convient surement puisqu'il l'a choisi (à moins qu'il n'ait été contraint de subir cela par sa femme :lol:). Lorsque la pluie diminue, il me salue et repart avec son groupe.

:shock: En fait depuis tout à l'heure je n'attendais pas pour manger, fuck. Du coup je vais demander à un serveur si y a encore moyen de manger. Il me dit oui bien sur, et m'invite à prendre une table. J'enlève mon manteau et m'assois donc. Un autre serveur arrive et me demande ce que je veux. Je lui demande une carte des pizzas pour que je puisse choisir, et il me répond nonchalamment qu'ils ne servent plus à manger, uniquement à boire :chier. Je me lève un peu agacé et m'apprête à m'éloigner lorsqu'un autre serveur, un peu plus aimable que les autres m'interpelle, et s'excuse platement de ne plus être en mesure de me servir à manger. Je lui dis que ce n'est pas grave et que je comprends. Il me demande si je voulais manger une pizza, je lui réponds que oui, alors il me montre une direction, et me conseille de prendre la première à droite puis la première à gauche. Je le remercie, il me dit "Mea Culpa" et m'adresse un clin d’œil. Touché, je leve mon pouce en l'air avant de m'éloigner.

Je prends à droite, à gauche et tombe direct sur la Pizzeria. Mea Culpa, en fait c'était le nom du resto :lol:. Je m'assois, commande une pizza et une eau du robinet :hehe. Je mange dans la rue, abrité par des auvents, alors que la flotte ne s'arrête toujours pas. La serveuse, quoi qu'un peu trop maquillée à mon goût, est une bombe sexuelle et apporte un peu de soleil au milieu de cette obscurité :mrgreen:.

Lorsque je finis de manger, la pluie s'arrête. Je paie et m'en vais, je peux ainsi mieux profiter de la beauté des rues.

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Je prie pour que mon briquet et le paquet de Marlboro soient dans la poche de mon blouson et ... :youpiii ils y sont ! Je dégaine et allume une clope. Putain, c'est bon.

Je ressors de l'enceinte fortifiée et fais le tour en montant un escalier, qui offre une vue magnifique sur les remparts.

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Me voilà au même endroit que lorsque je suis arrivé, la rue est toujours aussi encombrée. Je redescends vers la moto et commence à me préparer lorsque je m'aperçois que ma prise 12V est sous tension alors que le contact n'est pas mis, ce qui est théoriquement impossible puisqu'elle est alimentée par un relais commandé par l'éclairage arrière.

En fin de compte, j'aurais du écouter Flac et ne pas positionner mon relais la tête en bas comme je l'ai fait. Avec la flotte qu'il est tombé, il s'est rempli d'eau, et ça fait court circuit. Bizarrement le fusible n'est pas grillé. Je démonte le relais, débranche les fils, souffle dedans pendant 5 bonnes minutes. Puis je sors le WD40, je lis "chasse l'humidité" sur la bouteille, et en pulvérise donc dans le relais. Je rebranche, ça refonctionne. Je remonte tout, et repars.

Heureusement, je n'emprunte pas la rue saturée de bagnoles qui fait le tour des remparts, mais plutôt une petite route à sens unique, qui monte direction l'aéroport. Quelques centaines de mètres après avoir démarré, la vue est, à nouveau, splendide.

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Je reprends ma route, fais un dernier plein en Croatie avant de passer la frontière Monténégrine. Les douaniers, peu aimables, me demandent ce coup-ci de manière très sèche la carte grise de la moto et la vignette d'assurance. Je commence à me dire qu'ils vont me faire chier et me demander de tout sortir, mais finalement non, je peux passer.

Et il reflotte :-[. La frontière Monténégrine se trouve juste à l'entrée des bouches de Kotor, une baie magnifique ... si l'on fait abstraction de la présence humaine. Sur 30 bornes, facilement, la route qui fait le tour de la baie est entièrement bétonnée, et mal bétonnée. Des HLM mal entretenus bordent les routes, et les plages sont dégueulasses. C'est la première image que j'ai du Monténégro, moi qui rêve depuis longtemps, sans savoir pourquoi là encore, de découvrir ce pays. En plus de cela, le trafic est super dense, on roule à 50 et je suis souvent coincé derrière des bus. Je traverse Bijela. C'est donc ici que le groupe de français en voyage organisé que j'ai croisé tout à l'heure à Dubrovnik est basé. Mon Dieu, je les plains ...

Lorsque je sors de cette cohue, je fais tout de même une photo, pour me rappeler que si l'homme y était absent, le site serait paradisiaque.

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J'arrive à Kotor, la pluie s'arrête. La ville fortifiée n'est pas trop abîmée par l'homme, autant dire que c'est la seule localité de la baie qu'il vaille le coup d'être vue. Certes, la ville est jolie, mais il ne me semble pas non plus qu'elle soit exceptionnelle. A la réflexion, je pense que la laideur des villes environnantes conduit à surestimer la beauté de Kotor.

Je pose la T@ sur le parking blindé de bécanes, à côté d'une 1200 GS et d'une 1200 RT immatriculées en France. Cela me donne le sourire, et je prie pour que leur proprios pointent le bout de leur nez. C'est le cas 2 minutes plus tard. Ils sont 4, 2 couples, on discute 5 minutes, je leur demande où ils dorment, ils viennent de réserver un appart pour 4 à 100€. :shock: Clair que quand on roule en teutonne, on a les moyens (Je ne vise personne :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:). Ils me conseillent d'aller voir à l'office du tourisme et de demander conseils pour le logement, apparemment ils sont sympas. Je les remercie et y vais. Le gars de l'office de tourisme m'indique que le moins cher sera l'hôtel à environ 50€ la nuit. Trop cher pour moi.

Comme je viens de sortir de l'Union Européenne, je ne peux plus utiliser internet, au risque de me faire sodomiser (désolé, il n'y a pas d'autre mot) par mon opérateur mobile. Car j'ai oublié de vous dire qu'en passant la frontière, je n'étais pas sur de mon chemin, alors j'ai activé les données à l'étranger pour m'y retrouver. Je m'attendais à payer un petit peu, mais quelle ne fût pas ma surprise lorsque 5 secondes montre en main après avoir activé l'itinérance, je reçois un message d'SFR : votre consommation hors forfait a atteint 45€, vous serez limité à 60€. Figurez vous qu'SFR facture 18,60€ le Mo de données en dehors de l'UE !! Inutile de vous dire que ce petit épisode, survenu en même temps que la pluie, la cohue, la saleté, etc., eut fini de m'énerver. Depuis, j'ai retrouvé mon calme et me mets donc en quête d'un réseau wifi pour me connecter.

Et quel meilleur endroit qu'un bar lorsque l'on est à la recherche de wifi ? Je me commande donc une pinte, que je déguste en échangeant quelques messages avec la mère patrie, et surtout en me connectant sur Booking. Je trie pas "prix" et sélectionne le "Monténégro Hostel 4U", une auberge de jeunesse à 8€ la nuit située juste à côté de là où je suis. Je n'ai jamais mis les pieds dans une auberge de jeunesse, et j'ai un apriori de lieu de débauche, ce qui me plait bien. C'est réservé, ce soir je me la colle :-D .

Une fois la pinte descendue, je commanderai un demi que je boirai en discutant avec la russe, assise seule à côté de moi, venue ici pour nager.

Puis j'irai me balader dans les rues de Kotor en fumant ma clope perché sur les remparts. Je me rends compte que j'ai pas pris masse de photos.

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De retour à la moto avec la volonté de trouver l'hôtel, mon téléphone est déchargé. Bizarre, il était pourtant branché tout le temps que j'étais sur la moto et il a quasiment la meilleure autonomie du marché ... Pas grave me dis-je, je vais le brancher sur la moto pour le rallumer et trouver l’hôtel. Plus de jus sur la prise 12V. Le minifuse de 10A a cramé. Comme j'en avais pris, je le remplace : toujours pas de jus. Verdict : relais définitivement grillé. C'est LA, que j'ai été particulièrement content et fier d'avoir pris tout ce que j'ai pris.

Très décontracté, j'ai alors sorti :

:arrow: Du câble
:arrow: Une cosse type oeillet pour brancher sur ma batterie
:arrow: Une cosse type languette femelle pour brancher sur le faisceau de ma prise
:arrow: Ma pince à sertir les cosses

Je coupe un bout de fil, je sertis les deux cosses, et boum, je shunte le relais en alimentant ma prise en direct. Faudra juste pas que j'oublie de la débrancher moteur à l'arrêt. Sur le moment, j'ai éprouvé un sentiment de toute puissance, je parlais à ma T@ en lui disant "C'est tout ce que t'as trouvé ? Tu me déçois, trouve mieux que ça ma vieille". :lol:. Téléphone rallumé, je parviens à trouver l'hôtel. Il fait déjà nuit. Lorsque je gare la moto devant, j'entends du bruit qui vient d'une court intérieure, et il y a deux chinois qui boivent une pinte le long de la route. Quasi sur qu'ils sont à l'auberge. Je les interpelle et leur dis que j'ai réservé une chambre, je leur demande comment faire, et ils me conduisent au taulier.

C'est Miley, un monténégrin, qui gère les lieux. Tout de suite très accueillant, il m'invite à rentrer la moto dans la cour, où une trentaine de jeunes sont en train de manger dans un certain vacarme. L'ambiance est là et j'ai hâte d'y prendre part.

Mais pour l'instant il me fait monter dans le bâtiment, il sort le registre, un plan, m'explique où on est, m'indique l'emplacement du centre commercial ouvert jusqu'à 23h si besoin, et me montre le chemin par lequel on peut monter pour avoir une jolie vue, puis il m'explique que si je veux prendre part au barbecue en cours c'est 5€, après des jeux à boire seront organisés avant de faire la tournée des bars. Ça promet d'être mémorable :-D. Il me montre la chambre, un dortoir de 4, et la salle de bain. Je lui demande ce que je dois amener pour ce soir, il me dit d'aller prendre une bouteille de 2l de bière à 2€ au supermarché, ça suffira. Je m'exécute, et suis de retour un quart d'heure plus tard avec la bouteille.

En guise de bizutage, il sort la bouteille de gnôle locale dont j'ai oublié le nom mais retenu le titre alcoométrique volumique : 51°C, et sert trois shots : un pour lui, un pour son pote punk suédois et un pour moi. Cul sec, évidemment. Pas fan de ce type d'alcool, ni de cette manière de boire, je m'exécute quand même, c'est costaud mais rien de mortel.

Je me change et rejoins les autres au barbecue. On me sert un mix de crudités et de viande pas très bonne, je picore un peu avant de laisser mon assiette pleine. N'ayant rien mangé depuis mes gâteaux du matin à Split, cette erreur me sera fatale.

L'auberge est un vrai melting pot. Outre les deux chinois que j'ai croisés en arrivant, il y a un australien, des anglais, une américaine, une canadienne, d'autres encore dont je ne connais pas l'origine, et même des Françaises ... de Reims. C'est à dire à 90 km de chez moi, ma ville de naissance :lol:. Étonnamment on ne discutera que 3 minutes ensemble. Je passerai plus de temps avec Ryan, l'australien, Josh, un anglais, et l'américaine.

Après le barbecue, on a fait des jeux à boire comme prévu, avant de partir pour le centre faire la tournée des bars. Au moment où l'on est partis de l'auberge, je devais en être à 3 pintes de bières, en plus de la pinte et du demi que j'avais bu seul à Kotor 2h auparavant. Ça allait encore à ce stade. Arrivé au premier bar, plein à craquer dans lequel on ne s'entendait même pas parler, au moment de payer la serveuse m'indique que "only cash" :énervé. Je m'y attendais un peu et avais prié pour qu'ils aient un appareil CB mais non ... Me voilà donc reparti seul au seul distributeur pour tirer des sous. Méfiez vous des frais de retrait : 3,80€ quel que soit le montant m'ont été appliqués (2 fois) en ce qui me concerne.

Donc j'ai bu ma bière que la serveuse m'avait mis de côté, puis on est partis à un deuxième bar, dans lequel j'ai du boire deux autres bières, puisque Ryan m'en a payé une et que je lui en ai repayé une ensuite. A partir de ce moment, ma mémoire n'est malheureusement plus complète. La quantité d'alcool que j'avais ingurgitée, qui est "raisonnable" en temps normal, m'a déboulé sur le coin de la tronche d'un coup à cause du fait que mon estomac était vide de chez vide. Surpris tel un débutant.

Je crains que la suite ne fut pas très glorieuse, j'ai du appeler mes amis Edouard et Henri, pour ceux qui comprendront :lol:. Le lendemain matin, je me suis réveillé dans mon lit, sans souvenirs et avec un mal de crane du diable, honteux de l'état dans lequel j'avais fini sans le vouloir, et déçu de ne pas avoir mieux profité.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par ZeDab »

Eh ben, on drague de la blonde à vélo et on se met minable à la bière.... à commence à être torride cette histoire \o/

Merci encore. Dubrovnik, ZeDabesques souvenirs.... Ach, j'étais jeune !
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ZeDab est ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d'Alsace-Vosgistan, sa moto est protégée par l'immunité diplomatique.
(merci, Disderi !)

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Alambic »

Jolies femmes, alcool, moto.
La vie quoi. :D
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saxel

Re: BALKANS 2017 - CR

Message par saxel »

ZeDab a écrit :
Merci encore. Dubrovnik, ZeDabesques souvenirs.... Ach, j'étais jeune !
ah..toi aussi ? moi j'avais 18 ans et suis passé à Kotor, Dubrovnik, puis Istanbul à la Plaka ! ( je zappe) Yalta, Sotchi , Odessa et retour ; merci à Nico pour les photos, ça nous fait rajeunir ...

Nico a dit ; Méfiez vous des frais de retrait : 3,80€ quel que soit le montant m'ont été appliqués (2 fois) en ce qui me concerne. Plus en Asie sud est !! 5 $ parfois 6. dans une banque Viet c'est 1.4 % avec 4 $ maximum ( QUE pour l'ATM ) mais retrait maxi 500 $...
globalement , j'enlève 5 points sur le change avec les frais de ma banque + dab (ATM) local. Pas mieux en virement.

ps ; tu aurais pu avancer me voir, tu étais sur la bonne route ...
Modifié en dernier par saxel le 11 juin 2017, 07:40, modifié 1 fois.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Alambic »

Les frais de retrait ne dépendent pas du pays mais de votre banque. Toutes les banques d'ailleurs proposent une carte sans frais de retrait à l'étranger. Platine ou une connerie du genre. Mais elle vous coûte plus chère à l'année, donc faut beaucoup voyager pour que ce soit rentable.
Avec mon métier et mes voyages, je suis passé à la banque en ligne : zéro frais de retrait ou que je soie dans le monde. :P
Mais toutes les banques en ligne ne le font pas non plus.
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

En ce qui me concerne, c'est la Visa Gold de chez LCL. Non pas que je sois blindé, loin de là, mais avec les différentes offres et remises, elle me revient à 4€ par mois, soit presque autant que la Visa Classique avec tous les avantages de la Premier.

J'ai ouvert un compte chez Bourso y a quelques années, mais je ne l'ai jamais utilisé. Je suis un peu maqué avec LCL chez qui j'ai mon prêt immo mais faudra quand même que je me repenche sur la question un jour.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

25/05/2017 Kotor (Monténégro) - Zabljak (Monténégro)

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Petite journée (de merde) aujourd'hui ! La seule journée au cours de laquelle je n'ai pas atteint mon objectif, qui était initialement Sarajevo.

Réveil assez tardif (vers 8h de mémoire) avec une barre au crane d'enfer, et des trous de mémoire assez importants. Je ne me rappelle même pas du moment où je me suis couché.

Je reste couché un bon moment le temps d'émerger, et j'attends que celui qui est dans la salle de bain ait fini de prendre sa douche. Une fois qu'il est sorti, je me lève pour y aller à mon tour. Une fois debout, je tombe nez à nez avec les fesses de la nana qui dort dans le lit superposé au dessus du mien, bien serrées dans son legging noir :love.

La douche fait du bien, mais toujours autant mal au crane, et barbouillé. Je ne me sens pas très bien et ai des bouffées de chaleur, mais ce n'est pas la peine que je décrive plus précisément cet état que tout le monde doit connaitre ^^, et beaucoup sans doute mieux que moi :mrgreen:.

Comme je l'ai écrit précédemment, je ne suis pas très fier ce matin et m'empresse donc de faire mes valises pendant que tout le monde comate encore, ayant peu envie de croiser les gens avec qui j'ai passé la soirée d'hier. Une fois prêt, je vais payer, remercie Miley pour tout et prépare la moto. Il faut ressortir de la cour en marche arrière, je prends mon temps car je vois bien le moment où mon oreille interne légèrement secouée va me conduire à foutre la moto par terre ... mais non ça va tout se passe bien. Je démarre et m'en vais.

5 minutes plus tard je m'arrête sur le parking, n'ayant pas perdu de vue qu'il y a un chemin qui monte au dessus de Kotor et au bout duquel on doit pouvoir faire de jolies photos. Et ça me fera du bien de prendre un peu l'air. Pour monter, il faut payer 3€ (ah oui, au fait le Montégro ne fait pas partie de l'UE ni de Schengen mais ils ont l'euro).

L'ascension n'a rien d'insurmontable, loin de là, mais le chemin est quand même assez raide. Mon mal de crâne augmente en même temps que mon rythme cardiaque. Il fait chaud et j'ai toujours ces satanées bouffées de chaleur. Vivement que je roule ! En attendant, pas mécontent d'être arrivé en haut.

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Je profite un peu de la vue puis redescends et file vers la moto, de l'air, vite de l'air !

Sur le GPS, j'ai repéré une petite route serpentée qui longe le Parc National Lovcen. Je tourne à gauche et enquille la montée, tout simplement géniale, juste un poil trop étroit et il faut rouler au pas dans certains virages car la route est à double sens.

Arrivé en haut, la vue est splendide. Un couple de lesbiennes (ou après réflexion peut-être juste des bonnes copines, mais y en avait quand même une des deux avec les cheveux courts :lol:) s'est arrêté prendre des photos aussi. Aucunement gênées par ma présence, elles prennent des Selfies en grimaçant. Heureusement que l'on est à l'air du numérique et que l'on ne compte plus le nombre de photos qu'il nous est encore possible de faire avec la pellicule, car c'est dommage de gâcher ainsi une si belle vue sur les photos :-D.

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Je continue la route, qui tourne toujours autant, et arrive dans un tout petit village, tellement isolé que j'espère pour ses habitants qu'il vit en autarcie. :lol:. Cela dit, il y a quand même des engins de chantiers qui sont montés tout là haut pour refaire la route. Le camion de graviers est immobilisé en plein milieu de la route, il ne fait rien, et on pourrait passer s'il bougeait son gros cul. Mais non. Je me dis qu'il y a surement une bonne raison et garde mon calme. Je poirotte 30 secondes avant de voir les locaux suivre une déviation non indiquée, en coupant littéralement à travers champ. Je les suis.

Me voilà sur un chemin de terre et d'herbe, mouillé, avec des pneus certes mixtes mais pas vraiment adaptés à ce terrain. J'y vais tout doucement car je sens très bien que ça glisse. Je ne touche pas au frein. Au bout de 200 mètres, ça tourne à droite et on tombe sur une piste en gravier, très humide. Deux voitures se croisent. Ou plutôt essaient, mais ça ne passe pas, tout le monde est à l'arrêt. Je dois descendre et reculer la moto à la main pour permettre à la voiture devant moi de reculer à son tour, pour que celui d'en face puisse passer. Mais je vais pas m'amuser à reculer la moto à la main sur 200m, je me serre le plus possible sur le côté et la voiture passe à côté de moi. Une fois celui d'en face passé, je peux redémarrer. Un quart d'heure pour faire 500m, pas habitué :mrgreen:.

Me voilà de retour juste devant le camion qui bloquait la route tout à l'heure. Je poursuis, sur la route en travaux qui pour l'instant est une piste caillouteuse. Je longe le parc national Lovcen, et le temps se gâte. Les nuages se font de plus en plus gris, et quelques gouttes commencent à tomber.

Je prends quelques photos avant d'enfiler la combinaison de pluie, sans faire tomber la moto cette fois.

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Ce sont les dernières photos que je ferai de la journée. La flotte va désormais augmenter progressivemnet, sans discontinuer jusqu'au soir, m'obligeant même à m'arrêter, épuisé, au bout de 170 km seulement.

J'ai du faire le plein à Cetinje. Deux nanas semblaient chercher de l'aide, j'ai essayé de leur en proposer, mais elle ne bitaient pas un mot d'anglais, :pasmafote je leur ai souris, ai remis mon casque et suis parti.

Je me rends ensuite compte que j'aurais du bifurquer à gauche bien plus tôt, pour monter vers Niksic par les petites routes. Me voilà contraints de transiter par Podgorica, la capitale, et par les nationales. Il pleut des cordes, je croiserai deux motos de toute la journée. La route jusqu'à Niksic est ennuyante, ensuite ça tournicote un peu plus, mais je n'ai pas pu en profiter à cause du temps. Bien abrité par la veste et le pantalon de pluie, mes gants, et surtout mes bottes ne sont en revanche malheureusement pas étanches éternellement. C'est ainsi qu'à chaque minute qui passe, mes doigts de pied se noient un peu plus. Au bout de 100 km, je suis rincé, au sens propre comme au figuré, et ai déjà hâte que ça se termine. :-[

La gueule de bois, la pluie qui mouille et le froid provoquent rapidement un important coup de blues qui me tombe violemment dessus, amplifié par la solitude, que j'adore pourtant mais qui au bout de 6 jours commence à peser un petit peu, surtout que je traverse une région peu peuplée, et encore plus déserte aujourd'hui avec le temps qu'il fait.

Je sais déjà que je n'arriverai pas à Sarajevo ce soir, et me fixe donc comme objectif d'arriver à Zabljak, au pied du parc national Durmitor. Les quelques dizaines de bornes restantes me paraissent tellement longues. Faut dire que je roule à 30 km/h dans les descentes hyper serrées, forcément ça n'avance pas vite.

Je touche le fond lorsque la moto s'arrête, au milieu de nulle part, moteur étouffé, comme s'il n'y avait plus d'essence. Premier réflexe, débrancher la durite d'essence du robinet et la durite de dépression du cylindre arrière. J'aspire et vérifie que l'essence coule bien : RAS de ce côté là. Je suis en warning au bord de la route, par une pluie diluvienne, sans aucun abris à proximité, les bottes trempées, et sans aucune idée de ce que peut avoir la moto.

Je décide de couper le moteur et d'attendre un peu. 2 minutes plus tard, je peux redémarrer. Ça me fait peur de ne pas comprendre ce qu'elle a. Et puis, au bout du 4ème arrêt pour les mêmes symptomes, il me vient une idée : avec la flotte et l'humidité qu'il y a, le filtre à air doit être saturé ! J'ai envie de croire que ce n'est que ça, et d'ailleurs à partir du lendemain je ne connaîtrai plus le phénomène. Je prie juste pour qu'il n'y ait pas de flotte qui finisse dans le moteur, mais cela me semble peu probable quand même.

J'arrive péniblement, c'est le moins que l'on puisse dire, à Zabljak et m'assoit à un restaurant pour me réchauffer un peu et manger. Mes pieds sont trempés et j'ai froid. Il est 16h, je suis parti à 10h ce matin et j'ai fait 170 bornes :sniff. Je commande un "burger", à 6,00€. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'une espèce d'escalope de viande reconstituée immonde arrive dans l'assiette... Je goutte deux morceaux, et le goût est aussi infecte que le plat est moche. Ça m'embête beaucoup vis à vis du taulier de ne pas toucher à la "viande", mais c'est au dessus de mes forces.

Pendant le repas, je me connecte sur le wifi du restau et ouvre Booking. Je réserve une chambre à 2km, 22€. Le repas terminé, je m'empresse d'aller à l'hôtel. Je suis tellement heureux lorsque j'y arrive ...

La patronne a un accent à couper au couteau (pour l'exemple, pour dire "one", elle prononce "van") et semble avoir peu de vocabulaire, c'est difficile pour se comprendre mais on y arrive. Une fois dans la chambre, je m'empresse de me déshabiller, mets le radiateur à fond et dispose mes chaussettes, mes chaussures, mon tour de cou et mes gants sur le radiateur afin de les faire sécher.

Je resterai toute la fin d'après midi au lit et me lèverai uniquement à 20h pour aller manger dans la salle de restaurant de l'hôtel, avant de remonter me coucher :lol:.
Modifié en dernier par Nicolas08 le 11 févr. 2019, 10:56, modifié 1 fois.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Alambic »

Quelle idée de se pinter quand on roule le lendemain.
Pas mon genre ça. :D
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

:lol: :lol:

Toi tu le fais exprès en plus, mais moi j'avais pas décidé de me mettre sans dessus dessous comme ça :lol:

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par varaboliot »

:bravo :respect
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

26/05/2017 : Zabljak (Monténégro) - Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)

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Reposé, je me réveille le matin du 26 Mai à 07h00 en entendant la pluie dehors. Diantre, il ne s'est pas arrêté de pleuvoir de la nuit. J'allume immédiatement le téléphone et check la météo. Apparemment à 08h00, il ne pleuvra plus :youpiii. Je prie pour que ça soit vrai et descends prendre mon petit déjeuner.

Je mange du pain (super compact, moins bon que ce que l'on a en France mais je ne sais pas s'il existe mieux en termes de pain ...) avec de la confiture, et une omelette. L'omelette le matin c'est une spécialité là bas. La salle est déserte, il y a juste 2 allemands au fond.

Je remonte ensuite, prends ma douche et me prépare en prenant mon temps. A 8h00, comme prévu, il ne pleut plus :supercontent :supercontent. Même s'il y a encore une couche de plusieurs kilomètres de nuages, qu'il fait très sombre et très humide. Je descends les affaires, rends la clé de la chambre et charge la moto.

J'enfile la combinaison de pluie au cas où il se remettrait à flotter, et je démarre. Je suis aux portes du parc national Durmitor. J'ai repéré sur la carte une petite route qui le traverse, mais mon GPS hors ligne (iGO) refuse de me la faire prendre. Mais jusqu'à preuve du contraire, c'est encore moi qui décide, donc je tâtonnerai pendant quelques kilomètres pour la trouver, mais je prendrai cette route !

Je commence par faire le plein à la seule station essence de Zabljak. Je paierai le 98 1,26€ le litre de mémoire. Et gaz ! J'ai repris du moral par rapport au coup de blues d'hier. Je n'ai pas picolé hier soir et n'ai donc pas la tête en vrac et, surtout, je suis au sec. Je trouve rapidement ma petite route qui traverse le parc national, et très vite, je ne vais pas regretter de l'avoir empruntée.

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Je traverse des alpages déserts, uniquement peuplés par quelques bergers que je croise et salue de temps à autres. En quelques 30 km, je croiserai une Golf et doublerai une voiture croate. Je croise plus souvent des vaches que des touristes. J'ai malgré tout l'impression de ne rien voir ou presque de ce parc national, qui mériterait d'être exploré à pied, ou mieux, en T@ par les pistes ! Malheureusement je n'en ai pas le temps.

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La route est magnifique et on sent tout de suite que la moto a été conçue pour ce genre de parcours. Je ralentis et serre à droite et les fesses dans les virages car avec les valises, la moto occupe quasiment toute la largeur de la route très étroite. Je me rends quand même compte que la moto marche moins bien qu'avant, et après réflexion, ça doit être l'altitude. Je ne sais pas à quelle altitude je suis, mais surement pas loin des 2 000 m. Plus tard, en redescendant, je ferai attention et effectivement je gagnerai très sensiblement en puissance. Je ne pensais pas que l'altitude jouait autant sur le comportement du moteur sur une bécane à carbus.

Lorsque je commence à descendre, en sortant du parc national, je perçois de temps en temps un petit claquement. Je n'y prête pas plus attention que ça pour le moment. Surtout avec les paysages que j'ai devant les yeux.

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Le niveau du lac semble bas, mais il y a un barrage au bout. Peu après, j'arrive à la frontière Bosniaque. Il n'y a que deux voitures devant moi mais j'ai bien attendu 20 minutes pour passer ! Lorsque c'est à mon tour, le douanier Monténégrin me demande si Nicolas est bien mon prénom, je réponds que oui, ce à quoi il répond "Bon voyage Nicolas" en souriant. Dediousse, ça contraste avec le douanier Monténégrin que j'avais eu en entrant !

1 km plus loin, c'est le poste frontière Bosniaque, à quelques mètres duquel je manque de flanquer la moto par terre en accélérant très légèrement mais déjà de trop sur une passerelle en bois mouillé. Je n'avais pas vu le danger arriver. :peur. Heureusement, la T@ est restée sur ses roues et je passe la frontière sans encombre.

Je suis en Bosnie :youpiii. Sur une piste de terre au milieu d'un canyon verdoyant. Le temps est beaucoup plus beau que lorsque je suis parti de Zabljak ce matin et j'ai une banane d'enfer.

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Je longe ensuite le canyon jusqu'à tomber sur une nationale, qui va jusqu'à Sarajevo.

Le petit claquement que j'avais commencé à entendre quelques temps auparavant s'accentue et se fait de plus en plus fréquent. Étonnamment, je ne l'entends que lorsque je coupe les gazs. Je tends l'oreille pendant plus de 10 km mais impossible de l'identifier. Je me demande si ça ne sont pas les anses du sac plastique de protection de la tente qui claquent avec le vent contre le top case. Je m'arrête, casse les anses et les mets dans le top case pour éliminer cette piste. Toujours le bruit. Je suspecte ensuite l'échappement, mais je suis toujours aussi perdu.

Je commence vraiment à m'inquiéter lorsqu'il y a un gros CLAC suivi qu'un gros à coup du moteur. Je me dis "ca y est, j'ai tapé une soupape" mais le moteur semble toujours aussi bien tourner. Je m'arrête, accélère dans le vide au point mort, aucun bruit à signaler. Je repars, et au cours d'une descente après plusieurs dizaines de kilomètres, j'ai enfin l'idée de couper le moteur et de descendre au point mort pour mieux identifier d'où vient le bruit :pasfou. Et il est toujours là, donc ce n'est pas le moteur, ouf !

Je m'arrête 100 m plus loin et en inspectant la chaîne, je tombe là dessus :ahhhhh

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Deux maillons sont en train de casser. La chaîne est vieille et date de l'ancien proprio, elle est toute rouillée et j'aurais sans doute dû la changer avant de partir mais je ne l'avais pas fait. Elle est en train de rendre l'âme. Bon, ça fait chier mais elle n'est pas encore par terre. Je me décide à essayer d'atteindre Sarajevo pour la faire réparer. Il me reste 45 bornes, et je suis persuadé que je n'y arriverai pas. Je roule à vitesse constante, à 50 km/h en warning (j'ai bien fait de faire le montage avant de partir 8)) et finalement, j'arrive à Sarajevo. Il s'agit maintenant de trouver un garage moto pour faire réparer la chaîne, mais je ne peux pas aller sur internet, sous peine de me faire sodomiser à sec par SFR.

Peu après être entré dans la ville, je tombe sur un Piagio au fond d'une ruelle. Je vais voir : fermé. Damn. Je saurais plus tard qu'il doit s'agir d'un des deux seuls concessionnaires motos de la ville. Il y a très peu de bécanes ici en Bosnie !

Je vais ensuite à un bar, dont le nom "C'est la vie" me laisse miroiter que je vais pouvoir échanger quelques mots de Français. Quedalle ! Bon ils sont quand même sympas, je commande un demi et me connecte à leur wifi pour regarder de plus près les concess motos. Pas de dealer Honda dans le coin. Et un seul dealer, Yamaha, à 10 km. Fait chier ! Pas le choix, j'y vais. Je traverse la nouvelle ville, qui consiste en des centaines de barres d'immeubles, dont la mocheté est renforcée par les centaines de pompes à chaleur (presque une par fenêtre !) fixées sur la façade. 10 km de ce paysage, en roulant à 70 km/h sur l'artère principal, peux vous jurer que c'est long. Arrivé au concess Yam, tout petit bui bui situé au pied d'une tour, je suis accueilli par la patronne et sa charmante fille qui essaie tant bien que mal de faire la traduction (l'anglais n'est décidément pas leur fort). Elle m'indique qu'ici c'est le magasin, il faut aller à l'atelier, situé à 2 km. Décidément ...

Je trouve tant bien que mal l'atelier, et tombe sur le mécano qui s'en va et qui me dit qu'il ne peut pas y regarder avant demain matin. J'insiste, tente de le soudoyer pour aller plus vite :mrgreen:, mais ça ne marche pas. Après être tout de même retourné à l'intérieur, il m'invite à rentrer la moto et me dit d'attendre. Quelques minutes plus tard, le patron arrive et s'occupe de moi :youpiii.

Au fait : on est vendredi, je travaille lundi, j'ai perdu du temps hier et il me reste donc deux jours pour taper 1 600 bornes. Et accessoirement, j'ai envie de niquer. :mrgreen: . Donc je suis TRÈS pressé.

Malheureusement, ils n'ont pas la chaîne en stock, ce modèle serait spécifique à Honda, et comme c'est Yamaha, pas de stock. Il me dit qu'il pourra avoir la chaîne pour le lendemain matin, et qu'il s'engage à me mettre la moto à dispo pour 10h. N'ayant pas le choix, j'accepte, et lui demande d'en profiter pour me faire le kit entier, avec pignon et couronne. Il m'annonce le prix 190€ posé, soit pas beaucoup moins cher qu'en France alors que la vie est beaucoup moins chère en Bosnie. Donc deux possibilités : soit avoir une moto est hors de prix en Bosnie (d'où le fait qu'il n'y en ait pas beaucoup. Cela dit le mécano a une S1000RR ...), soit le patron est intelligent et il a profité de la situation pour s'en mettre un peu plus dans les fouilles que prévu. Mais c'est de bonne guerre et ça me rend bien service quand même.

Je demande ensuite où je peux dormir pas cher dans le coin ... et il m'ouvre le coffre de sa Série 1, on y met les valises et il me conduit à l'hôtel Suljovic, à 2 km de l'atelier, en pleine banlieue de Sarajevo. Sympa le type quand même.

Après être allé voir à la réception, il m'annonce 20€ avec petit déjeuner : parfait. Il me dit qu'il viendra me chercher le lendemain à 10h et me salue. Tout va si vite que je ne sais pas trop ce que je fous là, mais je suis content de tomber sur des mecs comme ça. Je n'ai pas pris de photos de l'hôtel, j'aurais dû, ça aurait été assez intéressant de vous montrer l'environnement.

Bon, il est 16h, je suis bloqué à Sarajevo pour la nuit, donc je vais visiter. J'avais de toute façon prévu de visiter cette ville, qui a vécu le plus long siège de l'histoire moderne, jusqu'à ce que Homs lui vole tristement ce record. Et pas que d'un peu, puisque le siège de la ville Syrienne a duré le double de celui de la capitale Bosniaque. Je suis tout près de l'artère principale sur laquelle il y a un tram qui va au centre ville. Je fais un petit détour par un distributeur, retire 50 mark convertibles (la monnaie Bosniaque. A peu de chose près 1 € = 2 BM), soit 25€ puis marche un petit kilomètres jusqu'à la station de Tram la plus proche.

J'ai lu avant d'arriver que Sarajevo a été vite reconstruite après la guerre (presque aucun bâtiment n'avait été épargné par les balles et les obus au cours des quelques trois années de sièges subie par la ville) et que les traces de la guerre n'étaient presque plus visibles. Mais dans ce coin absolument pas touristique, les stigmates de la guerre sont encore bien présents.

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Arrivée sur l'immense avenue centrale, je la traverse pour rejoindre les quais du tram, au milieu. Une rame arrive, je monte sans que je n'ai rien à payer, à composter ou à présenter. 30 minutes plus tard (le tram s'arrête tous les 500 m), je descends dans le centre ville. Ce que je remarque immédiatement c'est que Mc Do a mis le paquet en communication puisque sur chaque lampadaire est suspendue une affiche rouge flanquée d'un M doré et de l'inscription "Titova 36", soit 36 Rue Tito, l'ancien dirigeant de la Yougoslavie, au pouvoir de laquelle il restera de 1945 à sa mort en 1980. Du coup, j'ai faim d'un Mc Do, et ça tombe bien car j'ai besoin de wifi pour regarder ce qu'il faut visiter à Sarajevo.

Sur le chemin, je prends quelques photos.

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A 17h donc, je me commande un Menu Best Of Big Mac + un Big Mac (juste le sandwich) et je paie le tout 13 BM, soit 6,50€, moitié moins cher qu'en France. Une fois le repas éclaté, je prends un quart d'heure pour lire les pages du routard et me mets en route. Au menu : déambuler dans le centre historique pour voir les principaux monuments, puis monter au cimetière Kovaci, mémorial dédié aux victimes de la guerre civile.

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On perçoit tout de suite la complexité de la situation dans la région, avec quasiment en face les unes des autres, des cathédrales catholiques (Croates), des cathédrales orthodoxes (Serbes), et des mosquées (Bosniaques). Ce sont ces différentes factions qui se sont entre tuées entre 1992 et 1995. J'ai toujours autant de mal à comprendre comment la situation peut dégénérer aussi rapidement, puis revenir à la normale ensuite. On a le sentiment que toutes ces morts et ces souffrances n'ont pas de sens.

Cette photo prise pour la beauté des rues et non pas pour celle des passant(e)s, que je n'avais même pas remarqué(e)s sur le coup, représente bien le métissage de la ville. Dans le coin en bas à gauche on aperçoit la jambe d'une femme, simplement habillée d'un minishort et de bas résille ('tin, j'aurais du faire plus attention sur le moment et ajuster mon cadrage !) qui contraste bien avec la musulmane voilée en plein milieu de la photo. D'ailleurs, elle a l'air jolie et je serais curieux de voir ce qui se cache sous ses habits amples :mrgreen:. Moi vicieux ?! :fume

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Vous me direz, rien d’exceptionnel et on a aussi ça en France. Alors je vous répondrai, certes, mais dans un pays qui a connu un tel déchirement interethnique il y a seulement 25 ans, ça me semble à la fois beau et étrange que plusieurs religions cohabitent ostensiblement ensembles.

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Je laisse le centre historique pour monter vers le cimetière Kovaci. J'y arrive rapidement, il est à 200m à peine, à flanc de colline. Des centaines de stèles blanches sont plantées dans l'herbe. J'observe silencieusement en évoluant à travers le cimetière, tout en me dirigeant vers le fort que l'on aperçoit en arrière plan de la photo.

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Sur la plupart des stèles dont je lis les inscriptions, la différence entre la date de décès et la date de naissance est inférieure à 25 ans.

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Quand on se retourne, la vue est magnifiquement dégagée. J'ai hâte d'arriver en haut pour voir la vue.

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Et voilà le panorama disponible en haut.

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J'ai adoré cette vue !

Je me promène quelques instant sur cette colline paisible, qui abrite elle aussi de nombreuses traces de la guerre.

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Puis je redescends dans le centre, chope un tram et rentre à l'hôtel. Je ferai une dernière photo avant de descendre du Tram, de ce qui semblait être autrefois, avant la guerre, un centre commercial, et qui est maintenant laissé à l'abandon.

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Ce sera tout pour aujourd'hui, je me coucherai en visionnant un documentaire intéressant et très détaillé sur la chronologie de la guerre des Balkans.

thx :gloup \o/
Modifié en dernier par Nicolas08 le 27 févr. 2018, 22:17, modifié 1 fois.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Dremu »

:love :popcorn

saxel

Re: BALKANS 2017 - CR

Message par saxel »

merci encore des photos et récit ; mes souvenirs pros là bas datent de janvier 2003 et le retour en France avait été très dur...

Sur ta carte, j'étais à Mitrovica... depuis Skopjé en Macédoine, de nuit dans la montagne ...

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

J'espère que tu songeras à écrire tes mémoires ...

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Yvan45 »

Bravo et merci de nous faire partager ton Road trip. Ton aventure est agréable à suivre, elle donne envie de monter sur sa bécane et s'échapper vers des destinations lointaines !

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Flan
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Flan »

:cafe :popcorn :love :premier :bravo
Excuse me but I have to explode....
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par ZeDab »

+1, toujours du plaisir à retrouver ce post.
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(merci, Disderi !)

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Discret »

un grand MERCI pour ce récit bien fait,bien écrit et si agréable à lire .
T@ 1990 183500kms,Side-car URAL "T" 2014 13500kms à vendre.

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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Nicolas08 »

Retour : Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) - Nouzonville (FR-08)

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Je me lève sur le coup de 09h00 dans mon lit de l'hôtel Suljovic, en banlieue de Sarajevo. Je vais déjeuner une omelette, et du pain avec de la confiture. Oui, tout pareil qu'hier matin au Monténégro.

A 10h00 tapante, je suis prêt avec mes deux valises à l'entée du parking, et j'attends le boss de l'atelier Yam qui a promis de venir me chercher à 10h00. A 10h05, il est là :youpiii. Ponctuels les Bosniaques.

Je lui demande si tout s'est bien passé, m'attendant à ce qu'il y ait une petite difficulté quelque part, car pour l'instant en 8j de voyage, je n'ai pas vraiment été embêté. Mais non, l'aventure, la vraie, ça sera pour une autre fois, tout s'est bien passé et la bécane est remontée.

Arrivée à l'atelier, je check la tension de la chaîne : bien tendue. Je demande au mécano s'il est possible de la détendre, il me dit que c'est normale qu'elle soit autant tendue, que c'est parce-qu'elle est neuve, qu'elle va se faire et qu'il est sûr à 100% de la tension. Bon ... le gars a l'air sûr de lui, et je n'ai pas envie d'insister. Je prends la décision de commencer à rouler comme ça et de vérifier la tension une fois le premier plein de sans plomb cramé. Si elle ne s'est pas détendue, je le ferai. C'est que j'ai pas envie de niquer mon ASB ...

Je profite aussi d'être dans un atelier moto pour refaire le plein d'huile, que je n'ai pas refait depuis Berchtesgaden en Allemagne. Je remets quelque chose comme 1,25l d'huile, tout de même (j'ai du parcourir 2 000 à 2 500 km depuis). Fait chier, ma bécane bouffe de l'huile. Ça m'embête, mais c'est comme ça. Pourtant elle n'a que 48 000 km. 12€ le litre de 10w40, j'en prends 2. 'Tin, décidémment, c'est pas donné, tu m'étonnes qu'il n'y ait pas beaucoup de motos.

Ca me fait donc un total de 440 marks (220€) à régler. Je sors ma CB puisque le gars m'a dit hier que je pourrai régler en CB. Mais visiblement on s'était mal compris, il ne prend pas la CB ... en tout cas pas pour moi. Il demande à son mécano de me conduire jusqu'au distributeur le plus proche. Autant le patron conduisait étonnamment calmement, autant lui c'est un boucher ! Mais j'arrive en vie au distributeur, je retire 440 marks (sur lesquels je serais prélevé de quelques 14,80€ de frais de change ?!!!!!), et je repars à l'atelier, auquel j'arrive, là encore, miraculeusement en vie.

Je règle le bonhomme et lui laisse mon numéro au cas où il vienne en France un jour. Sachant que s'il vient en France, ça m'étonnerait qu'il passe par ma région qui n'est pas la plus touristique, il y a donc peu de chances pour que je le recroise, mais tant pis, ça lui montre que j'ai apprécié ! Je salue ensuite tout le monde et sors la moto de l'atelier, que je gare quelques mètres plus loin, histoire de me préparer, de brancher le téléphone etc.

Au moment de poser la moto par terre, je ne sais pas ce que je fous, surement oublié la béquille, VLAN, la moto par terre. PUT***, 3ème fois de la semaine. Et ce coup-ci je ne suis pas tout seul, y a une Mamie qui me regarde, qui n'a pas l'air émue pour un sous (la pauvre, elle a du voir des choses tellement plus violentes ...). Du coup j'essaie de ne pas trop me montrer en spectacle. Je relève la moto (de Dieu, je suis bien content qu'elle ne pèse pas plus lourd que ses 175 kg à sec la Mamie !), enlève le casque, bois un coup et souffle 5 minutes histoire de me calmer.

Vient ensuite le moment de programmer le GPS. Et là, je ne sais pas trop où aller. Il me reste deux jours pour couvrir les 1 600 km qui me séparent de chez moi. Soit 800 km par jour. Et bah, heureusement que je n'ai pas poussé jusqu'en Albanie comme je m'étais posé la question à un moment donné. Un coup d'oeil sur la carte. Salzbourg est à mi-chemin, c'est donc l'objectif du jour. Comme d'hab, je ne réserve rien, d'une part pour garder une certaine liberté si le coeur m'en dit, ou si je suis à nouveau contraint de modifier mes plans par Mamie par exemple. Vous l'avez deviné, les plans changeront en route. Et zou, on démarre.

Je remarque immédiatement le bruit de la chaîne neuve. Sur les 4 bécanes que j'ai eues (en 5 ans de permis), il me semble que je n'ai changé le kit chaîne qu'une fois, et je ne me rappelle pas avoir remarqué qu'une chaîne neuve faisait un tel bruit de roulement. Mais bon, c'est bruyant mais ça ne me parait pas anormal comme bruit, et surtout je n'ai plus les CLAC d'hier !

Je remarque aussi après quelques kilomètres, que mon indicateur de rapport engagé déconne :lol:. C'est à dire qu'en 5ème à 80 km/h, je ne suis plus à 4 000 tours minute comme avant, mais à 3 500 tours minute. Bougre ! Il m'a modifié ma transmission et m'a surement collé un pignon de 16 dents au lieu du 15 dents d'origine. Bizarrement ça ne m'a pas gêné sur tout le début du parcours, mais je remarquerai ensuite que la moto qui n'est déjà pas un foudre de guerre est carrément anémique avec ce satané pignon. D'où mon post ouvert en rentrant, dans lequel je cherchais un pignon de 15. Merci encore à Citro de me l'avoir envoyé si rapidement. Et pour Flan, à qui reviendra le pignon de 16 que j'ai démonté, tu sais maintenant que ce pignon vient de Sarajevo (quand il sera mort, pense à me le renvoyer, ça me fera un souvenir :-D).

Donc je me dirige vers Doboj, au nord de la Bosnie. La sortie de Sarajevo est tout bonnement infernale. Je ne vois pas le bout de cette route qui traverse des agglomérations, sans discontinuer, sur au moins 50 bornes. Je passe mon temps à doubler des camions, et je commence à bouillonner. Au bout d'une éternité, la route se dégage un peu et ça devient plus roulant. Ça reste moyennement sympa comme route puisqu'il s'agit d'un axe important, avec de la ligne droite et la courbe rapide, et surtout des contrôles de flics de partout, pire que chez nous. :ouioui Je vous jure. Et à côté de ça, des gamins de 10 ans à tout péter roulent bras nus, en tongs et sans casque sur leurs scooters.

Premier arrêt essence. Il y a un pompiste qui fait le plein à ma place. Il s'arrête dès que la première coupure de la gâchette. Je l'interpelle et lui demande d'un signe de la main de continuer à remplir. Comment on dit Ras la Gueule en anglais ? Twasson, il parle pas anglais :pasmafote. Je le remercie, puis vais à la caisse pour payer. J'en profite pour prendre des munitions : eau et gateaux pour la route, kinder bueno et red bull pour consommation immédiate. Le caissier vient vers moi et m'invite à prendre le red bull dans le frigo derrière moi, que je n'avais pas vu, plutôt que sur le présentoir non réfrigéré :pasfou. J'ai trouvé ça super sympa. Je voulais aussi prendre une bouteille d'alcool local (je sais, super environnement pour ramener des souvenirs, mais j'avais pas mieux). Je demande au gars si c'est produit ici, il me répond que c'est croate. Du coup, acheter une bouteille d'alcool croate dans une station service Bosniaque, j'ai jugé que ça faisait vraiment trop beauf, et j'ai reposé la bouteille. Je décide de ne pas vérifier la chaîne à ce stade, ça ne fait pas encore assez longtemps que je roule.

Je redémarre et me prends un flash dans les yeux quelques kilomètres plus loin en suivant un Tucson tchèque. Moi je m'en fous, j'ai été pris de face, et puis de toute façon, d'ici à ce que ça remonte en France ... Par contre, ça a l'air de l'avoir calmé, le Tchèque, et je m'empresse donc de le déboiter. Plus loin, le break Classe C immatriculé en Italie qui m'a doublé quelques temps en arrière après m'avoir bien collé au train pendant quelques kilomètres vient de se faire arrêter par les flics. Vindiousse, ça rigole vraiment pas.

Au bout d'un moment, je me décide à m'arrêter pour vérifier la tension et la régler si la chaîne ne s'est pas détendue. Et comme je m'y attendais, elle est toujours aussi tendue qu'un string taille 34 sur le cul de Maïté. J'espère que vous visualisez bien le tableau ...

Je mets donc la bécane sur béquille centrale, je sors les outils, et au bout de 3 tentatives, c'est bon, j'ai retrouvé une tension satisfaisante. Encore une fois, c'est vite écrit mais en tout j'ai bien perdu 30 minutes.

Je me remets en selle et au fur et à mesure que je me rapproche de la frontière croate, je remarque qu'il y a de plus en plus de maison abandonnées, abîmées par la guerre. Ça a dû être violent ici ...

Je fais un autre plein de coco juste avant la frontière, histoire de rouler le plus longtemps possible avec du carburant à 90 centimes le litre ...

En arrivant à la frontière, je suis dépité. Ceci est la seule photo que j'ai prise de mon trajet de retour.

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Une longue file de bagnoles à l'arrêt, en plein cagnard, avec d'autres bagnoles qui arrivent régulièrement de droite, ralentissant encore plus la progression. Aié, ça me gonfle. Mais bon, je prends mon mal en patience, pas le choix.

Une fois passé, au bout de 45 minutes, même binz de l'autre côté, au poste frontière croate. Sagement inséré dans la file, je vois dans mes rétros deux bécanes dont une Bourgeoise qui remontent la file et s'arrêtent à mon niveau. Des Italiens, on se salue. Roh et puis merde, s'ils remontent, je remonte avec eux, comme ça les gens qui sont autour se diront que, certes les Français ne sont pas respectueux, mais les Italiens non plus :mrgreen:.

Même si cela a été très long, le contrôle est vraiment TRES succinct, et aucun véhicule n'est fouillé. On pourrait pu faire passer à peu près n'importe quoi.

L'itinéraire du GPS me faisait traverser le nord de la Croatie, direction Zagreb (la capitale) en longeant la frontière Hongroise, avant de remonter vers le nord ouest en traversant la Slovénie puis l'Autriche jusqu'à Salzbourg, à la frontière austro-allemande.

SAUF QUE : le nord de la Croatie, ou en tout cas la route sur laquelle je suis est tout bonnement infernale. De la ligne droite sur des dizaines de kilomètres, bordée par des villages tous les kilomètres. J'en peux plus, au bout d'une heure et demie de ce traitement, je regarde le GPS à l'occasion d'un arrêt essence. Je vois que je suis vraiment tout près de la frontière hongroise. Et j'ai méchamment envie d'y aller. Pour trois raisons :

:arrow: d'une part je rentre tout de suite dans Schengen, ça serait déjà ça de fait
:arrow: et d'autre part, l'idée d'ajouter un pays de plus sur la liste de ceux traversés au cours de mon roadtrip me plait bien.
:arrow: sincèrement, j'en peux plus de cette route de merde

Depuis que j'ai passé la frontière Bosniaque, je suis sur des plaines à perte de vue, qui couvrent d'ailleurs une énorme partie du territoire Hongrois. Je suis actuellement dans une zone assez peu peuplée (malgré des villages très fréquents le long de la nationale que je viens de quitter) et les routes consistent en de longues lignes droites entre les champs. Un coup à gauche, un coup à droite, un coup à gauche, un coup à droite. Mais ! Quand est ce qu'elle arrive la frontière, elle paraissait pourtant si proche sur le GPS ?! Au bout d'une dizaine de km, j'y arrive. Je longe la frontière avant d'arriver au poste. Des grillages et des barbelés sont dressés en plein milieu de nulle part. Schengen est donc bien physiquement délimité, à cet endroit au moins.

S'en suit l'arrivée au poste frontière, désert. Tellement désert que le poste Croate est vide. En fait, le(s) (j'en ai vu qu'un) policier(s) croate(s) est au poste frontière Hongrois. Je dois être la seule personne qu'ils ont vue de la journée. La nana qui contrôle mon passeport me demande les papiers du véhicule, et me demande aussi de retirer mon casque, pour voir mon visage. Elle me demande si j'ai de la drogue sur moi. Puis me fait tout ouvrir : top case et valises, et même ma trousse de toilette :lol:. Mais ça va, ils n'ont pas trouvé le pain de C4 caché sous le réservoir, ni la kalachinkov ramenée en pièces détachées, planquée dans les tubulures du cadre ... et du bonhomme :lol: :lol:.

J'ai trouvé ça vraiment ironique. A une frontière blindée de monde, on scanne juste ton passeport. Par contre à un poste frontière désert où les douaniers ne voient personne de la journée, ils t'épluchent des pieds à la tête. Tout cela renforce encore mes convictions pro européennes, bien que l'Europe soit à mes yeux à revoir presque de fond en comble, et anti-frontières, ou pro-libre circulation, c'est comme tu préfères.

Bref, me voilà en Hongrie. Le paysage est toujours aussi plat mais il y a beaucoup moins de villages. Je fais le plein et reprends la route. Je suis surpris par le niveau de vie que j'imaginais beaucoup plus bas que ce que je vois. Les bâtiments sont modernes et propres, les rues sont bien entretenues, les voitures sont modernes et de bonne facture. Je n'ai retenu aucun nom des bleds que j'ai traversés. J'ai du rester moins de 2h en Hongrie avant d'arriver à la frontière Autrichienne, ouverte et vide puisque je suis dans Schengen :love.

Le soleil, que j'ai dans la tronche depuis maintenant un bon moment, et qui commençait à me faire déboulonner, vient de se cacher derrière l'horizon. Enfin ! Par contre, il va bientôt faire nuit. Sans projecteurs additionnels, et surtout sans lunettes, ça s'annonce folklorique. Heureusement que j'ai eu la présence d'esprit de monter une ampoule Philipps Xtremevision avant de partir.

Je fais le plein (encore) et repars. Les routes deviennent tout à coup magiques, et j'envoie du gros gaz en balançant la moto de gauche à droite sur l'exemplaire bitume autrichien. Les conducteurs des quelques voitures que je double deviennent sourds. Au bout de 50 km de routes paradisiaques, la nuit est tombée et je ne peux plus rouler vite sans me mettre en danger. Et je suis encore sacrément loin de Salzbourg. J'aperçois un panneau bleu indiquant l'autoroute. Tiens tiens ... :idea Allez, je me visse sur l'autobeurk jusqu'à Salzbourg. Tant pis pour la vignette que je n'ai pas, à cette heure là, je ne me ferai pas contrôler.

Je n'y vois rien, je fais juste en sorte de rester sur ma voie et je dois rouler à 120 / 130. Et au fur et à mesure que le nombre en face de Salzbourg sur les panneaux kilométriques diminue, je me dis

"- Merde, j'ai pas envie de m'arrêter à Salzbourg, j'ai envie de rentrer directement. Mais est-ce bien raisonnable, est-ce que tu te sens de le faire ?

- ...

- Hein ?!

- Oui, je me sens ! C'est décidé, on rentre directement."

Bizarrement, il est minuit, je suis sur la moto depuis 10h30 ce matin, et je suis plutôt frais, mon dos et mes jambes ne font pas trop mal par rapport aux autres jours. J'abats donc les kilomètres.

Plein cramé et réserve bien entamée, je m'arrête sur une aire pour chercher une station. Je tombe sur un autrichien super sympa, qui attend des potes. On discute 15 minutes, et il m'indique une station 24/24 (ça court pas les rues en dehors de chez nous !) à quelques kilomètres d'ici. Merci l'ami :premier \o/.

Dix minutes plus tard, je fais le plein, et je veux remettre un coup de graisse sur la chaîne. En redescendant la moto de sa béquille centrale, VLAN, la moto par terre. :ahhhhh :énervé :buch :pan. Putain, 4 fois en 9 jours, mon égo commence à être sérieusement endommagé. Je me demande aussi si je ne suis pas en train de fatiguer inconsciemment. Mais pour l'instant ça va. Je bois, mange des gateaux, et me remets en route.

250 kilomètres plus tard, plein cramé, je fais le plein un peu après Munich et en profite cette fois pour faire le niveau d'huile. C'est con, mais le bidon acheté en Bosnie ne me permet pas de verser l'huile dans le moteur, le crash bar HD gêne. Je bricole donc un entonnoir avec la bouteille de jus d'orange dégueulasse (que je vide préalablement dans les buissons) que j'ai dans le top case. Voilà, Mamie est parée pour finir d'abattre son dur labeur.

En arrivant sur Stuttgart, vers 04h00, je m'arrête sur une aire. Il me reste pourtant du coco dans le réservoir. Je m'arrête parce que depuis quelques temps, je vois vraiment très mal et je n'arrive plus à garder ma trajectoire : je m'endors. Je béquille (sans faire tomber la moto :supercontent) et me couche à même le sol, sur le bitume à côté de la moto, entourée de camions. Je ne ferme pas l'oeil mais me repose en attendant que le jour se lève pour me remettre en selle, j'y verrai plus clair. A 04h30, le jour est levé et je repars. Pendant une centaine de bornes, j'ai encore du mal à garder ma trajectoire et je finis régulièrement avec ma valise au dessus de la voie d'à côté.

Je fais le plein entre Stuttgart et Karlsruhe, et repars. Puis un autre plein en Allemagne ou je ne mets que quelques litres histoire d'arriver à la station Q8 Capellen au Luxembourg, puis un dernier plein de 98 à 1,22€/l, et zou j'arrive 110 bornes plus tard à la maison.

4 800 km, 9 jours, 4 chutes à l'arrêt et (Dieu Merci !) 0 en roulant après être parti. Il est 10h30 ce dimanche matin, ça fait 24h pile poil que j'ai enfourché la moto à Sarajevo.

Si vous le permettez, maintenant, c'est l'heure d'enfourcher autre chose. :mrgreen:

Ainsi se termine ce petit roadtrip bien sympatique, que j'ai eu plaisir à partager avec vous à travers ce CR. Merci pour tous vos commentaires thx :respect :love2, et à bientôt sur la route :gloup.

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Flan
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Flan »

Héhé je le regarderai d'un autre œil ton PSB de 16 :mrgreen: Je m'en sers qu'en prévision de faire de le motocroute , c'est à dire qu'il est pas prêt d'être usé :lol:

Encore merci pour le récit! :premier Super bien fait et qui donne envie, objectif atteint.
Excuse me but I have to explode....
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Manu49
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Manu49 »

Tu repars quand, qu'on un nouveau récit sympa?

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Bebert
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Re: BALKANS 2017 - CR

Message par Bebert »

Magnifique ton CR !! :love
Et mes hommages à madame...

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